Nouvelle hausse des prix du gaz et du carburant à La Réunion dans un contexte social tendu par les grèves générales en Guadeloupe et en Martinique

Les consommateurs épargnés par une hausse générale des prix ?

1er décembre 2021, par Manuel Marchal

Le 1er novembre dernier, les prix du gaz et du carburant avaient connu des hausses importantes : 1,57 euro de plus pour la bouteille de gaz, 8 centimes de plus le litre de gazole et 11 centimes de plus le litre de super sans plomb. Pour ce 1er décembre, les augmentations sont relativement moins importantes, respectivement de 52 centimes, de 2 centimes et de 3 centimes. Cela constitue malgré tout une sérieuse ponction dans le budget des personnes qui sont obligées d’avoir un véhicule pour se déplacer, et pour les transporteurs. Mais pour ces derniers, la période de la fin de l’année constitue un pic d’activité. L’essentiel est de préserver la paix sociale pendant les Fêtes, pic de consommation du capitalisme et des profits qu’il génère.

L’augmentation des prix des produits pétroliers continue à La Réunion. De nouvelles hausses des tarifs maximum des carburants et du gaz ont été décidées par l’État. Elles découlent de la hausse du prix du baril de pétrole. Malgré un niveau de taxe très inférieur à celui de la France, les prix restent très élevés. Ils sont détaillés dans un extrait d’un communiqué de la Préfecture de La Réunion, l’autorité qui fixe les prix maximums sur la base des informations communiquées par les compagnies pétrolières qui importent gaz et carburants dans notre île :

3 centimes de plus le litre de sans-plomb : 1,60 euro

« Le prix public est en hausse à 1,60 euro/litre (+ 3 centimes par rapport au mois précédent). Cette évolution s’explique par la hausse de la cotation moyenne (+ 1 centime environ sur le prix final), confortée par la baisse de la parité (+ 1 centime environ) et la hausse du fret (+ 1 centime). La baisse des CEE vient à peine tempérer cette hausse, sans toutefois être perceptible sur le prix final. »

2 centimes de plus le litre de gazole : 1,22 euro

« Le prix de vente est en hausse à 1,22 euro/litre (+ 2 centimes) essentiellement du fait de la hausse du fret et la baisse de la parité. La combinaison de la baisse des cotations et celle des CEE vient limiter la hausse du prix final. »

52 centimes de plus la bouteille de gaz : 21,55 euros

« Le prix final de la bouteille est en hausse à 21,55 euro (+ 52 centimes). Ceci s’explique essentiellement par l’évolution à la hausse des cotations (+ 4,84 % en cumulé), accentuée par l’affaiblissement de l’Euro (- 0,98 %) face au dollar. Les cotations « pèsent » pour près de 42 centimes de hausse sur le prix final, auxquels viennent s’ajouter 10 centimes pour la fluctuation de l’Euro. »

Toutes les marchandises transportées par camion

Cette hausse a donc des conséquences sur toute l’économie de La Réunion. En effet, toutes les marchandises sont transportées par des camions qui fonctionnent au gazole. Depuis le 31 octobre dernier, le coût de cet intrant a augmenté de 10 centimes, soit près de 10 %. Cette hausse d’un facteur important du coût de production des transporteurs sera-t-elle bientôt répercutées sur leurs clients et donc au final sur le consommateur ?
Les grèves générales en Guadeloupe et en Martinique ont contribué à éveiller des consciences à La Réunion. C’est ce que rappelle le rassemblement de solidarité organisé dimanche dernier à Champ-Fleuri à l’appel de plusieurs syndicats et organisations. Une hausse brutale de tous les prix ne manquerait pas de faire réagir, dans un contexte social plus tendu qu’habituellement.

« Normalement, nous n’allons pas bloquer les routes »

Aussi, les transporteurs semblent vouloir rester l’arme au pied. C’est ce qu’indique un reportage d’Antenne Réunion qui donne la parole à un représentant des transporteurs :
« Nous n’avons pas encore discuté directement entre nous pour cette augmentation mais c’est évident qu’elle impacte encore une fois notre travail. Normalement, nous n’allons pas bloquer les routes surtout pour ce mois de décembre pour la fin de l’année. Si des personnes bloquent les routes, nous allons les soutenir mais pas obligatoirement se joindre à eux ».
Manifestement, le blocage des routes par les transporteurs n’est pas à l’ordre du jour. Et cela d’autant plus que la période de la fin de l’année est le pic de consommation du capitalisme. Cette période est donc l’occasion pour toute l’économie liée au commerce de faire d’importants profits, et les transporteurs sont concernés par cette manne. Le pic de consommation de la fin de l’année permettra donc de compenser l’augmentation de près de 10 % en deux mois du coût du gazole.
Mais qu’adviendra-t-il une fois que les Fêtes se seront dissipées ?

M.M.

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