Le Comité de lutte contre l’exclusion soutent la mise en cause de l’ANPE par les usagers

Les demandeurs d’emplois refusent la fatalité du chômage

27 août 2004

Mireille Pollux est inscrite à l’ANPE depuis qu’elle a dix-sept ans. Vingt-cinq ans plus tard, elle dénonce l’organisation de l’agence et porte devant nous ce constat : "Au cours de ma vie je n’ai jamais compté sur eux". Pour elle, "les formations n’aboutissent à rien".
Elle affirme que tout ce qu’on lui a proposé se résume à une formation de menuiserie et une autre de maçonnerie effectuée dans les années 80. Déçue, elle est aujourd’hui catégorique : "Il faut arrêter de gaspiller de l’argent dans les organismes de formation"

"La convocation de l’ANPE est humiliante"

Mireille a travaillé comme elle le pouvait, dans une quincaillerie, et obtient un CES dans une crèche sans pour autant accéder à la formation à laquelle elle a droit. Hier elle était convoquée à l’ANPE afin d’accomplir une formalité pour éviter d’être radiée des listes.
Une démarche qui la place dans une situation qu’elle juge humiliante : "Je ne suis convoquée que pour un pointage, et c’est juste un pointage de plus, ça ne changera rien à ma situation, c’est simplement un comptage de bêtes".
Elle estime que les offres d’emplois sont difficilement visibles, et fait part une nouvelle fois des difficultés pour obtenir une formation. Elle dénonce "l’exploitation du chômage" . Et poursuit : "Il n’y a rien d’humain dans l’ANPE, je demande seulement un peu plus de respect pour les gens. Ils devaient être plus social, or nous sommes justes dans une relation commerciale. C’est humiliant"
Hier elle a répondu à sa convocation, en présence des deux co-présidents du Collectif de lutte contre l’exclusion qui la soutiennent dans son mouvement de protestation. Ils déplorent eux aussi cette situation. Ils ont été reçus dans l’agence de Saint-Denis par Jean-Jacques Cataye, correspondant des associations de chômeurs à l’ANPE.
Pour Jean-Pierre Técher, "le cas de cette dame montre qu’il n’y a pas de suivi, pas de proposition". Pour Georges Hariman, "il faut mettre un terme à la politique d’hypocrisie des ANPE. Les demandeurs d’emplois ne sont pas satisfaits de ce qui leur ait offert, car on ne leur donne rien". Par cette action, le collectif fait à sa manière, sa rentrée, invitant par voie de tract les chômeurs à ne pas se laisser victimiser.

Eiffel


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