Mesures votées à l’unanimité à l’Assemblée nationale

Les députés s’accordent contre le gaspillage alimentaire

23 mai 2015

L’Assemblée nationale a voté à l’unanimité des mesures contre le gaspillage alimentaire, obligeant ainsi les supermarchés à ne plus jeter la nourriture, mais à en faire don aux associations caritatives, ou pour l’alimentation.

Photo Toniox

De plus, les grandes surfaces ont désormais l’interdiction d’apposer des dates de consommation plus tardives pour les produits alimentaires distribués en outre-mer, alors que ce sont les mêmes produits distribués en France hexagonale.

La javel proscrite

Les supermarchés et hypermarchés devront donc céder leurs marchandises à des associations caritatives, car « voir de l’eau de Javel déversée sur les poubelles des grandes surfaces avec des aliments consommables, ça scandalise », a souligné Guillaume Garot, à l’Agence France Presse.

D’ailleurs, les grandes surfaces vont devoir le gaspillage, à défaut, elles devront utiliser leurs invendus à travers des dons ou pour l’alimentation animale ou encore à des fins de compost pour l’agriculture. Les distributeurs de plus de 400 mètres carrés seront eux obligés de conclure une convention avec une association caritative, afin de faciliter les dons alimentaires. De plus, les produits sous marque de distributeur pourront également être donnés alors qu’ils sont détruits actuellement.

Ainsi, les grandes et moyennes surface ne pourront plus détruire les produits périmés, ou mal conservés et manipulés. « Cette pratique fréquente soustrait des aliments encore consommables à un don potentiel, ou toute valorisation en alimentation animale ou dans des circuits de méthanisation », a indiqué Guillaume Garot, dans « Le Monde ».

Quelles suites ?

Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du Commerce et de la Distribution, « la loi se trompe à la fois de cible et de sujet, en visant la grande distribution, qui ne représente que 5 % du gaspillage alimentaire, et en créant de nouvelles formalités ».

Ce dernier affirme que les supermarchés sont « les premiers donateurs et plus de 4.500 magasins ont signé des conventions avec des associations humanitaires (…) Nous allons réunir en urgence les associations avec lesquelles nous travaillons pour examiner ensemble les conséquences de ces dispositions ».

Même position pour Michel-Edouard Leclerc, qui a indiqué que « c’est bien d’interdire, mais il faut organiser la collecte de l’autre côté. Le patron du groupe Leclerc préconise un plan d’aide aux associations pour qu’elles s’équipent en réfrigérateurs et en camions afin d’écouler les marchandises qui leur seront données.

SaiLin

Produits pas frais en Outremer


Dans son rapport, Hélène Vainqueur-Christophe a expliqué au nom de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, que « certains industriels hexagonaux ont mis en place un dispositif de double étiquetage en matière de date limite de consommation des produits périssables » dans les territoires ultramarins.

« Ainsi, alors que la quasi-totalité des yaourts se voient apposés la mention « à consommer jusqu’au… » assortie d’un délai de 30 jours lorsqu’ils sont commercialisés en France hexagonale, les mêmes produits, de même marque, se voient apposés une mention comportant un délai pouvant aller jusqu’à 55 jours lorsqu’ils sont distribués outre-mer » précise la députée.

Le consommateur ultra-marin « ne sait pas que le produit importé de métropole qu’il achète a pu être fabriqué il y a bien plus longtemps qu’un produit équivalent produit localement vendu avec une date limite de consommation identique », souligne Hélène Vainqueur-Christophe, qui ajoute « qu’il ignore que ce même produit distribué en France serait peut-être déjà retiré des rayons ».

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