Grève en France

Les fonctionnaires dans la rue

1er février 2013, par Céline Tabou

Des milliers de manifestants se sont réunis dans plusieurs villes de France à l’appel de la CGT, de FSU et de Solidaires. Ces derniers ont tenu à faire part de leur « impatience » vis-à-vis de la politique gouvernementale, notamment sur le pouvoir d’achat.

Deux fonctionnaires sur trois ont voté pour François Hollande, lors de l’élection présidentielle, c’est face à ce constat que les syndicats ont décidé de descendre dans la rue : « Cela fait des années que les agents publics attendent. On ne veut plus attendre » , a indiqué à l’AFP Thi-Trinh Lescure (Solidaires). « Aujourd’hui, c’est un test. On dit au ministère : faites un geste parce que sinon après, on va peut-être faire autre chose avec beaucoup plus de syndicats » . Muni de pancartes : « Fonctionnaires maltraités, service public en danger »  ou  « Cocorico, bientôt le coq ne chantera plus à force d’être plumé » , les manifestants se sont réunis au sein des 120 rassemblements et manifestations organisés dans le pays.

Pour une revalorisation des salaires

Les syndicats veulent une revalorisation du point d’indice qui sert de base au calcul des salaires qui est gelé depuis 2010. Les manifestants souhaitent également obtenir l’abrogation de la journée de carence non indemnisée en cas d’arrêt. Les syndicats ont souhaité peser sur les échanges à venir, notamment lors de la réunion consacrée aux carrières et rémunérations prévue le 7 février avec la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu. Cette dernière a laissé entendre qu’une revalorisation des salaires n’était pas envisagée en raison des «  contraintes budgétaires » .

Dans le cadre d’une rigueur salariale, le gouvernement ne souhaite pas augmenter le point d’indice, qui coûterait 800 millions si elle n’était accordée qu’aux seuls agents de l’État et 1,8 milliard d’euros si elle était appliquée à tous les fonctionnaires (État, Sécu et collectivités locales). « Même si tout le monde connaît très bien le contexte économique, tout le monde estime que ce gouvernement doit être en capacité de donner un signe » aux fonctionnaires, a expliqué Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU.

En compensation, la ministre a souhaité travailler avec les syndicats pour mettre en place « un nouveau système de primes » , mettant fin aux « rémunérations à la performance » instaurées par Nicolas Sarkozy. La CGT a approuvé cette initiative, mais ils mettront « tous les sujets sur la table lors des négociations, y compris la rémunération des bas salaires » , a indiqué la ministre.

Réactions de la classe politique

Pour le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, il est « normal »  que les fonctionnaires manifestent, mais ce dernier a rappelé qu’il était nécessaire de « redresser du pays » . De son côté, le Parti de gauche (PG) a appelé à éradiquer la précarité dans le public où  « 25% des agents ont un salaire au niveau du SMIC » , a révélé l’AFP. Pour François Sauvadet (UDI), « l’heure est à la désillusion pour un grand nombre de fonctionnaires » qui doivent s’attendre à  « une longue gueule de bois » .

« Si on a le 7 février l’engagement que sur ces sujets-là, le gouvernement est prêt à discuter, on aura avancé » , a exposé Bernadette Groison. Les syndicats CGT, FSU et Solidaires ont prévu une nouvelle réunion après la rencontre gouvernement du 7 février, n’excluant pas une « mobilisation beaucoup plus large si les choses restent en l’état » .

Céline Tabou


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