
C’était un 30 juin
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Saint-Denis, rond-point de la Sécurité Sociale :
20 novembre 2018, par
Hier, pour la troisième journée consécutive, les Gilets Jaunes massés au Rond-Point de la Sécurité Sociale (Saint-Denis) campaient encore sur le terrain, se disant mobilisés dans leur combat « anti Macron » et « anti gouvernement » en raison de leur politique anti-sociale » ; une politique sur laquelle la Région s’aligne pour justifier sa décision d’augmenter la taxe sur les carburants alors que dans le même temps, son président « augmente son salaire de 6.800 euros » comme révélé par la presse.
D’où leur décision de se scinder momentanément en deux parties : l’une irait demander une entrevue avec le président de la Région tandis que l’autre maintiendrait la pression au rond-point, théâtre de barrages filtrants de très courte durée ; Au terme d’une marche émaillée de soutiens d’automobilistes et de passants, les manifestants sont arrivés à destination où la situation a dégénéré dans l’après-midi . Reportage :
« Té ! Arèt plané ! Zot tout kont in gar ? », « Nou pa ni batay ek personn » ; « Nou la ni zis pou kozé », « Zot tout bann lamprofitèr » ! « Na ni zis pou domand lo prézidan pou kosa li vé ogmant lo bann tax alor ké li ogmant son salèr » « Poukosa li kraz ankor lo pli pov ? » « Sé tou, li doi ékout a nou, Lo pép la mèt a li an lèr, astèr li détourn kont nou : lé mol ! E zot vé tap a nou an plis ? Zot lé mol » !
- « Di pa tout ! Un sèl » !
- « Ben, lo gar la dékonné ; i koz èk li é li larg gaz lakrimozèn dann la gèl do moun » ? « I kalkil lo gar lo sien, kwé ? », « Zot lé payé pou tapé kwé ? », « A nou, nou vyen batay pou nout pla manzé, pou nout zanfan, sé tou » !
- « Oui, li lé dékonné, mi rokonné. Mé rèt kalm, zot tout. Va fé rant a zot ta lèr mé in délégasyon solman ».
- « Kel trin sa ? Délégasyon pou divizé a nou ? Non, ni vé pa délégasyon ; tout do moun i rant in point sé tou », « Ben sir, nout tout nou nana nout mo pou dir, a mwin mi nana travay, fanm, zanfan, mé pa dakor èk la politik lé fé », « A mwin ma pwin ryien pou perd, mi travay pa, ma pwin fanm, zanfan, mé mi lé solidèr ek bann ti, fo lo prézidan i explik poukwé li la désid ogmant bann tax », « é dann lo mêm tann li ogmant son salèr », « Té, gar, ma pwin ryien, mé zamé ma travay pou in boug konm sa i vann la rényon, lé kont lo pèp la mèt a li an lèr pourtan », « Zot doi avoi ont travay pou in boug konmsa, li lé pa là èk zot non pli, li itiliz a zot pou tap si nou » « Tap a nou, zot lé pli for, zot na gro bra, zot lé payé pou sa, mé si inn i touch in sèl, na artrouvé ».
- Lé bon, ma konpri tout sak zot i di, mé zot dapré sak ma vu zot la pa réazi ?
- Poukwé ? « A bon, té sa zot té rod alor ?! Pouss lé gar dann la violans ! Non, na pa ni pou kasé ; Be, lé bon, nou rèt là, nou atann ; Di out patron sort inn ti ninstann dann son biro klimatizé é vyien voir a nou ; Li ou byien in élu » « Na rèt là parské si nou rant lo nervi la larg lo gaz dann figir nout kamarad, a li, fo li sa va kachette ».
Ambiance électrique hier à l’entrée de la Pyramide inversée entre des manifestants et un vigile posté à l’intérieur. Un agent de sécurité qui use de toute la diplomatie pour désamorcer la bombe lancée quelques minutes plus tôt par un de ses collègues en gazant un manifestant hissé sur le grillage afin de faire entendre leur demande d’audience. L’homme au crâne rasé se désolidarise de l’acte de son collègue, affirme comprendre le mouvement populaire tout en soulignant, néanmoins sa loyauté envers son « patron » en une phrase : « Ok li la mal azi, mi komprann tout sak zot i di mé mi pé pa lèss a zot rantré, ma di a zot attan » ;
Mais à peine l’échange terminé et que les manifestants tournent les talons pour rejoindre le gros de la troupe massé sur le trottoir d’en face, l’apaisement acquis aux forceps vole en éclats : un « vigile », (auteur du lancer de gaz ?) se rue en direction d’un manifestant accusé de lui avoir lancé un galet au visage. De l’intérieur, l’homme secoue les grilles qui tremblent. Submergé par la colère (et de douleur, peut-être), il invective sa cible qui réfute l’accusation et répond aux insultes ; la consternation est générale.
Le « vigile » craque : il veut sortir, fait mine d’enjamber la grille, ses collègues le ceinturent et l’éloignent de l’entrée tandis que les leaders des manifestants rappellent eux aussi au calme parmi les troupes.
Et cela d’autant plus que la police vient de débarquer sur les lieux. Armés, casqués, les agents prennent position. Un manifestant s’approche et reconnaît en l’un d’entre eux « une connaissance » à qui il attribue le grade de « Commandant », il l’interpelle par son nom : « Eh ! Di a mwin. Zot sa pa tap bann marmay la ? Banna pa fé ryien ; Ou sa anvoy banna si ti gar la kour komsa ? Si lé gar la zis ni pou essay débat pou soign zot famy ? Di a mwin non, ou sa pa donn lord tap si nou, na pa fé ryein ; Ben, di a nou kosa nou la fé ? I sa charge a nou zis parske na di ni vé koz èk Didier Robert ?
L’agent de police marmonne quelque chose du genre : « S’ils n’ont rien fait, OK, très bien » et tourne les talons, téléphone à l’oreille puis revient. L’ordre vient manifestement d’être donné de quitter les lieux pour une intervention imminente sur un autre point explosif, quitte à y revenir plus tard, pour déloger les manifestants qui avaient réussi à s’engouffrer dans la cour de l’hôtel de Région, après avoir scié le cadena fermant le porte face aux escaliers du bâtiment. Une initiative qui curieusement n’a pas été mise en échec par le service de sécurité de la Région pourtant hier particulièrement alourdi en terme d’effectif apparemment rompu à l’art du contact direct.
Une assemblée par laquelle « le peuple » s’est senti « trahi car ayant pris la décision de l’appauvrir encore plus après avoir été élue sur d’autres engagements par ailleurs jamais tenus ». Une situation qui fait écho au sentiment exprimé par un manifestant à l’entrée de la pyramide inversée : « Lé mol » car constituant une menace dangereuse (et durable) pour la cohésion sociale. Ainsi que l’a montré l’affrontement entre un manifestant et la personne chargée de la sécurité du président de Région ; deux personnes pourtant issues du même monde : celui du peuple.
M.M.
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