Manifestation anti-CPE

Les lycéens dans la rue

1er avril 2006

Hier, la manifestation des lycéens du Port contre le Contrat de première embauche (CPE) s’est terminée par des échauffourées. Des jeunes, qui seraient extérieurs aux manifestants, ont jeté des galets et mis le feu à des poubelles. La police a procédé à plusieurs interpellations. À Saint-Denis, il n’y a pas eu de heurts. Les représentants des lycées dionysiens ont décidé de suspendre leur mouvement jusqu’à mardi, date de la grande manifestation anti-CPE programmée au plan national.
"Ce matin lorsque nous sommes arrivés devant le lycée, il y avait des élèves qui s’étaient regroupés à l’entrée. Ils incitaient les autres élèves à ne pas aller en cours, mais ils ne les ont pas empêchés d’entrer", raconte Anna, une élève de terminale au lycée Jean-Hinglo au Port. Une centaine de non-grévistes ont ainsi pu entrer dans l’établissement et suivre normalement les cours.
Les grévistes ont alors décidé d’aller rejoindre les élèves du lycée Léon de Lépervanche également en grève. C’est alors que, dans des conditions encore mal déterminées, les heurts se sont produits. Plusieurs personnes ont été interpellées par la police. Les esprits se sont calmés en milieu de matinée.
Les manifestations lycéennes ont été plus calmes à Saint-Denis. Les élèves des lycées Brassens, Bellepierre, Horizon, Amiral Lacaze et Leconte de Lisle ont débrayé. Ils sont rassemblés devant le lycée Leconte de Lisle. "Nous organisons un blocus symbolique. Si des élèves veulent entrer en cours, ils peuvent le faire", explique Charlotte, déléguée d’élève à Leconte de Lisle. Comme la veille, le mouvement est spontané et donc forcément inorganisé. Les grévistes ont eu beaucoup de mal à établir une position commune sur la suite de leur action. Les délégués d’élèves se sont finalement réunis et ont décidé de suspendre leur mouvement jusqu’au mardi 4 avril. C’est à cette date qu’aura lieu au plan national, une nouvelle grande manifestation contre la mise en place du CPE
Dans un communiqué rendu public en fin d’après-midi, le Rectorat note que "sur les 40 lycées publics de l’Académie, 29 ont connu des mouvements de grève plus ou moins marqués". Toujours selon le Rectorat, le taux d’absentéisme global dans les établissements était ce vendredi de 36% et aucun établissement n’a été bloqué.


Mobilisation forte dans le Sud


Hier, des centaines de lycéens de Roland-Garros, Trois Mares, Bois Joly-Potier au Tampon, de Bois d’Olives à Saint-Pierre, de Saint-Louis, des Avirons, de Saint-Leu, de Paul-Langevin à Saint-Joseph et même des scolaires du collège de la Petite-île sont descendus dans la rue pour dire non au CPE. Ces manifestants responsables ne sont pas opposés à ceux et celles qui sont désireux de se rendre en cours. En effet, ils sont des milliers de jeunes Réunionnais à préparer le bac et le brevet blancs.

J.-F. N.


Appel aux lycéens du Sud

Des lycéens d’Ambroise-Vollard tenaient hier après-midi une conférence de pour faire le point sur l’état de la mobilisation dans les lycées de l’île et plus particulièrement dans ceux du Sud.
"Nous constatons avec satisfaction la montée en puissance de la contestation lycéenne. Il faut que le gouvernement sache et comprenne que ni le recours aux forces de l’ordre, ni les pressions sur les lycéens n’auront raison de notre détermination", affirment-ils.
Afin de gagner en efficacité, ils proposent à tous les lycéens du Sud des assemblées générales dans leurs établissements dès lundi 3 avril au matin, "et de désigner et mandater au moins 5 représentants par lycée", afin de "former une coordination lycéenne Sud".
Rendez-vous en face du Casino de Saint-Pierre lundi 3 avril 2006 à 14 heures.


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