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Accidents du travail, de trajet et maladies professionnelles : Statistiques 2006 de la CGSS Réunion
8 novembre 2007
Le nombre d’accidents du travail se stabilise, alors que les maladies professionnelles liées à des troubles musculo-squelettiques sont en augmentation constante à La Réunion comme en Métropole. C’est ce qui ressort des statistiques 2006 de la section Prévention des Risques Professionnels de la CGSS présentées hier à la presse.
En préambule, il faut retenir que pour dresser ses statistiques, la CGSS ne décompte que les accidents du travail avec arrêt et qui ont fait l’objet d’une première indemnisation en 2006. Cela exclut de facto les accidents ne conduisant pas à une interruption temporaire de travail, ceux déjà indemnisés ou les dossiers qui étaient en cours de traitement.
Accidents fréquents en menuiserie et métallurgie
Cette précision faite, il apparaît que le nombre d’accidents du travail se stabilise depuis 3 ans. La CGSS en comptabilise 3.875 en 2006 pour un effectif global en légère augmentation de 162.834 salariés et de 21.302 sections d’établissements (1) . C’est le secteur du BTP qui enregistre le plus d’accidents de travail avec arrêt (+ 800), puis celui des services, commerces, industries de l’alimentation (635), suivi de près par les soins et aides à domicile et du travail temporaire (599), secteur lui-même talonné par les services bancaires, d’assurance, l’enseignement et la Sécurité sociale (523). Des accidents toujours trop importants, mais dont la fréquence diminue de - 4% en 2006. Sur ce point, le BTP n’est pas le secteur le plus sinistré. C’est en effet chez les artisans travaillant les matières bois mais aussi verre que les accidents du travail sont les plus fréquents, avec un indice de 42 pour 1.000 en 2006*.
Alain Igliki, Ingénieur-Conseil en Prévention des risques professionnels à la CGSS, souligne la présence de pics dans la miroiterie (177) et la scierie (104), précisant que « pour ces activités, beaucoup d’entreprises ont une fréquence nettement supérieure à la moyenne de leur secteur ». Ces indicateurs vont permettre à la CGSS d’orienter ses actions de contrôle notamment dans la menuiserie en 2008, mais c’est surtout dans le secteur de la métallurgie qu’il y a, selon Alain Igliki, « quelque chose à faire ».
Entre 2005 et 2006, la fréquence des accidents du travail y a décollé de + 8,2%. La Chambre de Métiers et de l’Artisanat, en partenariat avec la CGSS, va, dès l’année prochaine, se pencher sur le cas des garagistes automobiles qui affichent un important retard en termes de prévention des risques professionnels (voir encadré). Enfin, avec une augmentation de + 30,3% de 2005 à 2006, les accidents du travail sont particulièrement courants dans l’industrie chimique où les manipulations doivent être scrupuleusement encadrées. La profession compte même un décès en 2006 sur les 5 accidents de travail mortels enregistrés à La Réunion l’année passée. Mais Alain Igliki est davantage interpellé par les indicateurs des soins à domicile, « secteur accidentogène où accidents et maladies professionnelles augmentent ».
Affections périarticulaires : + 24% en 1 an
Ce constat conforte la nécessité de professionnaliser la filière des services à la personne, amenée à se développer dans notre département. Déplacer un malade à mobilité réduite demande par exemple la maîtrise de certaines techniques. Ceci expliquant cela, dans notre département comme en Métropole, le nombre de cas de maladies professionnelles dues à des affections périarticulaires est en augmentation constante : + 24,2% de 2005 à 2006. La CGSS enregistre 98 salariés indemnisés en 2006 dont 41 Incapacité Permanente Partielle (IPP), auxquels il faut ajouter 56 premiers versements. Une maladie provoquée par certains gestes et postures de travail qui occupe la première place à La Réunion en nombre de cas mais aussi en termes de coûts et qui touche tous les secteurs d’activités. Les affections chroniques du rachis lombaire provoquées par la manutention manuelle de charges lourdes n’ont elles aussi cessé de progresser là encore dans tous les secteurs d’activités. En 2006, la CGSS recense 21 indemnisés dont 8 IPP et 12 premiers versements en 2006. Sur ces 5 dernières années, le nombre de maladies avec incapacité permanente a progressé de + 47,5%, soit un risque professionnel majeur et généralisé à l’ensemble des activités.
Constitué en majorité de petites et moyennes entreprises, le tissu économique local a encore besoin de développer des actions de prévention des risques professionnels. Analyser les risques en termes d’organisation du travail, de manipulation, de manutention (première cause d’accidents avec les chutes de hauteur et de plein pied), de charges au sens de mission et responsabilité, renforcer les mesures d’hygiène et de sécurité, favoriser le dialogue au sein de l’entreprise sont autant de mesures nécessaires pour offrir de bonnes conditions de travail aux salariés et favoriser la productivité de l’entreprise. Que l’entreprise compte 5 ou 50 employés, ce volet prévention ne doit plus être considéré comme superficiel, mais bien essentiel. Rappelant que les entreprises payent les accidents du travail et autres indemnisations liées aux maladies professionnelles, Alain Igliki soutient qu’« elles ont tout intérêt à faire de la prévention ».
Stéphanie Longeras
(1) A ne pas confondre entreprises et sections d’établissements. Lorsque, dans une même entreprise, les salariés sont exposés à des risques distincts en fonction de leurs missions, l’établissement est scindé du point de vue de la tarification des risques professionnels, en autant de sections d’établissements.
* Le taux de fréquence des accidents avec arrêt de travail indique le nombre d’accidents avec arrêt par million d’heures travaillées, soit : nombre d’accidents avec arrêt multiplié par 1 million divisé par le nombre d’heures travaillées.
Accidents de trajet en augmentation
4 trajets mortels en 2006
Dans son intervention, Alain Igliki est passé rapidement sur le volet accidents de trajet. Même si les incapacités permanentes provoquées par un accident de la route ont diminué de 7%, soit 53 salariés concernés en 2006, ceux avec arrêt de travail ont pourtant augmenté de 7,4% de 2005 à 2006, soit 448 accidents routiers. Pour l’Inspecteur-Conseil de la CGSS, « les chiffres ne sont pas significatifs. Ils ont plus un sens administratif que statistique ». Un chiffre pourtant est suffisamment parlant pour que le risque circulatoire soit pris en compte : La Réunion déplore 4 trajets mortels en 2006.
Garagistes sous contrôle en 2008
Des artisans qui ont besoin d’être accompagnés
Les mains dans le cambouis, avant tout concentrés sur leurs tâches manuelles, les garagistes manquent de ce temps nécessaire au recul pour évaluer le fonctionnement de leur entreprise. C’est ce que constate Corinne Dubois, Ingénieure Qualité à la Chambre de Métiers, qui va engager dès 2008 une campagne de sensibilisation des risques professionnels vers la profession qui a besoin d’être accompagnée.
Instaurée depuis 10 ans, la Démarche Qualité de la Chambre consulaire consiste à analyser le fonctionnement de l’entreprise, à repérer les risques financiers, techniques, commerciaux et maintenant sécuritaires. « Le métier a beaucoup évolué, constate Corinne Dubois. Les nouvelles voitures sont toutes dotées de systèmes électroniques qui nécessitent de nouvelles compétences. Les mains dans le moteur, dans des locaux exigus, il est difficile pour ces artisans, majoritaires dans le secteur de l’automobile, de prendre le temps d’analyser le fonctionnement de leur entreprise. C’est pourquoi, nous sommes là pour les aider à prendre du recul, engager avec eux une démarche qualité, la clé d’entrée étant pour nous la rentabilité, ce qui rendra plus évident l’aspect sécuritaire. Il faut pour cela aller sur le terrain ». Le contrôle des conditions de travail s’annonce difficile dans un secteur qui compte 600 entreprises dispersées sur tout le territoire. Mais la Chambre de Métiers compte sur le soutien de la CGSS avec qui elle travaille déjà en partenariat sur ces questions et dont le soutien financier s’avère indispensable. Sans chercher à excuser la fréquence des accidents de travail dans ce secteur, il faut souligner que ces artisans garagistes sont soumis à la pression des concessionnaires. Ces derniers vendent et vendent encore, assurent à leurs clients des garanties après vente de plus en plus longues au détriment des garagistes qui ne trouvent les pièces que chez ces mêmes concessionnaires, à des prix sans concurrence.
Alors, pour rentrer dans ses frais, du moins c’est ce qu’il pense, le garagiste travaille plus et encore, le nez dans le volant. « Ils manquent de mains d’œuvre qualifiée, de temps suffisant pour former leurs apprentis, alors que la formation est un facteur qui, dans cette profession, doit être activé en quasi permanence », explique Corinne Dubois. Avec le soutien de la CGSS, des kits techniques correspondants aux marques automobiles ont pu être délivrés. En cours de construction, le CFA auto de Saint-Pierre offrira certainement une plus-value en termes de formation à la profession qui doit également travailler à l’application de la Convention collective, rendue obligatoire. Cette opération de contrôle des garagistes programmée en 2008, à côté de celle prévue dans le secteur de la menuiserie, sera l’occasion de plaider pour l’application des textes officiels mais aussi de réfléchir à l’amélioration des conditions de travail des employés et du fonctionnement de l’entreprise dans son ensemble. Amis garagistes, rassurez-vous, Corinne Dubois ne vient pas vers vous les crocs en avant, elle veut sincèrement vous aider.
SL
Le stress n’est pas une maladie professionnelle ...
... « Sinon 100% des salariés devraient être indemnisés »
Multiforme dans ses manifestions, ses causes, sa gestion, ses interprétations, tout le monde reconnaîtra aujourd’hui (mais pas trop fort, à mi-mot) que le stress fait partie intégrante du monde du travail, sans mention explicite dans le contrat, cela va de soi. De façon caricaturale, il est un stress positif, de celui qui vous fait avancer, vous incite à vous dépasser, à vous découvrir, puis celui engendré par un surplus, une incapacité à accomplir la foultitude de tâches qui vous sont dévolues dans un temps limité, à subir les pressions de cadences, les enjeux de concurrences entre collègues, la peur de perdre son travail, de ne plus être à la hauteur... si le harcèlement a été reconnu, mais mal défini dans le Code du travail au point de ne pouvoir donner gain de cause aux victimes, il serait nécessaire d’approfondir cette notion de stress.
Etude des troubles psycho-sociaux
« Le stress n’est pas indemnisable, souligne Alain Igliki, sinon 100% des salariés devraient être indemnisés. Ce n’est pas une maladie professionnelle qui ouvre à déclaration. Il n’est donc pas pris en compte dans nos statistiques ». Le stress peut néanmoins être reconnu comme cause d’un accident du travail si, lors d’un évènement précis de l’activité de l’entreprise (Conseil d’administration, réunions de travail...), une réprimande, une sanction engendrent un trouble immédiat chez le salarié. Là encore, difficile de prouver les choses, ce qui relègue cette possibilité à l’exception. Il faudrait que les suicidés du travail puissent encore témoigner ! Le stress en entreprise est néanmoins porté fréquemment à l’ordre du jour des Comités d’Hygiène et de Sécurité des entreprises.
Alain Igliki prend ainsi connaissance régulièrement de procès verbaux qui attestent de situation de stress au sein des entreprises. Et ce dernier de constater que « dialogue social rime quand même avec meilleure prise en compte des conditions de travail et de sécurité des salariés ». Les médecins du travail préfèrent parler de troubles psycho-sociaux.
Françoise Fontaine, chargée de mission à l’ARVISE, nous explique que l’association veut justement engager une étude en 2008 pour évaluer, comme cela se fait en Métropole, mais pas encore à La Réunion, les facteurs psycho-sociaux dans 3 secteurs : les banques, les assurances et les services publics, à savoir les salariés en contact direct avec des usagers. « Nous souhaitons conduire une action expérimentale dans deux ou trois structures volontaires pour, à partir de constats, proposer la mise en place de dispositifs expérimentaux ».
Sans remettre en cause systématiquement les employeurs qui ont certes une responsabilité sociale mais aussi leur propre stress à gérer, on parviendrait à analyser les facteurs générateurs, et surtout à s’entendre pour lutter contre le stress plutôt que de l’accepter, le subir, le transmettre avec l’idée de s’en décharger, peut-être finirons-nous par admettre que le travail, c’est la santé.
SL
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