Une étude de l’ODR

Les nouveaux inscrits à l’ANPE

6 février 2007

L’ODR (l’Observatoire du Développent de La Réunion) a dressé le portrait des demandeurs d’emploi récemment inscrits à l’ANPE. L’occasion a également été donnée à ce public de s’exprimer sur leurs besoins et leurs attentes vis-à-vis des acteurs de l’insertion.

Cette étude, réalisée par l’Observatoire du Développement de La Réunion (ODR) avec le soutien du Département et la contribution de l’ANPE a pris la forme d’une double approche concernant les Réunionnais récemment inscrits à l’ANPE.
Elle a consisté d’abord à analyser la base de données de l’ANPE et en la description du profil de ce public. Et la seconde approche est qualitative. Elle avait pour objectif de donner la parole aux nouveaux demandeurs d’emploi afin d’appréhender leurs besoins et leurs attentes vis-à-vis de l’ANPE, et plus généralement des différents acteurs de l’insertion.

Combien ?

L’étude s’est concentrée sur le seul mois de mai. Ainsi, l’ANPE Réunion a recensé 7.563 nouvelles inscriptions de demandeurs d’emploi toutes catégories confondues au cours du mois de mai 2006. Les auteurs de l’étude attirent l’attention sur le fait que la base de données traite des demandeurs d’emploi de toutes catégories et non uniquement de celles généralement utilisées dans les statistiques de l’ANPE (catégories 1 à 3).

Le chômage, d’abord les jeunes

La moyenne d’âge de l’ensemble des demandeurs d’emploi de La Réunion s’élève à environ 35 ans. La structure par âge des nouveaux inscrits à l’ANPE est significativement différente : les jeunes semblent être particulièrement représentés parmi les nouveaux inscrits. En effet, les moins de 25 ans constituent plus du tiers des nouvelles inscriptions à l’ANPE alors que les plus de 40 ans en représentent moins du quart. L’arrivée en plus grand nombre de jeunes parmi les demandeurs d’emploi explique une moyenne d’âge plus faible pour les nouveaux inscrits (31 ans).

Arrivée de jeunes sur le marché du travail = chômage

Les personnes sont classées dans des catégories déterminées en fonction de l’objet de leur demande et de leur disponibilité pour occuper un emploi. Les demandeurs d’emploi de catégorie 1, sont des personnes sans emploi, immédiatement disponibles, tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi et à la recherche d’un emploi à durée indéterminée à temps plein. On retrouve une proportion plus importante de personnes appartenant à la catégorie 1 parmi les nouveaux inscrits. (66% contre 57% pour l’ensemble des demandeurs d’emploi). Cet écart provient en partie de l’arrivée de jeunes sur le marché du travail qui recherchent, pour leur entrée sur le marché du travail, une forme classique d’emploi. En effet, environ 10% des nouveaux inscrits à l’ANPE correspondent à des premières inscriptions.

Près du quart des nouveaux inscrits à l’ANPE sont des allocataires du RMI. Cette proportion est plus élevée dans l’ensemble de la population des demandeurs d’emploi (plus de 30 %). Cet écart s’explique certainement par le fait que les jeunes de moins de 25 ans, qui ne peuvent prétendre au RMI sauf s’ils assument la charge d’un ou plusieurs enfants ou attendent un enfant à naître, représentent plus du tiers des nouveaux inscrits.

De manière générale, le niveau de formation initiale des demandeurs d’emploi à la Réunion est plutôt faible. Environ un sur trois ne possède aucun diplôme et près de la moitié a un diplôme de niveau V (niveau CAP - BEP).


Perceptions des nouveaux inscrits

Des inscriptions souvent considérées comme obligatoires
De manière générale, les entretiens menés dans le cadre de cette étude montrent que les demandeurs d’emploi s’inscrivent à l’ANPE par “contrainte”, parce qu’ils se croient obligés de le faire, sans même, dans certains cas, savoir pourquoi ils s’inscrivent ou encore pour bénéficier d’une indemnité. D’autres associent également à leur inscription des objectifs complémentaires davantage liés au retour à l’emploi, comme l’accès aux prestations ou à certains contrats spécifiques.

L’ANPE vu par les demandeurs d’emploi
Certains demandeurs d’emploi pensent que le rôle de l’ANPE est de leur trouver un emploi. Étant donné qu’ils attribuent principalement ce rôle à l’ANPE, ils sont déçus par la non-satisfaction de cette attente. Il est surprenant de noter que ces individus ne font, en général, appel à aucun autre acteur de l’insertion. Ils limitent leurs démarches à celles mises en œuvre via l’ANPE alors qu’ils ne croient plus en cet organisme. D’autres pensent que l’ANPE peut favoriser leur retour à l’emploi et qu’ils ont donc tout intérêt à s’appuyer sur les prestations et les services proposés.

Le premier type de demandeurs d’emploi qui ne croient plus en l’ANPE, n’ont de ce fait pas d’attentes particulières vis-à-vis de cet acteur et semblent plutôt subir le dispositif. Pour la seconde catégorie, les attentes sont fortes : la mise en œuvre du système de conseiller unique, des agents spécialisés par domaine d’activité, une action de l’ANPE pour inciter les employeurs à répondre aux candidatures qu’ils reçoivent ou encore un traitement plus égalitaire des demandeurs d’emploi.

L’étude réalisée par Séverine Jetter, chargée d’études à l’ODR, s’appuie sur l’exploitation de la base de données de l’ANPE du seul mois de mai 2006. Sont considérées comme nouveaux inscrits, les personnes qui se sont inscrites au cours de ce mois, qu’il s’agisse d’une première inscription ou d’un renouvellement d’inscription. Parallèlement, la parole a été donnée aux demandeurs d’emploi à travers des entretiens qualitatifs ouverts. Les entretiens se sont déroulés dans quatre antennes de l’ANPE (Moufia, Saint-Benoît, Saint-Paul et Saint-Louis).
(Les intertitres sont de la Rédaction)


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