Saint-Louis

Les organisations de chômeurs réaffirment le droit à un emploi pérenne

Journées départementales de l’emploi

8 novembre 2003

Des propositions, mais que celles-ci ne restent pas lettre morte : c’est le sentiment général qui prévalait hier à l’issue de cette Seconde journée des Assises départementales de l’emploi, qui se sont tenues durant deux jours à Saint-Louis. En clair, pour les représentants des associations de chômeurs qui étaient présents, pas question de conclure sur l’idée que ces deux journées ont constitué une grand’messe à la fin de laquelle tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.
Une chose est claire : durant ces deux jours, c’est avant tout un ras-le-bol qui s’est manifesté. « Nous ferons notre possible dans notre domaine de compétence », ont répondu en substance Jean-Luc Poudroux et Cyrille Hamilcaro, tout en expliquant que pour ce qui relève des prérogatives gouvernementales, « ce sera plus long ».

Assez d’emplois précaires !

Pour les associations de chômeurs, ces deux jours auront également été l’occasion de soutenir à nouveau que l’emploi est un droit, réaffirmé dans la Constitution et qu’il est plus que temps que cette loi cesse d’être lettre morte. Autre message que les jeunes ont voulu faire passer : assez d’emplois précaires !
Et s’il a été question durant les débats de "parcours professionnel", les prises de paroles l’ont répété : ce parcours doit partir d’un point A, le chômage, vers un point B, l’emploi, mais l’emploi pérenne, durable. Au pire, l’emploi précaire ne doit être qu’une étape au cours de laquelle la personne concernée doit être formée.

La mobilité : un choix et non une obligation

Quant au RMA dont certains ont vanté les mérites durant ces deux journées, là encore, la réponse des associations est claire : ce qu’on leur propose avec le RMA est pire que ce qui existe et ne ferait que continuer vers la voie de l’échec, comme toutes les politiques d’insertion menées jusqu’à présent. Concernant la mobilité, l’idée générale est simple : qu’on arrête de dire que les Réunionnais sont frileux, recroquevillés sur leurs 2.512 kilomètres carrés. « Depuis l’époque du BUMIDOM, ce sont aujourd’hui près de 300.000 Réunionnais qui vivent aujourd’hui en métropole. Par rapport à la population de l’île, cela représente un pourcentage difficile à trouver ailleurs dans le monde », expliquait un représentant de chômeurs.
Un autre évoquait la mobilité qui doit être un choix et non une obligation débouchant sur l’exil et, compte-tenu du nombre de Réunionnais en métropole, on risque même d’aller vers un « génocide par substitution ». Des propos qui ont fait bondir le président du Conseil général...

La contribution de toute La Réunion

Au final, la plupart des responsables se sont quittés en étant d’accord sur un point : ces deux journées ne sont pas une fin en soi, mais une étape. D’ailleurs, les associations ont convenu de se retrouver la semaine prochaine pour tirer le bilan de ces assises.
Certains regrettaient l’absence d’autres partenaires qui n’ont pas été associés à la préparation de ces Journées, comme la Région ou les organisations syndicales. Car les propositions qui sont sorties de ces deux journées constituent aux yeux des jeunes une contribution aux Assises nationales pour l’emploi. « On aurait aimé que cette contribution soit celle de toute La Réunion et non d’une partie de La Réunion », conclut un représentant d’association.


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