Fin du conflit opposant la CGPER et Téréos

Les planteurs obtiennent 4,4 millions d’euros

5 juillet 2011

Le conflit opposant les planteurs et le groupe sucrier Téréos touche à sa fin. Hier, une délégation de planteurs, menée par Jean-Yves Minatchy, président de la CGPER (Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion) et de la Chambre d’agriculture, a été reçue en début d’après-midi au CTICS (Centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre) à Saint-Denis. Au terme d’une réunion de plus de trois heures, la délégation syndicale a obtenu la somme de 4,4 millions d’euros en faveur des producteurs et 2,35 euros par tonne de cannes bonifiées et mélasse.

« Les négociations ont été dures et les échanges vifs, mais nous sommes satisfaits », a déclaré Jean-Yves Minatchy. Pour rappel, les planteurs protestaient contre la non-prise en considération de leurs revendications financières par le groupe Téréos.
« Le conflit est bel et bien terminé. Un protocole d’accord va être signé », a confirmé Patrice Pounoussamy, vice-président de la CGPER et planteur, au sortir de la réunion. « Les négociations ont ainsi permis de débloquer 4,4 millions d’euros pour les planteurs, dont 200.000 euros pour le fonds de garantie qui permet de compenser les basses richesses des planteurs en situation de redevables aux industriels », a-t-il expliqué.
Les planteurs bénéficieront également de 2,35 euros par tonnes de cannes bonifiées et mélasse.

 Par ailleurs, une réunion avec l’ensemble des comités mixtes d’usines devrait avoir lieu dans les jours qui suivent afin de fixer une date de démarrage pour la campagne sucrière, a indiqué Jean-Yves Minatchy.


Hier, une cinquantaine de producteurs membres de la CGPER étaient également venus soutenir la délégation syndicale, essayant même de troubler les discussions, jugées « trop longues ». 


Pour rappel, les planteurs réclamaient une bonification de 3 euros du prix de la tonne de cannes pour une production totale inférieure ou égale à 190.000 tonnes, et de 5 euros par tonne de cannes au-delà de ce tonnage de sucre.

 Une première réunion avait eu lieu sur ce thème le jeudi 30 juin. Les planteurs se disaient alors « presque satisfaits ».


2 ans après la bagasse, nouvelle victoire

2,35 euros par tonne de cannes au titre de la mélasse, tel est la nouvelle avancée obtenue hier par les planteurs. 2,35 euros, c’est davantage que ce qui était versé au titre de la prime bagasse avant la revalorisation de 2009. C’est bien la preuve qu’il est possible de changer la répartition des richesses des produits de la canne.
Cela faisait plus de 20 ans que le prix de canne était bloqué à 39,09 euros la tonne pour une richesse de 13,8. L’argument de l’usinier pour refuser l’augmentation, c’était de dire que le prix de la mélasse était compris dans ces 39,09 euros. Le résultat des discussions d’hier démontre que cet argument n’a pas tenu.
Deux ans après la revalorisation de la prime bagasse, ces 4,4 millions d’euros obtenu des usiniers sont un encouragement dans la lutte pour un meilleur partage des bénéfices de la canne à sucre.

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