+ 3,6% sur les loyers, + 5,9% sur les produits pétroliers

Les prix flambent, les Réunionnais paient

20 février 2007

L’INSEE Réunion vient de publier l’indice mensuel des prix en janvier 2007. S’il affiche une baisse globale de - 0,3%, l’indice relève une inflation estimée sur les 12 derniers mois à 1,7%, avec des pointes à 3,6% pour les loyers et services rattachés, 5,9% pour les produits pétroliers et 4,7% pour les transports et les communications. Des hausses de prix plus importantes que les revalorisations des minima sociaux et du SMIC. Autrement dit, ce sont encore les plus démunis qui voient leur pouvoir d’achat de produits de première nécessité diminuer.

À La Réunion, les prix continuent de s’envoler, alors que les salaires et les minima sociaux sont loin de suivre. Telle peut être la conclusion de la lecture de l’indice des prix publié hier par l’INSEE. Si, d’après l’Institut, les prix ont diminué globalement de 0,3% par rapport au mois précédent, la variation des prix observée sur une année donne une idée de l’inflation et de la perte de pouvoir d’achat consécutive subie par les Réunionnais les plus pauvres.
Sur les 12 derniers mois, les hausses les plus importantes touchent en effet des produits et des services indispensables : loyer (+ 3,6%), produits pétroliers (+ 5,9%), transports et communications (+ 4,7%). À noter également la hausse des prix de l’alimentation hors produits frais (1,3%), ainsi que le service de santé (2,2%). Se loger, se nourrir, se déplacer : autant de besoins nécessaires pour vivre à La Réunion, qui touchent toute la population. C’est dans ces domaines que la flambée des prix subie par les Réunionnais est la plus forte.

Double peine pour les chômeurs

Sur la même période, le SMIC et les minima sociaux n’ont pas suivi cette hausse. La dernière augmentation du SMIC correspondait à une hausse de 3,05% accordée par le gouvernement. Quant aux minima sociaux, la hausse est encore plus faible. Pour ne retenir que le RMI, l’AAH et l’allocation spécifique de solidarité, ces 3 minima sociaux ont été relevés le 1er janvier dernier de moins de 2%, plus précisément 1,8%. Quant aux travailleurs indemnisés par les ASSEDIC, ils avaient eu droit l’an passé à une hausse de 2%, succédant à une année sans aucune revalorisation de leur revenu.
C’est avec cette hausse insuffisante de leurs droits que les plus démunis des Réunionnais doivent faire face à la flambée des prix pour se loger, pour cuisiner la nourriture, pour aller travailler ou rechercher un emploi.
Autant dire que la situation est toujours plus difficile, car la baisse du pouvoir d’achat concerne des dépenses incompressibles : logement, transport et énergie. Pourquoi de telles hausses ? Comment mettre fin à cette intolérable double peine infligée aux travailleurs qui sont non seulement privés d’emploi, mais qui doivent également subir des hausses de prix qui sont autant d’atteintes à leur pouvoir d’achat.

Appauvrissement de la population

Quant aux travailleurs dont le revenu est calculé en fonction du SMIC horaire, force est de constater que la revalorisation décidée en France et appliquée à La Réunion est insuffisante. La perte de pouvoir d’achat touche les travailleurs privés d’emploi, les travailleurs contraints au temps partiel et les salariés. Peu à peu s’implantent durablement à La Réunion les conditions d’un appauvrissement plus grand de la population, par le biais de cette lente et inexorable perte de pouvoir d’achat pour tous, salariés ou non.
Gageons que les mesures qui pourront être mises en œuvre pour éviter ces dérapages exagérés dans la fixation des prix soulageront la détresse des plus démunis. Des mesures qui contribueront sans nul doute à faire avancer la lutte pour le développement du pays. Une bataille dont l’issue passe par le recul significatif du chômage et un partage plus juste des richesses afin que La Réunion du 21ème siècle puisse répondre au défi du million d’habitants tout en renforçant sa cohésion sociale.

Manuel Marchal


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