Les compagnies pétrolières choisissent la rupture avec Victorin Lurel

Les responsables d’un secteur économique décisif ne veulent plus discuter avec le ministre des Outre-mer

31 décembre 2013, par Manuel Marchal

En en référant directement au Premier ministre, les gérants de station-service estiment que cela ne sert plus à rien de discuter avec le ministre des Outre-mer. Aux yeux des responsables de ce secteur stratégique, Victorin Lurel n’est plus crédible.

Si des responsables d’un secteur décisif décident d’en référer directement au Premier ministre, c’est qu’ils estiment que Victorin Lurel n’est plus crédible.

Le 27 décembre, le président de l’Intersyndicale des gérants de station service des DOM a décidé d’écrire au Premier ministre. Ce courrier est daté du jour du début de la grève illimitée aux Antilles. Il tire les conséquences d’une rencontre qui avait eu lieu 9 jours plus tôt au ministère des Outre-mer. Contrairement à ce qui a été annoncé par Victorin Lurel, il n’y a aucune concertation.

Les gérants ont donc décidé d’en référer directement à Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Cela signifie donc une rupture avec le ministre des Outre-mer. Car si les responsables d’un secteur stratégique décident de s’adresser au supérieur hiérarchique de Victorin Lurel, c’est qu’ils estiment que cela ne sert plus à rien de discuter avec ce dernier.

Quant aux dirigeants du Comité des importateurs d’hydrocarbures de La Réunion, sans être aussi directs que les gérants, ils ne demandent pas moins « une concertation avec L’Etat au niveau parisien, en présence de tous les ministères concernés par les projets de décret et d’arrêtés », écrivent-ils dans un communiqué. Autrement dit, plus question pour eux de n’avoir que le ministre des Outre-mer comme seul interlocuteur.

Pour le moment, la seule réponse de Paris à la lettre ouverte des gérants est l’annonce par Victorin Lurel de la publication avec un jour d’avance du décret dans "le Journal officiel" : le 31 décembre au lieu du 1er janvier. Cela montre la volonté de poursuivre la même méthode de discussion : pas de concertation.

Ces faits révèlent que pour les responsables d’un secteur décisif pour l’Outre-mer, Victorin Lurel n’est plus crédible. Il faut sans doute remonter bien loin pour trouver trace d’une telle crise de confiance. Quelques mois après la suppression du RSTA, la situation sociale dans les Outre-mer ressemble de plus en plus à celle du début de l’année 2009, quand tout s’était embrasé. Avec comme circonstance aggravante un approfondissement de la crise, marquée par la hausse du chômage.

 M.M. 

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