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Conséquence du chômage de masse persistant depuis des décennies à La Réunion et de la sous-représentation des Réunionnais dans les postes d’encadrement
19 mai 2022, par
Alors qu’à La Réunion, le coût de la vie est plus élevé qu’en France et que le montant des pensions sont calculées en fonction des prix en France, il s’avère que c’est à La Réunion que vivent les retraités les plus pauvres de la République. Le montant des pensions est inférieur de 28 % à la moyenne des régions en France. Cet écart est encore plus grand pour les femmes. L’explication réside dans le chômage de masse qui persiste à La Réunion depuis des décennies. Il est temps pour les Réunionnais de prendre leurs responsabilités en mettant eux-mêmes en œuvre une politique visant le plein-emploi des Réunionnais à La Réunion, un moyen efficace d’augmenter le montant des retraites.
L’INSEE a publié hier le résultat d’une étude basée sur des données de 2016 relatives au montant des pensions perçues par les retraités réunionnais. Son titre est sans équivoque : « Les pensions de retraite les plus faibles des régions françaises ».
Voici le communiqué présentant le résultat de cette étude :
« Les natifs de La Réunion vivant dans un département d’Outre-mer perçoivent les pensions de retraite les plus faibles des régions françaises : 1 160 euros brut par mois en moyenne en 2016, soit 28 % de moins que dans l’Hexagone. Les inégalités en matière de pension de retraite sont en outre plus importantes sur l’île. Ces faibles pensions résultent d’une participation plus faible qu’ailleurs des personnes en âge de travailler au marché du travail, qui se traduit par une durée moyenne de cotisation nettement plus basse.
De plus, les emplois occupés sont moins qualifiés. Les seniors réunionnais sont ainsi nombreux à avoir dû travailler jusqu’à l’âge de départ requis pour bénéficier automatiquement d’une retraite à taux plein. Les pensions moyennes de retraite augmentent pourtant fortement sur la période 2012 à 2016, avec l’arrivée à l’âge de la retraite de personnes ayant davantage travaillé que les générations précédentes.
Les Réunionnaises perçoivent une retraite plus faible que leurs homologues masculins en raison, pour l’essentiel, d’une moindre participation au marché du travail.
Plus globalement, les seniors de 60 à 74 ans sont moins touchés par la pauvreté monétaire que les ménages plus jeunes, tandis que ceux de 75 ans ou plus le sont autant. Les ménages âgés sont en revanche trois à quatre fois plus nombreux à être pauvres qu’en France métropolitaine : 30 % le sont parmi les Réunionnais de 60 à 74 ans en 2019, contre 10 % dans l’Hexagone ».
L’étude de l’INSEE rappelle tout d’abord un fait. Ce sont les femmes qui sont les plus grandes victimes des politiques mises en œuvre à La Réunion depuis des décennies. Car si les retraités réunionnais sont les plus pauvres de la République, les femmes retraitées sont encore plus pauvres car elles sont plus durement touchées par les causes de ce phénomène. Ceci rappelle que la lutte pour les droits des femmes ne se résume pas à une journée commémorative dans l’année, c’est un combat quotidien.
Le montant moyen des retraites versées à La Réunion se situe juste au-dessus du seuil de pauvreté, il est inférieur de près d’un tiers à la moyenne des pensions dans les régions en France. La proportion des retraités vivant sous le seuil de pauvreté est d’ailleurs 3 à 4 fois supérieure à la France.
Avec un montant de pension inférieur de 30 % en moyenne à celui de la France, les retraités sont condamnés à faire face à un coût de la vie qui est nettement supérieur à celui de la France. En effet, l’État verse à ses agents titulaires une « prime de vie chère » égale à 53 % du salaire. Ce n’est pas le cas des retraités, qui voient le montant de leur pension être déterminé en fonction de l’évolution du coût de la vie en France. Par conséquent, ils sont déjà plus pauvres qu’en France, et chaque année leur pouvoir d’achat diminue. L’étude se base sur des données de 2016, c’était bien avant la crise COVID et la guerre en Ukraine qui ont contribué à la flambée des prix des produits de première nécessité et de l’énergie à La Réunion. Cela signifie que la proportion des retraités pauvres à La Réunion n’a pu qu’augmenter.
Deux causes sont avancées pour expliquer le fait que les retraités réunionnais soient les plus pauvres de la République : des cotisations insuffisantes pour prétendre à une retraite à taux plein, et des salaires trop faibles dus à la surreprésentation des travailleurs non-qualifiés parmi les retraités.
La première résulte du chômage de masse qui persiste à La Réunion depuis des décennies. Déjà en 1975, 25 % des travailleurs étaient considérés comme des chômeurs complets ou partiels. La lutte contre le chômage est une compétence de l’État qui applique à La Réunion des lois votées à Paris qui ne peuvent être adaptées par les Réunionnais à La Réunion. La succession des lois-programme et loi d’orientation n’a pas permis d’inverser la tendance : près de 180.000 Réunionnais sont inscrits à Pôle emploi. Dans de telles conditions, il n’est pas étonnant qu’il soit impossible de justifier du nombre d’années de cotisation suffisantes pour avoir droit à une retraite à un taux plein.
Ceci rappelle que face à ces échecs répétés et persistants, il est grand temps que la politique de l’emploi soit de la responsabilité des Réunionnais afin d’atteindre l’objectif du plein-emploi des Réunionnais à La Réunion, ce qui mécaniquement augmentera le montant des retraites.
En effet, cette accumulation d’échecs de la part de Paris rappelle que le développement n’est pas la priorité. La Réunion est en effet avant tout un moyen de transformer des transferts publics en profits privés pour des filiales de grands groupes de l’énergie, de la distribution et du BTP, qui sont ensuite rapatriés principalement en France. Or, le développement de la production réunionnaise et l’autonomie énergétique remettraient en cause ce système, car l’argent des transferts publics resterait à La Réunion.
La surreprésentation des Réunionnais dans les emplois les moins-qualifiés, et donc les moins-payés, signifie en creux une surreprésentation de personnes qui ne sont pas liées à notre île dans les postes d’encadrement mieux payés. A la différence d’un Réunionnais, une personne venue d’ailleurs n’a pas d’attache avec notre île, elle est moins encline à revendiquer d’autant plus qu’en tant que cadre, elle est automatiquement propulsée dans le monde des 10 % les plus riches du pays. Ceci découle également de la persistance à La Réunion des séquelles d’une mentalité issue de la colonisation, où l’autochtone était constamment dévalorisé par rapport au ressortissant de la lointaine métropole : le syndrome de la goyave de France. Parmi ceux qui sont aujourd’hui à la retraite, combien sont-ils ceux qui ont été confrontés à un plafond de verre les empêchant de devenir cadre au profit de personnes venues de France ?
Sur ce plan, si la proportion des Réunionnais progresse dans l’encadrement, force est de constater qu’à Paris, il est encore régulièrement organisé un « Salon de l’emploi outre-mer », où des entreprises implantées à La Réunion vont recruter en France leurs cadres alors que La Réunion ne manque pas de personnes compétentes pour occuper ces postes.
Là aussi, il est nécessaire que les Réunionnais puissent avoir la responsabilité de prendre les décisions nécessaires pour mettre fin aux abus.
M.M.
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