L’illustration d’un système à bout de souffle

Les Réunionnais de nouveau lésés par les recrutements au Parc national

25 février 2011, par Céline Tabou

Dans son allocution lors des États généraux de l’outre-mer, le président de la République, Nicolas Sarkozy avait promis que les Ultramarins auraient droit à des emplois d’encadrement dans leur département d’origine. Cependant, cette promesse n’a pas été tenue. En effet, le Parc national vient de recruter douze agents assermentés au Parc national. Alors que tout le monde s’attendait à ce que cette opération permette à 12 Réunionnais d’accéder à des postes à responsabilité, c’est loin d’être le cas.

Forcé de constater que parmi ces nouveaux agents du Parc national, jeunes diplômés et pour certains expérimentés, peu de Réunionnais figurent sur la photo de présentation. Arrivés pour sensibiliser et informer la population de la valeur du patrimoine naturel, culturel et paysager de l’île, ces hommes et femmes auront du travail à faire pour pouvoir aborder l’Histoire de La Réunion, mais également sa faune et sa flore bien spécifique.

Promouvoir l’accès aux postes des Réunionnais

Lors de son allocution au Conseil interministériel de l’outre-mer, le 6 novembre 2009, Nicolas Sarkozy avait posé la question « je ne vois pas pourquoi des Ultramarins (...) ne seraient pas affectés en plus grand nombre à des postes à responsabilités outre-mer ». Cette déclaration avait suscité l’espoir de tous les Réunionnais sans emploi, ou passant des concours de la fonction publique. Le chef de l’État avait également ajouté « je vous annonce donc la constitution d’un vivier de talents ultramarins, qui sera interministériel et aura pour vocation de proposer, à chaque fois qu’un poste outre-mer sera vacant, au moins un candidat ultramarin s’il en a les compétences ».
Les Réunionnais constatent une fois de plus que des postes vacants pouvant être attribués à des « Ultramarins » ne le sont pas. Les Réunionnais savent qu’il existe « un vivier de talents » pouvant occuper ces postes dans l’île, notamment parmi les 55% des jeunes qui sont au chômage et qui ont le diplôme requis pour travailler au Parc national.

Derrière la com’, la réalité

Contacté par la rédaction, Gilles Leperlier, président de l’Alliance des jeunes pour la formation et l’emploi à La Réunion a déploré « qu’aujourd’hui Daniel Gonthier fait une pétition pour qu’une Réunionnaise soit directrice du parc, mais de l’autre côté, c’est lui qui fait embaucher des personnes venues de l’extérieure. ». Le jeune homme espère qu’une Réunionnaise occupera le poste de directeur du Parc National, mais l’emploi des Réunionnais devrait également concerné les postes d’agents du parc. Gilles Leperlier demande la transparence des recrutements et la « priorité à l’embauche des jeunes formés à La Réunion. Nous voulons que les emplois soient attribués aux Réunionnais », conclut ce dernier.

En effet, au vu des compétences et capacités demandaient pour cet emploi (verbaliser les infractions à la protection du Parc national, aux atteintes aux espèces protégées, aux dépôts sauvages de déchets, à la circulation des véhicules, et dans les domaines de la police, de l’eau, de la pêche, de la chasse, et entre autres du code forestier), des Réunionnais diplômés et sans emploi auraient pu endosser ces responsabilités et apporter leur pierre à la protection de leur patrimoine mondial.

Céline Tabou

Luttes pour l’emploi

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