
Un effort supplémentaire de 5 milliards d’euros nécessaire cette année
27 juinLa dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)
Un tournant historique dans les luttes revendicatives : « chaque jour va compter »
20 février 2009, par
Tout va dépendre du contenu et des orientations du gouvernement. Soit c’est un catalogue de mesures pour calmer la révolte, soit une amorce de changement dans la politique menée depuis plus de 60 ans : quelques heures avant la rencontre de l’Élysée entre les élus de l’Outre-mer et le président de la République, Paul Vergès a appelé à des mesures urgentes et volontaristes pour apporter enfin une réponse aux problèmes structurels qui s’accumulent depuis 60 ans dans les quatre Départements d’Outre-mer.
Les conditions propres de chaque territoire font que les éléments de la rupture se sont accumulés derrière un calme apparent, constate le président de la Région. Ce calme traduisait la résignation des plus pauvres, mais aujourd’hui, ce sont ces pauvres, majoritaires à La Réunion, qui entrent dans la lutte revendicative.
Le président de la Région rappelle que tout ce mouvement est né d’une revendication particulière : faire baisser le prix des carburants à La Réunion. « Ce qui s’est passé ici a fait tache d’huile », précise Paul Vergès. Après La Réunion, c’est la Guyane et la Martinique, puis la Guadeloupe qui sont entrées dans la bataille. « Cette lutte a mis en mouvement des foules entières, les Guadeloupéens ont accumulé des revendications qui dépassent largement les prix des carburants ». Le président de la Région y voit « le tournant » qui marquera l’Histoire : à partir d’une revendication spécifique, les conditions sont réunies pour que cela s’élargisse. Et les faits montrent qu’aujourd’hui en Guadeloupe, ce n’est plus l’essence qui est le premier problème, car « ce qui est mis en avant, c’est la situation des plus pauvres ». C’est l’engagement de toute la population dans la bataille qui pose problème au gouvernement, puisque ce dernier n’est plus face à des revendications catégorielles, mais devant « tous les problèmes sociaux en même temps ».
Situation encore plus grave à La Réunion
Le demi-siècle de retard par Paris dans l’application de la loi d’égalité du 19 mars 1946, conjuguée à la croissance démographique, ont créé les conditions d’un sous-développement, rejetant en marge de la société la moitié de la population. Ce qui se passe aux Antilles montre que « la période d’implosion est terminée, la période d’expression commence avec le risque d’explosion sociale si les revendications ne sont pas satisfaites », indique le président de la Région.
Si la Guadeloupe est en grève générale depuis quatre semaines, et la Martinique depuis deux, c’est à La Réunion que la crise sociale est la plus grave. C’est en effet La Réunion qui connaît le plus fort taux de chômage (25,2%). Et alors qu’aux Antilles, la proportion des personnes vivant sous le seuil de pauvreté est déjà dramatiquement élevée, c’est à La Réunion que ce tragique record est battu avec 52% de très pauvres. À ces indicateurs s’ajoute une croissance démographique qui n’existe plus aux Antilles.
Le président de la Région note l’accroissement des inégalités, menace sur la cohésion sociale. D’un côté, 52% de la population survit avec des minima sociaux, et de l’autre, une fonction publique sur-rémunérée à 53% qui est le seul secteur à se développer du fait de l’accroissement démographique. Cela explique pourquoi à La Réunion, le poids de la précarité et celui de la fonction publique sont plus élevés qu’en Guadeloupe ou en Martinique.
Quel avenir pour les jeunes ?
Avec l’irruption sur le devant de la scène des revendications des plus démunis, Paul Vergès note que l’élément nouveau est l’entrée de la jeunesse dans la bataille. La jeunesse est toujours un atout pour un pays. Aucun des pays voisins n’a un niveau de formation aussi élevé. Mais à La Réunion, les portes se ferment devant des jeunes qui se demandent aujourd’hui à quoi cela sert de sacrifier des années pour suivre des études. Cela explique leur inquiétude, la grève lancée et leur implication dans le mouvement social général.
Pour redonner l’espoir à cette jeunesse, Paul Vergès insiste sur la recherche de voies nouvelles. Outre le projet réunionnais de développement durable, le président de la Région met l’accent sur l’expérimentation, au titre du recrutement dans la fonction publique, cela afin de faciliter l’embauche de jeunes Réunionnais. Un précédent a déjà eu lieu dans l’Histoire de La Réunion, c’était le recrutement des instituteurs au niveau du brevet élémentaire quand il a fallu assurer la scolarisation de masse dans le pays. Une autre possibilité est celle du co-développement. Les besoins en encadrement sont très importants dans les pays voisins, et les Réunionnais peuvent répondre à cette demande. Ce sont par exemple les Volontaires du progrès.
Dans les deux cas, les réticences doivent être pesées face à la nécessité de trouver des solutions pour la jeunesse.
Aujourd’hui, la crise dans l’Outre-mer est un sujet de débat dans l’opinion internationale. Tous les éléments d’un tournant sont aujourd’hui réunis, souligne le président de la Région. Alors, de deux choses l’une : ou la rencontre prévue hier à l’Élysée débouche sur des actes concrets montrant une volonté de rupture avec le clientélisme et l’assistanat, ou c’est la révolte.
Et dans le contexte de La Réunion, la crise serait alors amplifiée.
Manuel Marchal
La question des revenus
Les flux financiers qui font fonctionner l’économie proviennent en grande partie des transferts publics. C’est la protection sociale, source de revenu de 52% de la population, les contrats de financement d’investissement avec l’État et l’Europe, les dotations aux collectivités locales et la rémunération des fonctionnaires.
Paul Vergès note que le seul secteur qui se développe à La Réunion est celui de la fonction publique, du fait de la croissance démographique. C’est une fonction publique rémunérée 53% de plus qu’en France, alors que 52% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Autant dire que la question des revenus est urgente à régler. Mais face à cet héritage des décisions et des politiques menées par Paris, le président de la Région appelle à ne désigner aucun bouc émissaire. Les fonctionnaires ne sont en effet en aucun cas responsables de cette situation, souligne-t-il.
L’exemple d’un ratage historique : le 1er janvier 1947
La loi du 19 mars 1946 a proclamé l’abolition du statut colonial et l’application de l’égalité le 1er janvier 1947. C’est à partir de cette égalité que devait se construire le développement dès 1947.
Mais c’est le refus par Paris d’appliquer la loi qui a été au centre de la vie sociale des Départements d’Outre-mer pendant plus de cinquante ans. L’égalité du SMIC n’a été atteinte qu’en 1996. C’est un demi-siècle de perdu qui aurait pu être mis à profit pour construire un modèle de développement. Et aujourd’hui arrive l’impasse, avec le blocage de toute perspective d’élévation du niveau de vie d’une grande partie de la population.
La dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)
Mézami, mon bann dalon, mi panss zot i rapèl la mortalité, laba dann Moris, lo gran kiltirèl épi politik Dev Virashwamy ; li lé mor na pwin lontan (…)
Des associations de défense de l’environnement et des citoyens sinistrés ont annoncé avoir déposé un recours pour obliger le gouvernement à (…)
En 2021, 595kg de déchets par personne sont collectés à La Réunion, soit davantage que dans l’Hexagone (548 kg/pers.). La Réunion se situe au 29e (…)
Dan noute kiltir popilèr néna bonpé kozman pou dir sa la éspass dann tan lontan… Mi koné pa pou koué, mé mwin néna dan l’idé k’ni viv in pé an (…)
Le Parti socialiste reproche au Premier ministre, François Bayrou d’avoir refusé de déposer un projet de loi sur les retraites permettant au (…)
Le Président des Etats-Unis, Donald Trump a ordonné le bombardement de trois sites nucléaires en Iran, dans la nuit du 21 juin 2025. Dans une (…)
Les élus de Guadeloupe ont adopté des résolutions « sur la fusion des deux collectivités, sur les compétences et l’autonomie fiscale », le 17 juin (…)
Normalien et énarque, chercheur en philosophie politique, Bruno Guigue est professeur invité à l’Université normale de la Chine du Sud (Canton) et (…)
Des manifestants, réunis le 23 juin devant les institutions européennes, ont demandé la suspension de l’accord d’association liant l’UE à Israël. (…)
Le 16 juin 2025, le Tribunal administratif de Paris a suspendu en référé l’arrêté du 26 février 2025 ordonnant le blocage de 17 sites (…)
L’État poursuit son engagement en faveur de la transition énergétique et de la décarbonation de l’électricité à La Réunion. À l’issue d’un appel à (…)