Transports scolaires perturbés aujourd’hui

Les salariés de Get 974 refusent la précarité

13 septembre 2007, par Edith Poulbassia

Les salariés de l’association Get 974, prestataire de services dans les transports scolaires et les transports en commun, sont en grève aujourd’hui. Au centre de leurs revendications : la préservation des 40 emplois à temps plein et la consultation du Comité d’entreprise pour les prises de décision engageant l’avenir de Get 974.

Les transports scolaires devraient être perturbés aujourd’hui, surtout pour l’école primaire et maternelle, à Saint-Joseph, l’Entre-Deux, les Avirons, Saint-Leu, Trois-Bassins, et dans l’Est, à Bras-Panon, Salazie, la Plaine-des-Palmistes, Saint-Benoît et Sainte-Rose. Les salariés de Get 974, soutenus par l’UNSA, sont en grève. Ils sont 175 à s’occuper de l’accompagnement scolaire dans les transports, mais aussi de médiation dans les gares et d’intervention sur le réseau Cars Jaunes. Les agents assurent des missions d’orientation, d’information et d’accompagnement des voyageurs. Ils sont repérables grâce à leur tee-shirt orange estampillé Get 974. Aujourd’hui, ils dénoncent l’utilisation de fonds publics (Get 974 est une association loi 1901 financée par les collectivités) pour créer deux SAS (Société par actions simplifiées), Get Up Service et Odom service. Des entreprises qui prendraient en charge le marché des activités en gare et dans les réseaux interurbains (Get Up Service), ainsi que les services à la personne (Odom Service). Conséquence : l’association Get 974 se retrouve cantonnée au seul marché du transport scolaire. Une décision prise par le Conseil d’administration et les dirigeants, « sans aucune consultation du Comité d’entreprise (CE) », affirme Rémy Gara, Délégué UNSA et Secrétaire du CE à Get 974.

À temps partiel dès 2008

L’affaiblissement de Get 974 n’est pas sans conséquence pour les emplois. Sur les 175 salariés, 40 seulement sont actuellement en CDI à temps plein. Les autres vivent de contrats précaires. Mais dès janvier 2008, les 40 salariés jusque-là en CDI risquent de se retrouver à temps partiel. « Alors que nous avions jusqu’à maintenant un niveau de vie acceptable, nous allons nous retrouver avec un salaire de 300 à 400 euros », souligne Rémy Gara. Une situation intolérable pour les salariés puisque l’objectif de Get 974, créé en 2002 avec l’aide du Conseil général, était de pérenniser les “emplois jeunes” et de diversifier les activités. « L’État a versé des millions dans cette association, Get 974 était l’exemple de la sauvegarde du dispositif “emplois jeunes“ », estime Rémy Gara. Et il dit bien « était », car sur les 113 emplois jeunes embauchés en CDI à temps plein en 2002, il n’en reste plus que 40, ceux-là même qui refusent aujourd’hui un retour à la précarité.

Deux entreprises déjà créées

Quant aux deux entreprises Get Up Service et Odom Service, elles auraient déjà été créées. 26 salariés devraient être transférés dans l’une et 10 dans l’autre. Mais est-ce si simple ? D’après Rémy Gara, « la loi ne le permet pas. Les salariés doivent démissionner pour travailler dans ces entreprises, et dans ce cas, ils perdent leur ancienneté et autres avantages ». Les 10 et 11 juin derniers, une grève avait déjà paralysé Get 974 à ce sujet. Les salariés avaient obtenu de la Direction qu’elle ne mette en œuvre aucune décision avant les résultats d’un audit sur les comptes de l’association en 2006.
L’audit sera rendu en Comité d’entreprise le 18 septembre prochain, mais les deux SAS existent déjà, ainsi que des cadres, récemment embauchés. Le Comité d’entreprise de Get 974 a entamé un procès au Tribunal de Grande instance pour tenter d’annuler les décisions prises. « Nous demandons que tout soit fait dans les normes et le respect du Code du Travail », insiste Rémy Gara. Il interpelle également les élus du Département et le Préfet sur l’avenir de l’association qui, rappelons-le, est née grâce à des fonds publics.
Par ailleurs, malgré nos efforts pour tenter de joindre le Président de Get 974, Michel Briet (également membre de l’association des maires) et le Directeur, Ruz Guindos, il semble que ces derniers ne souhaitent pas réagir pour le moment.

Edith Poulbassia


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