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Déclarations incendiaires du président du MEDEF
4 août 2004
Hier, dans un entretien accordé à RTL, Ernest-Antoine Seillière a lancé de nouvelles attaques contre des avancées sociales qui sont les résultats de plusieurs décennies de luttes et de sacrifices de millions de travailleurs. Il a demandé au gouvernement d’accentuer la casse des acquis sociaux.
Première cible du patron des patrons : les 35 heures. "Actuellement en France, on ne travaille pas assez pour être compétitif", a-t-il affirmé, prétendant que le monde entier le sait.
"Travaillez plus pour garder votre emploi", tel est le mot d’ordre repris par le dirigeant du MEDEF. Dans un contexte où certains patrons agitent la menace de la fermeture de l’entreprise pour imposer un allongement du temps de travail, de telles déclarations ne vont pas encourager l’apaisement du dialogue social.
Rappelons que lorsque les entreprises ont diminué le temps de travail, elles ont bénéficié d’exonérations de charges sociales. Mais apparemment, le remboursement de ces avantages en cas de retour aux 39 heures est “oublié”.
Parmi les projets évoqués par le président du MEDEF, une rencontre avec Jean-Louis Borloo, ministre du Travail, où Ernest-Antoine Seillière compte demander au gouvernement de "rendre possible dans l’entreprise la négociation collective ou individuelle pour que chacun puisse déterminer la durée du travail". Et si les négociations ne vont pas dans le sens voulu, alors le dirigeant du MEDEF propose de s’asseoir sur la loi : "il faut pouvoir déroger par contrat à la loi".
Autre cheval de bataille du patron des patrons : le SMIC. Ce dernier est accusé d’être "trop élevé en France".
D’après Ernest-Antoine Seillière, "le minimum de l’heure du travail en France est à un prix tel qu’on ne peut pas créer d’emplois", ce qui "est une erreur". Pour faire valoir son point de vue, le président du MEDEF travaille "de très près avec Nicolas Sarkozy au ministère des Finances pour essayer de trouver des formules" afin d’étaler davantage la hausse du SMIC.
On rappelle que le gouvernement a déjà plus ou moins répondu à cette revendication. Il avait promis 8%, ce sera 2 fois 4% réparti sur deux ans. Mais l’offensive du patron du MEDEF montre que sur ce point rien n’est acquis.
Se faisant l’avocat des entrepreneurs, Ernest-Antoine Seillière rappelle le gouvernement à ses engagements : il faut encore davantage diminuer la contribution des entreprises à la solidarité nationale. Si l’on en croit le dirigeant patronal, le refus de baisser les charges patronales "créerait un véritable traumatisme chez les entrepreneurs".
Et d’agiter le chantage à l’emploi : "Si on n’allège pas les charges, les entrepreneurs vont avoir une hausse du prix de l’heure du travail, donc de ce fait, moins d’embauches, moins d’emplois, probablement des licenciements, moins de croissance", a-t-il déclaré sur RTL, avant de lancer au gouvernement : "vous avez pris l’engagement de le faire, faites-le". Ces ordres seront-ils exécutés ?
Quant à la mesure d’amnistie fiscale qui concerne les riches fraudeurs qui ont mis leur fortune à l’abri de l’impôt dans un pays étranger, le patron du MEDEF est plus partagé. Il précise que "les entrepreneurs ne sont pas ceux qui exportent illégalement des capitaux" et doute que la mesure du gouvernement Raffarin puisse relancer l’économie. Car pour Ernest-Antoine Seillière, la cause de tous les malheurs est l’impôt de solidarité sur les grandes fortunes. D’après lui, c’est cet impôt sur les très hauts revenus qui est à l’origine de la fuite des capitaux.
Les exigences de l’ultra-libéral qui dirige la principale organisation patronale sont claires : appauvrir davantage les travailleurs les plus vulnérables en augmentant le temps de travail au mépris de la loi, tenter de diminuer le salaire minimum, parvenir à faire baisser la part des cotisations patronales dans l’effort partagé de solidarité nationale et protéger les hauts revenus de l’impôt.
On peut constater que ces déclarations incendiaires montrent qu’un des plus importants dirigeant patronal n’a pas peur de prononcer des discours totalement rétrogrades, qui visent à démanteler plusieurs décennies de lutte pour une société moins inégale et plus solidaire. Malheureusement, ce genre de discours est très écouté par le gouvernement, qui s’applique depuis déjà plus de 2 ans à aller dans le sens de l’ultra-libéralisme : casser la solidarité pour aboutir à une société où les inégalités seraient tellement importantes qu’elles empêcheraient la mobilité sociale.
M. M.
Les ultra-libéraux sont écoutés
Les déclarations du chef du MEDEF au sujet de la politique fiscale sont dans le droit fil de la pratique du gouvernement depuis maintenant plus de deux ans. Le Réseau d’alerte contre les inégalités (RAI) nous rappelle que "la France n’hésite pas à braver les sacro-saints seuils de Maastricht en dépassant allégrement les 3% du PIB pour le déficit public, du moment que cela permet de réduire les impôts et taxes acquittés par les entreprises et les riches particuliers".
En conséquence, "les dépenses collectives, les droits sociaux sont systématiquement rabotés, comme dans le cas de l’assurance-maladie ou de l’indemnisation du chômage", c’est le prix à payer pour appliquer cette fiscalité de classe.
Quant au monde du travail, le RAI souligne que "dans le domaine de l’emploi, c’est la flexibilisation du travail et des contrats, ainsi que le développement des “petits boulots” dans le secteur privé, qui sont privilégiés comme “remède” au chômage". On ne peut que constater que cette politique répond aux vœux d’un ultra-libéral comme Ernest-Antoine Seillière.
Et dire que les partisans de ce courant de pensée estiment que la casse n’est pas suffisante. On ne peut qu’être inquiet pour les mois à venir. C’est un dialogue social difficile qui s’annonce si l’un des partenaires souhaite dépouiller l’autre à ce point. Souhaitons qu’à La Réunion, de telles positions soient marginales.
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