Ce matin à Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-André

Les syndicats soutiennent la manifestation des lycéens

29 avril 2008, par Edith Poulbassia

Faut-il se joindre à la manifestation des lycéens ce matin à Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-André pour protester contre les suppressions de postes ? Au risque d’être taxés de manipulation des élèves, les deux syndicats FSU des lycées, le SNES et le SNEP, ainsi que le SGPEN-CGTR s’engouffrent dans la brèche et appellent à la grève. Les autres syndicats, SGEN-CFDT, SE-UNSA, l’association de parents d’élèves FCPE, et la confédération étudiante Réunir-Cé se contentent d’apporter leur soutien et réservent leur force pour la grande mobilisation du 15 mai contre la casse du service public.

Ce matin, de 10 heures à midi, les lycéens défileront dans les rues de Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-André. Rien n’est prévu à Saint-Denis. Comme le fait remarquer un syndicaliste, la mayonnaise a du mal à prendre dans le Nord et l’Est. Situation qui rappelle la mobilisation contre le CPE (Contrat Première Embauche), projet de Dominique de Villepin tué dans l’œuf grâce à une forte protestation nationale. Les lycéens de Saint-Denis et de l’Est avaient mis du temps à rejoindre le mouvement. La manifestation des lycéens devance celle traditionnelle du 1er mai, et la grande mobilisation du 15 mai. Qu’à cela ne tienne, les syndicats soutiennent l’initiative des élèves. La SGEN-CFDT, la FSU, l’UNSA-Education, le SNLC-FO, la FCPE, Réunir-Cé, le SGPEN-CGTR ne pouvaient qu’adopter une telle position. Si certains se contentent d’un soutien “moral”, d’autres s’engagent ce matin aux côtés des élèves. Les deux syndicats des lycées, le SNES et SNEP, mais aussi le SGPEN-CGTR appellent à la grève.
Les revendications sont bien connues. L’Etat prévoit la suppression de 11.000 postes dans l’Éducation nationale à la rentrée 2008, et ensuite 20.000 postes à chaque rentrée sur 4 ans. A La Réunion, ce sont déjà 73 postes en moins à la rentrée, alors que l’académie a été épargnée jusqu’à présent. Il faut ajouter le non-renouvellement des contrats des TOS et des agents administratifs et de vie scolaire. Pour ces derniers, ce sont 220 emplois supprimés fin juillet, et pour les TOS, 180 postes en moins à la rentrée 2008. La logique du gouvernement est la suivante : compenser la suppression de postes par des heures supplémentaires, recourir à un personnel précaire, contractuels ou vacataires, et puisque les enseignants ne pourront pas assurer la totalité des heures supplémentaires, réduction des heures de cours et disparition de certains enseignements comme les langues vivantes et anciennes. « Dans une académie où le plan de rattrapage n’est jamais allé jusqu’à terme, les non-créations de postes équivalent à des suppressions », faisait remarquer l’intersyndicale.
Même si les collèges de La Réunion connaissent comme en Métropole une baisse des effectifs d’élèves, les écoles maternelles et primaires réservent des classes fortes. A ce moment-là, le gouvernement sera-t-il prêt à revoir les conditions d’encadrement ? Rien n’est moins sûr. C’est pour l’école de demain que les lycéens se mobilisent aujourd’hui.

Edith Poulbassia


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