Première journée de négociation hier

Les travailleurs de la SIB : « Nous défendrons nos emplois et notre usine jusqu’au bout »

28 novembre 2013

La première rencontre avec la direction a été infructueuse. Les travailleurs continuent leur combat, ils sont 32 à lutter pour l’emploi.

La délégation rend compte de l’état des discussions avec la direction.

Au lendemain d’une rencontre à la sous-préfecture de Saint-Paul avec des représentants des communes du Port, de Saint-Leu, de Saint-Pierre et de Saint-Paul, les travailleurs de la SIB avaient rendez-vous avec la direction.

Lors de cette rencontre, ils ont fait valoir leurs arguments contre la fermeture de l’usine. Cette décision a été prise par le groupe Colgate Palmolive pour augmenter les profits des actionnaires.

Au lieu de vendre à La Réunion les produits d’entretien fabriqués dans l’usine de la Société industrielle de Bourbon, Colgate Palmolive fera venir les mêmes marchandises de France. La seule alternative proposée, c’est un reclassement dans l’usine de Compiègne, dans le Nord de la France.

Les travailleurs se mobilisent pour sauver leur usine. Cette dernière est rentable. Les salariés ont d’ailleurs fait d’importants efforts de productivité pour maintenir l’emploi à La Réunion.

Hier, ils ont reçu le soutien de la CGTR Ports & Docks. Henri Hippolyte, représentant de la Mairie du Port, était également à leurs côtés.

Le rassemblement s’élargit autour de la cause des travailleurs, la bataille est donc loin d’être finie et se poursuivra jusqu’à la satisfaction des revendications.

C’est le sens du communiqué diffusé par la délégation unique du personnel qui a rencontré la direction : « nous défendrons nos emplois et notre usine jusqu’au bout » .

Le communiqué de la délégation unique du personnel

« Le Président de la SIB, filiale du groupe américain Colgate Palmolive, a convoqué, ce jour, la Délégation Unique du Personnel (DUP) à une réunion extraordinaire pour engager la procédure d’information-consultation sur le projet de fermeture de notre usine.

Quelle n’a pas été notre surprise d’apprendre que les représentants de COLGATE, qui ignorent tout de notre histoire et nos accords d’entreprise, remettaient en cause la DUP en arguant qu’on était une entreprise de moins de 50 salariés.

La Direction considère que le Code du Travail ne permet pas à la DUP de la SIB de recourir à un expert, mais que dans sa grande bonté elle acceptait un expert dans les conditions qu’elle allait elle-même définir et notamment si on accepte en bloc la procédure, le calendrier, etc., et elle entend elle-même définir les conditions d’intervention de l’expert.

Nous sommes une DUP régulièrement constituée par accord d’entreprise, et de ce fait nous avons toutes les attributions et les prérogatives d’un comité d’entreprise depuis de nombreuses années et notamment le droit de recourir à un expert pour nous accompagner dans cette procédure.

Nous avons donc voté pour la désignation de l’expert et nous refusons le chantage de la Direction.

Concernant le calendrier, le Code du Travail prévoit un délai de deux mois pour la procédure d’information-consultation, durée qui peut être étendue par accord.

La Direction reconnaît que la période de fin d’année ne permet pas de tenir des réunions entre mi-décembre et mi-janvier et malgré cela elle refuse notre demande d’étendre la durée de la consultation pour que nous puissions disposer du temps nécessaire pour mener aussi sereinement que possible cette consultation.

Nous avons donc demandé à la Direction de revoir le calendrier et le délai avec un allongement de la procédure d’un à deux mois.

La Direction a refusé

Nous avons donc voté une suspension de séance afin de pouvoir consulter la DIRRECTE et nos avocats sur ces différents points.

Le Mammouth cherche déjà à nous écraser, nous résistons.

Nous défendrons nos emplois et notre usine jusqu’au bout ».
Extrait du Bulletin de la CGTR-Est

Fermeture de la SIB : une décision inacceptable

« Malgré ses 650 millions d’euros de bénéfices et ses 4,4 milliards de chiffre d’affaires, la branche africaine du trust américain Colgate-Palmolive a décidé que sa filiale réunionnaise, la SIB (Société Industrielle de Bourbon) installée au Port devait fermer.

Raison invoquée ? La SIB ne serait pas assez « compétitive ». Pas assez rentable ? Pourtant, aux dires de la presse, celle-ci a réalisé 3 millions de chiffre d’affaires et 375.000 euros de bénéfices en 2011. Où sont-ils passés ? En grande partie dans les poches des actionnaires qui ont empoché 7% de dividendes en plus en 2012.

Pas compétitive la SIB, mais la direction annonce que les produits Colgate-Palmolive continueront à être vendus dans les commerces de l’île… mais seront dorénavant produits en France !

Par ailleurs, la presse annonce que « la SIB aurait en outre bénéficié de 320.000 euros d’exonérations de cotisations sociales sur le dernier exercice ». Si c’est le cas, il faut obliger la SIB à rembourser cet argent et à prendre sur ses bénéfices accumulés pour qu’ils servent à maintenir les emplois et les salaires.

La décision inique de priver 32 salariés de leur gagne-pain a été uniquement concoctée par un Conseil d’administration soucieux de faire des « économies d’échelle », en clair, plus de profits.

Non à la fermeture de la SIB, non aux licenciements ! »
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