Les Verts-Réunion : la question sociale au centre du débat

27 février 2009

Outre leur soutien au COSPAR et à la manifestation du 5 mars, les Verts-Réunion affirment que les États généraux « peuvent constituer une opportunité politique ».

« On répète depuis des années aux Ultramarins qu’ils sont des “Français à part entière”, mais la crise actuelle révèle surtout qu’ils se sentent considérés comme des “Français entièrement à part”, pour reprendre l’expression de Aimé Césaire. La crise de l’Outre-mer n’est pas réductible à la crise mondiale, il s’agit bien d’une « crise dans la crise », affirment en préalable les Verts.
L’égalité sociale a dû être conquise au terme d’une longue lutte, mais encore aujourd’hui, on voit que l’Etat ne joue pas son rôle d’arbitre puisqu’il a fallu un long mouvement populaire initié en Guadeloupe pour qu’il daigne s’interroger sur le rôle néfaste des monopoles qui contrôlent de larges secteurs de la vie économique favorisant ainsi l’enrichissements d’une minorité. « Nous assistons à l’échec d’un modèle de croissance », explique Jean-Pierre Marchau, la conquête de l’égalité sociale n’a pas suffi à régler tous les problèmes. Les monopoles sont toujours là.
Les Verts s’interrogent sur le bilan de tous les dispositifs de défiscalisation et d’exonération. Tous ont permis de l’investissement, mais « ont échoué à créer de l’emploi, ils n’ont pas engendré de partage des richesses, n’ont empêché ni la précarité, ni l’illettrisme, ni l’échec et l’exclusion scolaires, ni l’habitat insalubre de perdurer ». « Dans ces circonstances, on peut s’interroger sur le contenu de la nouvelle loi-programme pour l’Outre-mer, loi qui doit être examinée par le Sénat dans quelques jours », poursuivent les Verts, car « la LODEOM dont le texte a été présenté en juillet 2008 apparaît en décalage avec la réalité de la crise sociale qui frappe les territoires ultramarins. C’est pourquoi les Verts demandent le report de l’examen du texte afin de le remettre à plat ».
« Nous participons pleinement au COSPAR car il nous semble évident que la “question sociale” est la grande “oubliée” de tous les plans de développement qui se succèdent depuis des années », affirment les Verts. « Nous approuvons pleinement les premières mesures d’urgence et nous serons présents le 5 mars à Saint-Pierre et Saint-Denis ».
Concernant la proposition des États généraux, ils « peuvent constituer une opportunité politique pour que les Ultramarins puissent définir eux-mêmes les orientations futures de leurs territoires, l’enjeu étant de passer de la dépendance au développement autocentré ».
Ces États généraux doivent être l’occasion de proposer de nouvelles orientations susceptibles de relever les défis non seulement de la crise actuelle mais de demain, indique Jean-Pierre Marchau.

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