Lettre ouverte aux maires de La Réunion

25 janvier 2008

La convention concernant le service dit « minimum » proposé par le Ministre de l’Education nationale constitue une attaque en règle du droit de grève, en instillant le doute sur les motivations des collègues et sur le service minimum d’accueil auprès des parents d’élèves.
Si les personnels se décident à la grève, c’est pour défendre leurs intérêts et leur vision de l’école et non pas pour ennuyer les parents. Pour le SGEN-CFDT Réunion, il serait beaucoup plus judicieux de prévenir les mouvements de grèves en mettant en place de réelles négociations et un véritable respect des partenaires sociaux plutôt que d’organiser la “casse” de la grève.
Pour les parents d’élèves également, cet effet d’annonce laisse entendre que les élèves resteront accueillis dans des conditions correctes d’encadrement grâce à la municipalité. Cela n’est pas le cas puisque la convention ne dit rien des conditions d’accueil et ne traite que des conditions financières.

De plus, la présentation du financement de cette mesure est particulièrement pernicieuse puisqu’elle laisse croire que les salaires non payés aux enseignants grévistes permettraient la mise en place d’un service « minimum ». La loi de Finance (LOLF) ne permet pas un transfert direct d’un budget sur un autre, et, à notre connaissance, aucun budget n’a été prévu pour l’instant. Les élus locaux prendraient le risque, en signant une telle convention, de voir les promesses financières du ministère de l’Education nationale ne pas être tenues.

Enfin, le SGEN-CFDT Réunion dénonce cette énième opération médiatique du Ministre de l’Education nationale qui ne répond qu’à un problème marginal puisque dans la grande majorité des cas, les collègues des écoles élémentaires préviennent les parents et organisent l’accueil avec les non-grévistes. Le SGEN-CFDT Réunion encourage les enseignants à poursuivre cette pratique de respect des élèves et des parents.

Pour toutes ces raisons, le SGEN-CFDT Réunion demande aux Maires de La Réunion de ne pas signer la convention concernant le service dit « minimum » proposée par le Ministre de l’Education nationale, mais de faire confiance au sens de responsabilité des enseignants et de tout faire pour que le gouvernement pratique un dialogue social véritable.

Le Secrétaire Départemental 1er Degré
Christian Rozier


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