Le plan pauvreté confirme une ligne politique : priorité pour les plus riches

Lutte contre la pauvreté : quelles mesures pour aller vers le plein emploi ?

14 septembre 2018, par Manuel Marchal

Le plan pauvreté présenté par Emmanuel Macron suscite déjà des doutes en France. Les mesures présentées ne répondent pas aux causes structurelles de la pauvreté à La Réunion.

À La Réunion, près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. (Photo Toniox)

Le président de la République a annoncé hier un plan de lutte contre la pauvreté. Doté de 8 milliards d’euros sur 4 ans, il vise à tenter de changer l’image d’un chef de l’État au service de la classe sociale la plus aisée. Certains médias présentent les annonces d’hier comme un tournant, mais ces 8 milliards sur 4 ans sont à relativiser. Les cadeaux fiscaux accordés aux plus riches, qui sont nettement moins nombreux que les pauvres, sont supérieurs à 3 milliards d’euros par an, soit 12 milliards sur 4 ans. Manifestement, les « premiers de cordée » sont toujours ceux qui restent les grands bénéficiaires de cette politique.

Réagissant au discours du président de la République, Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre a pointé sur l’essentiel : rien n’est prévu pour augmenter les prestations sociales qui permettent à peine de survivre. Aucune augmentation pour le RSA, pas de RSA pour les jeunes de moins de 25 ans sans revenu, et aucune annonce pour annuler la baisse de l’allocation logement.
Ce qui veut dire que si les plus riches connaissent une augmentation de leur fortune grâce aux baisses d’impôt, les plus pauvres n’ont pas droit à un coup de pouce de l’État.

Si en France, le plan pauvreté n’a pas convaincu, alors il pourra d’autant moins convaincre à La Réunion, où plus de 40 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté. Dans notre île, cette pauvreté est la conséquence de politiques qui ont détruit l’emploi et ont refusé le développement de La Réunion. Ce ne sont pas quelques centaines de places de crèches qui vont changer cette situation, un plan de lutte contre la pauvreté suppose une remise à plat de toutes les politiques dans notre île autour de cette priorité. Cela signifie viser le plein emploi à La Réunion en y mettant les moyens nécessaires.

C’est un projet à construire qui ne pourra pas être l’application à La Réunion de mesures décidées en fonction d’une réalité en France. C’est un objectif autour duquel les Réunionnais peuvent se rassembler afin qu’ils prennent la responsabilité de sortir leur pays de la crise.

M.M.

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Messages

  • La pauvreté est causé essentiellement par le manque d’emploi et l’insuffisance de la rémunération du travail . Il y a des gens qui se contentent de peu de chose et préfèrent l’assistance ou la mendicité plutôt que d’aller travailler pour gagner à peine de quoi survivre ;mais c’est le cas d’une petite minorité .La plupart des gens préfèreraient travailler et gagner honnêtement leur vie plutôt que de vivre dans la dépendance des autres , de ceux qui acceptent d’aller travailler ou qui ont eu la chance d’hériter d’une fortune qui leur a été donné par héritage ou qu’ils ont obtenue par hasard .

    Le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté c’est de créer des emplois et de les rémunérer correctement . Mais lorsque l’application des règles de concurrence ne permettent pas d’aboutir au plein emploi et créent de nombreux chômeurs . L’Etat devrait organiser un partage du travail et veiller à ce que les salaires ou le revenu du travail notamment pour les artisans leur permettent de vivre correctement .

    Au début de l’ère industrielle les ouvriers travaillaient jusqu’ à 16 heures par jour et souvent on trouvait dans les usines de enfant de 7 ans peines qui travaillaient jusqu’à 12 heures par jour .Cette situation a changé lorsque les autorités militaires se sont rendue copte que le travail des enfants les empêchaient d’avoir la corpulence et la taille requise pour faire de bons soldats à l’âge adulte ,et lorsque les ouvriers se sont organisé en syndicat pour lutter contre le patronat et l’obliger sous la menace ou l’exercice du droit de grève de modifier leurs conditions de travail . Les grandes avancées sociales obtenues par la classe ouvrière la fin du 19 ème siècle et au début du 20 ème l’ont été à la suite de grands mouvements de grève qui ont obligé les entreprises accepter les revendications salariales .

    Actuellement les entreprises et les leurs salariés arrivent à trouver dans la négociation des solutions à leurs problèmes mais lorsque la crise économique prend de l’ampleur et jette au chômage des millions de personnes et entrainent la fermeture de grandes entreprises ; la seule solution qui reste c’est la réorganisation par les autorités de l’Etat de la répartition du travail et de la rémunération non seulement du travail mais aussi du capital .

    Si on veut lutter contre la pauvreté qui est en train de se répandre comme un cancer généralisé dans le monde entier il faut accepter des bouleversements importants de ce qui existent notamment de la répartition du temps de travail de sa rémunération et bien entendu de la rémunération des capitaux ; de l’implantation des entreprises dans les autres pays, et ces bouleversements doivent toucher tous les pays car il y a actuellement une interdépendance entre tous les pays du monde .

    La mondialisation a supprimé les frontières mais oblige aussi une internationalisation des lois sur le travail et sur les profits . On ne peut plus accepter que les produits industriels de certains pays qui autorisent des journées de Travail de 12 heures dans des conditions extrêmement difficiles ou qui permettent l’emploi des enfants dans certaines usines puissent exporter leur production sur nos marchés et nous obliger suivre leur exemple .Pour que le monde progresse il faut que les conditions du travail et de sa rémunération mais aussi des financement bancaires tirent vers le haut et non vers le bas . Mais pour cela il faut que les autorité Etatiques assument correctement leur responsabilité qui est d’oeuvrer pour toute la population et non pour les plus favorisés .

    Il y a probablement des corrections à faire à ce niveau dans notre pays mais aussi une adéquation à réaliser entre le niveau interne et le plan international .Il doit y avoir une certaine continuité et harmonie entre les deux niveaux interne et international . Mais ce n’est pas forcément le cas . Ce qui est fait de bien sur le plan interne est souvent renié sur le plan international parce que nos gouvernements doivent faire des concessions aux pays les plus puissants .

  • Les mesures proposées par monsieur Macron pour lutter contre les effets de la pauvreté son sans doute bonnes notamment lorsqu’elles concernent les enfants qui n’ont même pas la possibilité de se nourrir correctement . Mais la lutte contre la pauvreté passe par une réforme globale des conditions dans lesquelles sont produites les richesses du pays et des conditions selon lesquelles ces richesses sont partagées entre les membre de la collectivité .

    Il est difficile d’établir une liste exhaustives de toutes les réformes qu’il faudrait réaliser pour que le pays ne s’enfonce pas dans la pauvreté et que les mots "égalité et fraternité "qui sont inscrits dans notre devise nationale ne soient pas des mots complètement vide de sens , mais pourquoi pas en proposer quelques unes .

    Même si la loi protège la propriété individuelle elle impose aussi un partage des richesses pour venir en aide aux plus démunis et assurer une certaines égalités entre les membres de la fraternité française .

    Il n’est pas tolérables que des familles meurent de faim alors que notre pays est un pays riches classé encore comme la 6eme puissance économique du monde même s’il est en train de s’appauvrir . Pour éviter que notre pays sombre dans la pauvreté et rejoigne les pays du tiers monde , il nous faut avoir le courage de prendre un peu des richesses de ceux qui sont riches pour les donner à ceux qui sont pauvres . Mais aussi de mettre en place des règles qui permettent aux plus pauvres d’avoir les ressources suffisantes pour vivre et notamment de leur permettre un meilleur accès à l’emploi et de mieux rémunérer leur travail.

    Cela passe par un partage du temps de travail mais aussi par une meilleure gestion de l’accès à l’emploi .Il n’est pas normal que les jeunes n’arrivent pas à trouver de l’emploi après leurs études .Il faudrait associer les entreprises à la formation des jeunes et les inciter passer des conventions avec les universités et les grandes école pour qu’elles puissent participer à la formation de leurs futurs salariés et garantir aux jeunes qui auront bénéficier de cette participation un emploi bien rémunéré .. La formation par alternance qui existe déjà devraient être développée et généralisée chaque fois que c’est possible .

    Cela passe aussi par une amélioration des conditions de rémunération du travail mais aussi par une augmentation des minimas sociaux . Quand on constate que certaines grosses entreprises paient leur cadres supérieurs et leur patron des centaines de milliers d’euros par mois et leur accordent en plus des pactoles de plusieurs millions d’euros lorsqu’ils partent la retraite ,on peut se demander pourquoi les autorités de l’Etat acceptent ce genre chose et laisse faire sans réagir . Lorsque l’on fixe des minimas sociaux que ce soit pour la rémunération du travail ou pour les aides sociales on devrait aussi fixer des maximas pour les revenus des dirigeants . Les salaires des cadres supérieurs des entreprises et les primes de départ à la retraite devraient être encadrés . Si non il faut changer notre devise basée sur l’égalité et la fraternité .

    Cela passe aussi par l’intérressement des ouvriers et des salariés aux bénéfices réalisés par leur entreprise . Ce n’est pas que le capital qui permet aux entreprises de s’épanouir et de gagner beaucoup d’argent c’est aussi l’adhésion des salariés au projet de leur entreprise et leur volonté de la faire progresser . Si les ouvriers et salariés sont interréssés par le sort de leur entreprises il n’y a pas de raison qu’ils ne puissent pas participer aux partage des bénéfices . il faudrait instituer légalement une participation au partage des bénéfices lorsque l’entreprise gagne de l’argent en tenant compte de l’ancienneté des salariés . Un salarié qui travaille dans une entreprise depuis une trentaine d’années devrait recevoir une prime sur les bénéfices réalisés supérieure à celle du salarié qui n’a que deux ou trois années d’ancienneté . Il est possible que ce système existe déjà dans certaines entreprises mais il faudrait le généraliser par la loi .

    Enfin il ne faudrait pas que l’Etat reprenne ce qu’il donne par une trop grosse pression fiscale. Il est normal que chacun paye des impôts mais l’imposition doit rester juste . Ceux qui vivent avec des minimas devraient être exonérés ou payer très peu et d’un autre côté ceux qui ont de très gros revenus devraient aussi payer à la hauteur de leur revenus .Malheureusement on constate actuellement que c’est surtout la classe moyenne qui paient les impôts qui sont nécessaires aux fonctionnement des services publiques . Une meilleure lutte contre la pauvreté passe par un réajustement de l’imposition des plus riches et de la classe moyenne ..

    Et si vous me permettez une dernière observation je dirai que la lutte contre la pauvreté passe aussi par une lutte contre tous les gaspillages qu’ils soient privés ou publics . Mais surtout des gaspillages des fonds public qui profitent quelquefois aux plus riches .Pour citer un exemple tangible : n’aurions nous pas pu éviter de dépense autant d’argent dans la construction de la route en mer qui ne durera peut être pas une cinquantaine d’année et qui nous coûtera deux ou trois fois plus que la route que nous aurions pu réaliser en passant en tunnel ou par les hauts tant en investissement qu’en fonctionnement ?


Témoignages - 80e année


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