SUD Éducation se sent rejeté

Lutte unitaire et réflexion commune

24 novembre 2005

SUD Éducation ne se sent pas entendu par les autres représentations syndicales de l’Éducation nationale. Sa secrétaire adjointe, Dominique Bernard, déplore un manque de réflexion commune et estime, qu’aujourd’hui plus qu’hier, qu’"on ne peut pas faire l’économie de lutte unitaire". Les élections professionnelles du 6 décembre seront l’occasion pour ce mouvement d’essayer de faire entendre sa voix.
Alors que dans la même matinée d’hier, différents mouvements syndicaux de l’Éducation donnent rendez-vous à la presse à une demi-heure d’intervalle, Dominique Bernard voit là le moyen d’illustrer le manque d’unité qu’elle dénonce. Elle accuse les élections professionnelles du 6 décembre d’être en partie à l’origine de cette dispersion.

Précarité grandissante

Au moment où le SGPEN-CGTR et l’UNATOS-FSU sont reçus à la Préfecture pour défendre la cause des TOS, Dominique Bernard regrette "qu’il n’y ait pas de mouvement unitaire pour la défense de ces 700 personnels précaires que l’on sait indispensables au sein du service public de l’Éducation. Malheureusement, ils ne sont pas pérennes. SUD Éducation ne peut que redemander la reconduction de ces contrats, pas de la précarité, mais leur reconduction en tant que personnels titulaires". Les précaires de la filière ouvrière ne sont qu’une partie de l’iceberg qui cache une précarité grandissante au sein de l’Éducation nationale, à tous les niveaux. "On parle des TOS dans les collèges et lycées, mais de la même façon, l’on pourrait parler des assistantes spécialisées en maternelle du 1er degré, des personnels du secrétariat, etc...". Alors que "tout le monde se rejette la balle avec les TOS au centre (...), il faudrait une volonté politique plus affirmée".

Il est déjà trop tard

Même si SUD Éducation s’est associé au combat de 2003 contre les effets de la décentralisation, ou aux manifestations contre la loi Fillon, il a le sentiment de ne pas être entendu. Dominique Bernard regrette "cet ostracisme et ce rejet". Amertume ou frustration ? Quoi qu’il en soit, SUD Éducation ne s’associera pas à la grève "trop tardive" d’aujourd’hui qui vise à dénoncer le système de remplacement des enseignants du second degré. "C’est quand les élèves étaient dans la rue pour demander le retrait de la loi Fillon, et non un compromis, qu’il fallait se mobiliser. Ce mouvement lycéen dénonçait déjà en filigrane ce problème". Dès janvier 2006, la loi Fillon prévoit de mobiliser les enseignants pour remplacer leurs collègues absents, sur une courte durée, qu’il s’agisse de leur domaine de compétence ou d’une autre matière. "Nous sommes contre cette méthode qui est un moyen de masquer les suppressions de postes, attendu qu’un fonctionnaire sur deux n’est pas remplacé", dénonce Dominique Bernard qui voit aussi dans ce stratège, la remise en cause de la qualité de l’enseignement et le largage des vacataires et contractuels.
Enfin, bien que SUD Éducation ne s’associe pas à la grève du 24 décembre, un mouvement qu’il qualifie de "corporatiste" et "électoraliste", Dominique Bernard fait campagne pour les élections professionnelles du 6 décembre. Après un petit 4% en 2002, SUD Éducation qui enregistre un progrès dans ses effectifs espère apporter une autre voix à ces élections paritaires, pour "une autre forme de syndicalisme, une autre alternative et plus de transparence".

Estéfani


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