Forum social mondial

Lutter contre la spéculation sur les prix des produits alimentaires

11 février 2011, par Céline Tabou

Le Forum social mondial se tient actuellement à Dakar au Sénégal, jusqu’au 11 février. Réunissant toutes les forces progressistes et alter-mondialistes du monde, ce forum est destiné à mettre l’humain en avant, et à lutter contre les dérives du système capitaliste. La spéculation sur les prix des produits alimentaires permet à quelques personnes de s’enrichir en faisant augmenter le prix de produits de première nécessité, avec des conséquences désastreuses pour la majorité de la population.

Le but de cette réunion mondiale est de réfléchir sur la taxation des transactions financières, la question de la gouvernance mondiale, la lutte contre les paradis fiscaux, la meilleure représentation de l’hémisphère sud dans les instances internationales, et développer l’autonomie alimentaire pour éviter les émeutes de la faim comme en 2008.

Comme l’a rappelé Ousmane Diba, sur le site du quotidien “Walf Fadjri”, « 67% de la planète vivent avec moins d’1,5 dollar par jour, 1,1 milliard de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable et 900 millions souffrent de malnutrition. Le revenu des plus riches, soit 1% de la population mondiale, équivaut à 57% celui des plus pauvres. Et ceci n’est rien d’autre que le résultat d’un très vieux système d’exploitation de l’homme par l’homme, des pauvres par les riches, des pays sous-développés par les pays développés qui date de l’esclavage, c’est-à-dire de l’accumulation primitive du capital. Ce long processus d’exploitation perdure dans les programmes d’ajustement structurel imposés par la Banque mondiale et le FMI vers les années 80 aux États post-coloniaux naufragés dans les eaux boueuses de la prédation ».

Vers une autonomie alimentaire

L’appel au « droit à se nourrir pour survivre » a été entendu par le correspond de “Libération”, lors de la grande marche d’ouverture dimanche dans les rues de la capitale. Signe qu’après les graves crises de la faim de 2008, les peuples appellent à pouvoir se nourrir librement et avec les ressources existantes dans leurs pays. D’autant plus qu’en ce début d’année, le prix des matières premières a explosé, notamment avec la sécheresse en Russie qui a détruit une bonne partie de la production de blé, et les inondations en Australie ont également touché la production sucrière entre autres.

« Les prix culminent au plus haut », s’alarme la FAO, parce qu’« entre 2009 et 2010, le prix du blé a flambé de 70% quand la production a chuté de seulement 3% », se désole une agronome européenne, venue plaider pour un réel encadrement, a relevé “Libération”. « Il est illusoire de laisser croire que les marchés agricoles peuvent s’autoréguler », résume Arlène Alpha, du Groupe de recherche et d’échanges technologiques, qui veut que les gouvernements interviennent sur les marchés locaux.

Fustigeant les propos de Nicolas Sarkozy lors de son allocution sur le G8 et le G20 qu’il préside, Aurélie Trouvé, coprésidente d’Attac a rappelé l’hypocrisie de la France et du G20 qui « parlent de réguler les matières premières alors qu’ils ont démantelé les outils de stabilisation de prix, avec le feu vert de l’Organisation mondiale du commerce prônant la libéralisation. En trente ans, les pays en développement sont passés d’exportateurs nets à importateurs cash, et se retrouvent dépendants des cours mondiaux ».

Céline Tabou


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus