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L’enfant et sa construction
27 novembre 2006
Les Journées pédiatriques Félix Guyon ont réuni dans le week-end de nombreux professionnels et des spécialistes de l’enfance. Initiées par le Docteur Combes, chef de service de pédiatrie du CHD, ces rencontres ont abordé cette année un programme large et accueilli des professionnels de disciplines complémentaires, telle la psychologue clinicienne Jeanne Siaud Facchin, spécialiste des troubles de l’apprentissage chez l’enfant
Le programme des Journées pédiatriques 2006 a reçu cette année le concours de l’Hôpital d’enfants et de l’Association réunionnaise de pédiatrie ambulatoire (ARPA), s’est notamment ouvert aux réseaux de ville et a inclus à ses travaux un cycle pour les personnels paramédicaux.
On y a parlé des maladies rares et orphelines, des maladies génétiques, de la mucoviscidose, des encéphalites et du chikungunya ; de l’éducation à la santé, de l’asthme et du diabète, de l’obésité ; des enfants dits “surdoués” et des troubles de l’apprentissage.
La psychologue clinicienne venue évoquer ce qui peut perturber un enfant dans ses apprentissages fondamentaux, dirige à Marseille un centre - Cogito’Z - qu’elle a fondé pour le diagnostic et la prise en charge des troubles des apprentissages scolaires. Elle définit sa démarche comme proposant une approche globale de ces troubles et la prise en charge spécialisée des difficultés des enfants - et aussi celles de leurs parents - passe par un bilan complet, établi par une équipe multidisciplinaire travaillant en lien avec des équipes universitaires, des scientifiques et des laboratoires de recherche reconnus.
Ce travail d’accompagnement et de “restauration”, les équipes de Cogito’Z le conduisent en relation étroite avec l’école, les enseignants, les psychologues scolaires, les enfants et leur famille.
1/4 des enfants européens en difficulté scolaire
Le point de départ à une intervention spécialisée en ce domaine est toujours signalé par les difficultés spécifiques, à repérer, chez un enfant. « On a tous envie de réussir ce qu’on fait : si on fait un gâteau au chocolat, on veut qu’il soit réussi, si on se marie, on veut réussir dans son couple... Un enfant qui ne réussit pas à l’école, c’est un enfant qui est devant une difficulté - qu’elle soit psychologique ou dite “instrumentale”, c’est-à-dire une difficulté qui concerne des enfants à l’intelligence “normale” mais dont une compétence technique défaillante les entrave dans leur apprentissage. C’est notamment le cas du fameux “club des dys-” (dyslexie, dysmorphie, dysglossie...) » commence la clinicienne.
Cela va paraître évident à certains, mais dire que tous les enfants (d’intelligence “normale”) peuvent réussir leurs apprentissages à l’école, c’est déjà une idée qui va contre un état de fait, bien des idées fausses et des pesanteurs - qu’elles soient idéologiques et nourries d’une pensée inégalitaire ou qu’elles soient structurelles et sociétales.
En effet, selon une étude de l’European Association for Special Education, 16% à 25% des enfants européens sont en difficulté scolaire. « C’est un quart des enfants scolarisés en Europe, c’est énorme » commente Jeanne Siaud Facchin.
Une des idées fausses qu’elle craint le plus, pour les ravages causés dans les familles, est celle qui intronise “le déclic” chez l’enfant : un enfant qui n’apprendrait pas à l’école est un enfant qui n’aurait “pas (encore) eu le déclic”... “Il faut attendre le déclic”, etc... « C’est faux ! s’insurge-t-elle. Il ne faut pas confondre ce que l’enfant ne veut pas faire et ce qu’il ne peut pas faire. Dans les familles, on entend beaucoup “Quand il veut, il peut”... Or le plus souvent, c’est lorsqu’il sent qu’il peut qu’un enfant se met à vouloir faire... »
La réussite scolaire : une alchimie complexe
La spécialiste attribue à un triple processus - alchimie complexe entre estime de soi, motivation et compétences - la préparation du terrain pour la réussite scolaire des enfants.
Dans cette alchimie, l’estime de soi est primordiale. « Il vaut mieux avoir une estime de soi élevée qu’un QI, une intelligence élevée. Un enfant peut être (très) intelligent, la question est : quelle visibilité aura-t-il sur son intelligence ? S’il est anxieux, angoissé, dépressif, il ne pourra pas tirer parti de son intelligence. Il est beaucoup plus important qu’un enfant soit solide dans l’image qu’il a de lui-même » poursuit-elle, en ajoutant « L’intelligence est anxiogène. Quand on est intelligent, on se pose beaucoup de questions et on a toujours plus de questions que de réponses ».
En ce qui concerne la motivation, Jeanne Siaud Facchin note qu’on en parle beaucoup et à juste titre, car « elle est au cœur de l’apprentissage ». « Ce qui fait qu’un enfant est/sera motivé, c’est quand il réussit ce qu’il entreprend. En somme, pour réussir, il faut réussir... », ajoute la psychologue en notant que cette tautologie apparente conduit à s’interroger sur l’efficacité de pédagogies reposant seulement sur la punition.
« Dans la chimie du cerveau - dit-elle en changeant de registre - un signal positif provoque un plaisir intense qui libère des endorphines. L’enfant voudra ensuite retrouver cette sensation de plaisir » poursuit-elle.
« Un enfant en difficulté scolaire va recevoir en permanence des messages très négatifs : sur lui, sur ses résultats... Or, il y a toujours quelque chose qui réussit et c’est ce qu’il faut repérer et encourager, même si l’avancée est toute petite. Un enfant en difficulté scolaire fournit des efforts considérables pour arriver à ce tout petit résultat. Il faut encourager l’effort en lui-même » complète la psychologue de Marseille.
La question des compétences est probablement le plus conflictuel des termes de “l’alchimie” considérée, parce que l’enfant se trouve au cœur de pressions venant de partout : de l’école, de la famille. Jeanne Siaud Facchin note « l’immense malentendu entre l’école et la famille ». « Elles sont presque dans une rivalité aujourd’hui » relève-t-elle en pointant « une assimilation dangereuse entre réussite scolaire et réussite de vie ».
« Aujourd’hui, l’enjeu de la réussite scolaire dépasse très largement le cadre des apprentissages. Et on peut réussir sa vie sans avoir réussi à l’école ». Dans le même ordre d’idée, la psychologue a souvent observé que « la réussite scolaire ne va pas nécessairement avec un parcours d’adulte serein ». Elle a souvent l’occasion de dire aux parents qu’il ne faut pas à toute force faire aux enfants un planning débordant d’activités. « Il faut que l’enfant s’ennuie parfois, parce que l’ennuie génère de la pensée, de la rêverie. Aujourd’hui, les enfants sont mis dans une course permanente qui ne leur permet plus de penser ».
La « carte du territoire » de l’enfant
Donc, pour en revenir à notre point de départ - comment assurer la réussite de l’enfant ? - il est important pour les professionnels de pouvoir identifier très tôt les difficultés instrumentales et les difficultés psychologiques, qui sont principalement de trois ordres :
- du trouble de l’estime de soi à la dépression
- de l’anxiété (qui “sature” la petite mémoire) à la phobie scolaire, la forme la plus grave du trouble anxieux.
- De l’angoisse au trouble grave de la personnalité (sur le versant psychiatrique).
C’est ce que les professionnels travaillant avec Jeanne Siaud Facchin s’efforcent de repérer chez chaque enfant en difficulté, par un bilan du fonctionnement et de la personnalité de l’enfant - dont ils font une « carte du territoire », pour adapter la prise en charge de chaque enfant. « La prise en charge de l’enfant est très spécialisée, mais elle ne va pas sans un accompagnement des parents, qui sont souvent mal traités par les “psy”. Les parents ont besoin d’être aidés et accompagnés aussi ».
Il est très important d’identifier l’échec d’un enfant le plus tôt possible. Or il y a encore beaucoup de progrès à faire, puisque les professionnels savent que lorsqu’il y a vraiment échec scolaire, il émerge à la fin du cycle des apprentissages (à la fin du CE2, qui clôt le premier cycle du premier degré). Or c’est encore trop souvent au collège qu’on les dépiste !
Jeanne Siaud Facchin pense qu’il faut motiver les enseignants et les parents. « La seule attitude responsable, pour des éducateurs, est de comprendre ce qui se passe chez un enfant, quand il n’apprend pas. Au lieu de stigmatiser, accuser, dénigrer... »
Repérer et alerter : le rôle de veille des éducateurs est essentiel. Après eux et avec eux, les professionnels des troubles des apprentissages sont là pour apporter des réponses à des questions spécialisées.
P. David
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Messages
19 janvier 2007, 14:06
merci pour cet article
27 février 2007, 13:35, par Sophie
J’ai des jumelles 11 ans en echec scolaire global , trouble de l’apprentissage depuis maternelle . Suis a la recherche d’adresses d’ecoles pour orientation en lien . L’une presente phobie scolaire est en cm2 avec niveau ce1 limite , dois entrer en segpa , et la deuxieme en clis dysphasie légere , Dois entrer en upi . Merci
10 mars 2007, 22:36, par fabianna
bonjour Sophie, je suis une maman d’une jeune fille qui à 15 ans et qui a rencontré les meme troubles de l’apprentissage que vos jumelles, et ce depuis la maternelle. Atteinte de phobie ou angoisse scolaire, a partir de la 6ème segpa chaque année nous nous retrouvons au point zéro. Je tiens peut etre une piste, ma fille trouve son équilibre auprès des chevaux ou elle se révèle très performante, et ou enfin ses qualités sont reconnues. Un métier dans les chevaux la passionnerait mais le scolaire subsiste encore, donc rien n’est gagné. Je vous souhaite beaucoup de courage et d’énergie, car il s’agit vraiment du parcours du combattant sans oublier l’adolescence qui vient s’ajouter !Il faut s’armer de beaucoup d’amour et de patience, et ne pas toujours faire confiance à ceux qui se prétendent professionnels ! J’ai rencontré très peu de merveilleuses personnes sur ce parcours difficile et aucune solution réelle n’a pu etre trouvée ! les solutions ont toujours été trouvées par moi et moi seule, car aucune structure n’est capable d’acceuillir ce type d’enfant d’intelligence normale. Je lis UPI, SEGPA, autant de voies de garage non adaptée,
et d’enseignants non formés. Alors on va d’établissement en établissement privé ou public le résultat est le meme l’enfant reste dans ses déboires et l’exclusion est souvent à la clé pour ces enfants qui déclenchent un comportement incontrolable, et qui passe pour de l’indiscipline, alors qu’ils sont les premiers à en souffrir. Peu de choses à rajouter, je ne fais partie d’aucune association, il est bien qu’elles existent mais je les trouve inutile, elles n’ont guère plus de solutions sinon celle de vous écouter encore et encore car combien de fois nous racontons nous ? tellement que nos enfants eux meme sont las d’entendre leur propre histoire au parcours si chaotique. Bien à vous et à vos 2 jumelles.
9 avril 2008, 15:21
Bonjour, je suis une maman d’un Dys de 13 ans avec trouble de l’attention sévère, je viens de découvrir depuis peu, grâce à internet, que nous n’étions pas seuls !!! Partout les mêmes témoignages, les mêmes angoisses, les mêmes galères. J’ai l’impression de me battre contre des moulins.
Moi, j’ai eu l’immense chance de faire ma scolarité jusqu’en 4ème en Afrique et à une époque où, même en France, la pression dans les écoles n’existait pas encore ! Résultat : mon trouble de l’attention n’était pas une tare, juste une singularité sympathique pour l’entourage et l’objet de qq observations bien senties mais sans gravité sur mon carnet de notes. J’ai appris à m’adapter en grandissant. Comme je n’avais pas conscience d’être "handicapée", je ne souffrais pas de dévalorisation et je me suis donc "accrochée" jusqu’au Bac. J’ai mis 2 ans de plus que les autres mais sans souffrance et sans spécialiste ! Alors, quand je pense à ce que jai fait subir à mon fils pour rien, je me dis qu’il faut d’abord nous convaincre, nous parents angoissés, de notre implication déraisonnable dans cette course folle aux "spécialistes".
Informons encore et encore mais relativisons et défaisons nous des normes actuelles : elles passeront de mode.
Ai-je raté ma vie ? NON ! Vous non plus, puisque vous avez la chance de ne pas être formatés !!!