
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Valoriser des acquis du mouvement gilets jaunes : libérer la parole et l’exigence de transparence
8 décembre 2018, par
Depuis lundi, un chapiteau se dresse devant la Préfecture de La Réunion. La Kaz du peup réyoné est un lieu d’échange. Elle permet à des personnes qui ne se connaissaient pas avant le mouvement des gilets jaunes d’échanger. C’est une initiative qui montre que plus rien ne sera jamais comme avant pour les Réunionnais. C’est l’illustration d’un acquis apporté par les barrages : la rencontre des classes sociales, la construction de nouvelles solidarités grâce à la responsabilisation de chacun et la prise de conscience que la parole de chacun peut apporter une part de solution pour éviter la guerre civile à La Réunion.
Le 17 novembre, La Réunion entre dans le mouvement des gilets jaunes. Les actions se manifestent d’abord par des barrages sur les routes. Ces lieux n’étaient pas seulement des points permettant de faire entendre des revendications, ils étaient également l’occasion pour des Réunionnais qui d’habitude se croisent sans se parler d’apprendre à se connaître. Travailleurs indépendants, salariés du privé, retraités, allocataires du RSA, fonctionnaires, travailleurs privés d’emploi, jeunes… tous ont pu vivre une expérience unique dans leur vie, celle de se parler, d’agir ensemble, de construire des actions communes où chacun avait sa part de responsabilité. C’est cet acquis obtenu sur les barrages que fait vivre La Kaz du peup réyoné.
Cette Maison du peuple réunionnais installée depuis lundi devant la préfecture est un lieu d’échanges permanent. Jours et nuits, des Réunionnais s’y relaient pour témoigner de leur quotidien. Ils évoquent leurs difficultés, leurs espoirs et s’informent sur le fonctionnement du système en place à La Réunion.
C’est un point de départ de nouvelles solidarités. Des individus issus de toutes les classes sociales se parlent, car ils sont tous conscients d’être des Réunionnais. Ils apprennent à débattre. Plus rien ne sera comme avant, c’est un acquis du mouvement des gilets jaunes.
Parmi les personnes qui se relaient pour assurer une présence permanente sur ce site, Hugues est représentatif de l’évolution du mouvement des gilets jaunes. Le 17 novembre, il a participé à la création d’un barrage. C’est là qu’eurent lieu les premières rencontres. Dans l’action, chacun avait sa place et devait assumer sa responsabilité. Des personnes contraintes de survivre avec le RSA et des jeunes privés d’emploi se sont sentis valorisés, car ils étaient investis de la responsabilité de repérer dans la file d’attente les personnes, de régler la circulation ou d’assurer l’approvisionnement. Hugues a été également mis au contact du quotidien de milliers de Réunionnais, contraints de se nourrir uniquement avec du riz, de l’huile et du piment une fois que les boîtes de sardines achetées en début de mois sont vides. Une situation qu’il juge inadmissible à La Réunion, intégrée à la France un des pays les plus riches du monde.
Puis rapidement il s’est rendu compte que pour peser sur les décisions, il fallait occuper un lieu stratégique. Il faisait donc partie de l’équipe des gilets jaunes qui était devant le dépôt de la SRPP. C’est là qu’il a eu un contact avec des jeunes du Port qui lui ont raconté comment ils vivent. Hugues a également été surpris par la capacité d’organisation de ces jeunes, capables de dresser de solides barricades avec quelques palettes.
Après l’évacuation de la SRPP par les gendarmes, Hugues faisait partie de l’équipe du barrage du rond-point devant le Port-Est. Lundi, il a participé à la création de la Maison du peuple. Comme beaucoup de Réunionnais, le mouvement des gilets jaunes a changé sa vie. Depuis le 17 novembre, il n’a dormi que quatre nuits chez lui.
Le chapiteau est un lieu d’échange entre « ceux qui ont peur de tout perdre, et ceux qui ont tout perdu ». Il se rappelle de la venue d’une délégation de chefs d’entreprise, inquiets des répercussions d’une prolongation du conflit sur la survie de leur société. Quand ces personnes trouvent en face d’elles une autre qui survit avec le RSA, elles se rendent alors compte que les difficultés passagères qu’elles vivent sont le quotidien de nombreux Réunionnais.
Cette pauvreté entraîne un mal être, « l’espoir diminue, la société en fait des parias ». Que pensent en effet ces jeunes qui voient leurs parents quémander du pain rassi ou ramasser quelques brèdes dans le chemin pour améliorer le quotidien ? Ceux qui aujourd’hui lancent des galets, que feront-ils dans quelques années si rien ne change ?
Hugues craint que la situation dégénère en guerre civile si ces inégalités perdurent. En effet, que ce passerait-il si les plus démunis voyaient les gilets jaunes abandonner la mobilisation alors que rien de concret n’a encore été obtenu ? D’où l’initiative de créer un lieu d’échange, pour essayer de participer à la reconstruction d’un espoir.
Ces échanges s’appuient aussi sur un autre acquis du mouvement des gilets jaunes : l’exigence de la transparence. Le respect de ce principe est aujourd’hui possible par la technologie, rappelle Hugues. Les échanges organisés avec la ministre pouvaient être diffusés en direct à une large échelle depuis les téléphones des participants. Cela montre qu’il est possible de le faire pour œuvrer à la transparence de décisions qui engagent les Réunionnais, et qui sont prises aujourd’hui à l’abri des regards. Rien n’empêche techniquement la diffusion en direct des débats des Commissions d’appels d’offres qui attribuent les marchés publics. Ceci permettrait de répondre à un fait dont le mouvement des gilets jaunes a révélé l’ampleur : la crise de confiance entre les Réunionnais et leurs représentants.
Jour et nuit, La Kaz du peup réyoné est ouverte.
M.M.
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