Protéger la démocratie des fachistes

Manif pour « l’État de droit » : faible mobilisation

14 avril

La mobilisation du 12 avril n’a pas drainé des foules importantes, une semaine après celle lancée par Les Écologistes et La France insoumise et boudée par toutes les principales organisations syndicales, les socialistes et les communistes.

Cette manifestation avait été par plusieurs syndicats et associations pour défendre « la démocratie » et l’« État de droit », après les attaques contre la justice suite à la condamnation de plusieurs responsables du RN.

« Menacer l’État de droit, c’est menacer la démocratie » : l’appel à rassemblements lancé par une trentaine d’organisations de la société civile vise à réagir aux propos du RN contre la « tyrannie des juges » après la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics, le 31 mars en première instance, qui l’empêche à ce stade de concourir à la présidentielle 2027 en raison de l’application immédiate d’une inéligibilité de cinq ans.

« Nous appelons toutes celles et tous ceux qui partagent ces principes (de démocratie) à exprimer leur attachement à la justice et à l’État de droit en se rassemblant dans toutes les villes de France », avait écrit les organisateurs. Parmi eux se trouvent notamment SOS Racisme, France Terre d’asile, la Ligue des droits de l’Homme, la Cimade, SOS Homophobie, Oxfam, Greenpeace ou encore la CGT et Solidaires.

« Les délais étaient trop courts pour s’organiser alors que l’appel a été rendu public mardi » et « le calendrier des vacances scolaires avec une nouvelle zone en vacances (vendredi soir) ne facilite pas les choses », a expliqué Aurélien Boudon (Solidaires).

Si les autres grandes centrales syndicales ne se joignent pas à l’appel (CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC ou Unsa), les différentes formations de gauche étaient présentes. Le Parti socialiste, représenté à Paris par son Premier secrétaire Olivier Faure, a appelé « à une mobilisation large et citoyenne pour soutenir l’État de droit », indique le PS dans un communiqué.

Marine Tondelier (Les Écologistes) et Fabien Roussel (PCF) ont participé à d’autres mobilisations, en régions. Quant à La France insoumise, elle indique soutenir « toutes les initiatives prises contre l’extrême droite et ses attaques contre la République ».

La justice n’est pas « aux mains de la gauche »

La justice « n’a jamais été aux mains de la gauche », et elle a condamné « de la même façon des socialistes, des communistes, des Insoumis », a déclaré le premier secrétaire du PS Olivier Faure, lors du rassemblement.

« La semaine dernière, nous avons interrogé le monde syndical et notamment le monde de la magistrature qui ne voulait pas qu’il y ait un face à face entre d’un côté ceux qui défendaient la décision de justice et de l’autre côté ceux qui la critiquaient. Et donc ne pas laisser penser que la justice était aux mains de la gauche, ce qu’elle n’est pas », a déclaré Olivier Faure.

Le 5 avril, un premier rassemblement avait eu lieu, également sur la place de la République à Paris, à l’initiative des Écologistes et de la France insoumise. Mais le PS n’avait pas souhaité s’y joindre et avait appelé de ses vœux l’organisation de manifestations à l’appel de syndicats et d’associations.

La condamnation de la patronne du Rassemblement national Marine Le Pen à une peine d’inéligibilité de 5 ans, applicable immédiatement, a déclenché des critiques contre les juges, à droite et à l’extrême droite.

Le RN a dénoncé une « tyrannie des juges » et s’en est pris au « système » qui voudrait l’éliminer de la présidentielle de 2027. Tandis que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, très proche du RN, a affirmé qu’il y avait des « juges rouges » en France.

« Il n’y a pas de démocratie sans pouvoir et contre-pouvoirs. La justice en fait partie (...) Moi, je ne veux pas devenir Américain, je ne veux pas vivre sous l’emprise du trumpisme », a souligné le patron du PS.


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