
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
22 novembre 2006
Il y a ceux qui se défendent d’être révolutionnaires, mais que les injustices sociales actuelles pressent de manifester. Ceux qui foncent tête baissée pour le changement, ceux qui prônent la vigilance, ceux qui confient leur peur de l’avenir, ceux encore qui parlent sans se cacher et ceux qui préfèrent l’anonymat... pressions salariales obligent ! Du public ou du privé, jeunes salariés ou séniors, femmes et hommes, précaires ou titulaires, de gauche comme de droite... tous se sont rassemblés hier pour battre le pavé et dire que notre système ne tourne plus rond. Le mariage emploi-précarité doit être rompu, les conditions salariales s’améliorer par le dialogue et la revalorisation des salaires, le respect du travailleur reconquis, les injustices et inégalités dénoncées.
Chaque manifestant exprime à sa manière cette union dans le ras-le-bol, cette volonté qui s’affirme en faveur d’un changement. On l’a assez souvent entendu ces dernières années, mais si ce n’est pas la rue qui gouverne, elle doit être entendue.
Témoignages
- • Jean-Emile, employé de la sécurité sociale
« La loi ne peut pas être à deux vitesses »
Certes le congé solidarité est prolongé d’un an, mais pour Jean-Pierre, les conditions au rabais attenantes à cette reconduite sont inacceptables. Elle exclut une large catégorie du parapublic dont il fait partie. Jean-Pierre aura bien 55 ans mais le 1er janvier 2007 et « seulement » 37 ans d’activité et pas 40 comme le veut le texte modificatif. Il ne pourra donc pas prétendre à un départ à la retraite anticipé. « Je suis d’accord pour une perte de salaire car cela va profiter à d’autres, je peux partir car mes enfants sont grands et vu le taux de chômage à La Réunion, il faut penser aux jeunes. Il faut recadrer et pérenniser cette loi, envisager par exemple pour la personne qui part et qui voit son pouvoir d’achat diminuer de bénéficier d’une exonération de 4 voire 5 ans de ces impôts fonciers. Il ne faut pas faire de conditions au rabais, la loi ne peut pas être à deux vitesses, il y a là un phénomène de discrimination. Il faut revoter la loi, la reconsidérer et partir sur de nouvelle base. Je ne veux pas faire mon révolutionnaire, mais j’essaie de défendre cette mesure. Le congé solidarité c’est un choix, on le prend ou pas. »
- • Marie-Hélène Dor, secrétaire adjointe de la FSU
« On ne peut plus se permettre de se diviser »
Si l’Éducation nationale ne peut prétendre au dispositif congé solidarité, en revanche, pour la FSU, elle a sa place aux cotés de l’Intersyndicale. « On ne peut plus se permettre de se diviser, souligne Marie-Hélène Dor. Hormis le congé solidarité, mais sur toutes les autres questions de l’Intersyndicale nous sommes sur cette plate-forme depuis le 1er mai. » Peut-on alors envisager que l’unité syndicale se poursuive ? « On l’espère, il ne faut pas cesser d’être vigilant parce que nous sommes en période électorale. Tous les espoirs ne sont pas à placer là. On a tendance à ne plus en parler, mais nous sommes totalement concernés par la précarité de l’emploi qui gangrène tout le système. Les personnels concernés ne se mettent jamais en avant, on les comprend, ils sont menacés directement. Nous sommes là par solidarité pour eux. »
- • Carmen et Alex, employés de banque
« On voit l’endettement et le surendettement des gens tous les jours »
« Le coût de la vie est multiplié par 5 ici, soutient Carmen qui revendique une baisse du pouvoir d’achat des travailleurs. Même avec un salaire moyen on ne s’en sort plus. Dépassé un certain plafond, on ne bénéfice plus d’allocations mais on paye tout. Je me demande vraiment comment les gens qui ont moins que ça font pour vivre ! Ils ont des aides, mais maintenant on ne vit plus on survit. Nous payons tout et nous n’avons rien. Il faudrait, je crois, rehausser le salaire minimum. A la banque, on voit l’endettement et le surendettement des gens tous les jours. Chaque demande de prêt passe aujourd’hui par une consultation pour éviter la commission de surendettement. »
« Il faut arrêter avec ces super privilèges »
Pour son collègue Alex, « l’Etat et les entreprises devraient être moins lâches envers les jeunes et les séniors. Nous n’avons pas de protection, pas d’espace de parole... il n’existe pas d’association des plus de 50 ans ni d’associations de jeunes. Nous n’avons pas de moyens de pression, eux si, sur nous. Et la précarité est un moyen de pression sur les salariés. Il faut arrêter avec ces super privilèges qu’ils soient de gauche ou de droite, avec ces patrons qui quittent des entreprises avec des millions comme prime de départ. Quant on voit tous les impots et taxes que l’on a à payer (foncier, habitation, sur le revenu...), vraiment c’est moyenâgeux. » Alors bien qu’il ait un salaire correct, une maison, moins de difficultés à priori que la majorité, Alex estime que sa présence hier à la manifestation était inévitable. « Il faut privilégier l’union qui peut faire changer les choses plutôt qu’un rapport de force. »
- • Daniel, 25 ans, docker au Port
« Léss laplass bann zèn. Zot na bezoin »
Daniel savait parfaitement ce qui l’avait conduit à la manifestation hier. « Si moin lé la, sé pask moin lé konsian. Zèn ék viè i doi marsh min dann la min. Sé nou la rolèv pou domin. Moin lé la pou di i fo lé vié travayèr i kit pli to pou less la plass bann zèn. Zot na bezoin. Mèm si moin na in travay, lé zist. Tout lé tro shèr, i fo rolèv le salèr. Moin déza mi travay é mi ariv pa alor lé zot... »
- • Jessica et Jean-René, employés dans le commerce
« On pense à nos collègues qui viennent d’être licenciés »
Dans leur entreprise, deux salariés viennent d’être licenciés. La pâtisserie industrielle qui les emploie a prétexté des temps difficiles, pourtant avec les fêtes, son chiffre d’affaires est assuré. « On aimerait une revalorisation de salaire en fin d’année, comme un 13ème mois et que les heures supplémentaires soient payées », explique Jean-René. « On pense à nos collègues qui viennent d’être licenciés... on doit défendre notre poste. » Tous les deux perçoivent un salaire de 900 euros par mois pour au moins 35 heures de travail hebdomadaires. « On paye juste le loyer, les crédits, on ne peut pas avoir vraiment de projet, quitter l’île pour les vacances, alors on reste ici et on fait avec. » Dans 4 mois, le couple sera parents et c’est aussi « pour construire un peu l’avenir, essayer de préparer celui de notre enfant, futur travailleur on l’espère », qu’il a rejoint la manifestation d’hier.
- • Monsieur X du syndicat des personnels administratifs de la Préfecture
« Il y a un malaise »
« On est là pour dénoncer le démantèlement du service public qui se retrouve dans la gestion des ressources humaines de la Préfecture. Elle offre une belle image de l’extérieur, mais ce n’est pas si beau à l’intérieur. » En France hexagonale, 1.500 postes ont été supprimés dans les Préfectures et 7 à La Réunion. « Nous mêmes fonctionnaires sommes désolés de ne pas pouvoir servir le public mieux que ça. » Le dialogue social n’existerait-il pas au sein de la haute autorité de l’État ? « Le dialogue social, on essaie depuis deux ans, mais c’est plutôt un monologue... Il y a un malaise. »
- • Huguette Bello, Députée communiste
« Toutes les raisons d’être dans cette protestation constructive »
La présence de la députée à la manifestation s’inscrit dans la continuité d’un combat mené depuis longtemps dans le cadre de la LOOM et l’instauration du Congé Solidarité. Les conditions de maintien du dispositif pour 1 an ne sont « pas acceptables dans un pays sinistré par le chômage. » Cet amendement de dernière minute soutenu par les députés UMP de La Réunion (Audifax et Victoria) s’inscrit pleinement dans « la politique de démolition sociale entreprise depuis 2002. Comment ne pas parler de la réforme des retraites, de l’Assurance Maladie, des départs à la retraite de fonctionnaires non remplacés... alors qu’ici même il nous faut tout rattraper dans les domaines de la santé, de la petite enfance, du handicap... On a besoin d’un plan de rattrapage. On n’est pas au bout de nos peines au moment même où notre société s’appauvrit, que la valeur du Smic a diminué de 25%, que les classes dites moyennes ne parviennent même plus à s’en sortir. Et c’est sans compter sur les mesures coercitives envers les jeunes, cette politique de répression à l’encontre des plus pauvres... Nous avons toutes les raisons d’être dans cette protestation constructive. »
Réactions recueillies par Stéphanie Longeras
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