Conférence économique et sociale à la CCIR

Manifestation pour le maintien du RSTA et de la prime COSPAR

15 novembre 2012

Les travaux de la Conférence économique et sociale se sont tenus hier à la Chambre de commerce et d’industrie (CCIR).
Les syndicats, qui n’ont pas voulu assister à la réunion, pointent du doigt une conférence qui n’est pas représentative de la population, et réclament notamment le maintien du RSTA et l’intégration de la prime COSPAR dans les salaires. Ils ont prévenu qu’ils se réuniront dès la semaine prochaine pour décider de la suite des actions à mener. « Le début d’année sera chaud, extrêmement chaud », a précisé Ivan Hoareau, Secrétaire général de la CGTR. Les conclusions de la Conférence économique et sociale devaient être rendues hier.

8h30 : Une conférence économique comportant un volet social s’est tenue ce mercredi 14 novembre 2012 à la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion. Les participants sont arrivés peu à peu. Cette conférence visait à mener une réflexion d’ensemble sur les différents axes prioritaires du développement économique des départements et collectivités d’Outre-mer. Les organisations syndicales CGTR, CFDT, Unsa et Solidaires avaient décidé de ne pas participer à la conférence, estimant qu’elle ne répondait pas aux attentes de la population. Une centaine de manifestants était présente aux abords de la CCIR. Une délégation composée de représentants syndicaux avait prévu d’entrer et d’expliquer pourquoi elle n’allait pas participer à la conférence. A noter que la Région et le Département avaient également décidé de ne pas assister à cette Conférence économique et sociale.

8h45 : Les grilles de la CCIR étaient fermées. Un important dispositif des forces de l’ordre était sur place. Si les participants à la Conférence économique et sociale étaient déjà entrés, les représentants syndicaux étaient à cet instant tenus à l’extérieur, alors qu’une délégation devait entrer pour faire une déclaration.

8h55 : Les représentants syndicaux commençaient à s’impatienter. Alors que les participants à la Conférence économique et sociale étaient entrés sans problème, les syndicalistes étaient tenus de rester à l’extérieur. Estimant qu’il était « scandaleux » d’attendre des dizaines de minutes dehors, quelques-uns ont commencé à escalader les grilles de la CCIR.

9h10 : Après un bref ralé-pousé, les délégués syndicaux ont pu entrer à l’intérieur de la Chambre consulaire afin de faire une déclaration et expliquer les raisons de leur non-participation aux conclusions de cette Conférence économique et sociale. Ivan Hoareau s’insurge en premier lieu : « Il a fallu attendre un quart d’heure 20 minutes avant de pouvoir entrer, nous avons un traitement différent des invités à la conférence, c’est inadmissible », dit-il. Il ironise sur le lieu où se tient la conférence : « Elle se fait à la Chambre de commerce et d’industrie, alors que son président disait hier encore qu’il faut choisir entre l’économique et le social ». « Aujourd’hui, il n’y a aucune réaction sur l’urgence sociale. La conférence se tient sans les forces sociales du pays » , déplore Ivan Hoareau. Il ajoute que « le ministre des Outre-mer nous a annoncé par la presse la fin du bonus COSPAR et du RSTA, alors que la population lutte contre la vie chère, c’est inadmissible ». « Nous sommes ici pour faire entendre la voix des sans voix » , dit Ivan Hoareau.

Après son intervention, le Préfet Jean-Luc Marx lui a d’abord répliqué : « Tout invité peut intervenir, tant que ce soit dans le respect, l’esprit de dialogue et le calme » , puis a ajouté « avoir enregistré » sa déclaration, assurant que les revendications syndicales feront partie de la restitution des travaux. La délégation syndicale a ensuite quitté la salle où la conférence s’est poursuivie.

Avant de sortir, Max Banon, représentant de la CGTR, a déclaré : « La bataille ne fait que commencer ».

9h30 : Alors que les délégués syndicaux sortaient de la CCIR, Jean-Hugues Ratenon, Président de l’ARCP (Alliance des Réunionnais contre la pauvreté) était arrivé devant les grilles de la Chambre consulaire. Il avait prévu d’y entrer vers 10h15 pour faire une déclaration.

9h40 : Ivan Hoareau s’est adressé aux manifestants. Il a expliqué qu’il y a eu « discrimination » envers les délégués syndicaux, et réitéré qu’il était essentiel de répondre à l’urgence sociale et qu’il fallait maintenir le bonus COSPAR et le RSTA.

10h25 : Une délégation de l’ARCP, avec en tête Jean-Hugues Ratenon, est entrée à l’intérieur de la CCIR. Ce dernier a exprimé son incompréhension : « Cette conférence ne correspond pas aux attentes de la population », dit-il. « Oui pour l’union, mais elle doit prendre en compte la population qui est en souffrance. La lutte contre la pauvreté devrait être au cœur de cette conférence. La moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. Comment peut-on supprimer le bonus COSPAR et le RSTA alors que c’est le résultat d’une mobilisation de la population et que ces primes viennent aider les foyers les plus pauvres ? » , s’interroge Jean-Hugues Ratenon. Il a aussi indiqué : « Nous refusons l’augmentation prévue de la bouteille de gaz au mois de janvier ». « Il faut empêcher La Réunion de sombrer encore plus dans la pauvreté », a-t-il conclu.

11 heures : Les organisations syndicales qui manifestaient depuis le matin devant les grilles de la CCIR ont décidé de lever le camp. Ivan Hoareau estime qu’il s’agit là d’une « mobilisation réussie » puisqu’elle n’a été préparée qu’en deux jours.

Les organisations syndicales se réuniront à nouveau la semaine prochaine pour décider de la suite des actions à mener, a expliqué Ivan Hoareau. Il n’a pas exclu d’élargir le mouvement à d’autres organisations. Il a prévenu que « toute mobilisation ne pourra aller qu’en s’amplifiant ». « Le début d’année sera chaud, extrêmement chaud », a-t-il conclu. Pendant ce temps, les travaux sur la Conférence économique et sociale se poursuivaient à l’intérieur de la CCIR.

Avec Imaz Press Réunion

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