Réunion technique au rectorat sur le sort des aide-éducateurs

Manque de postes d’assistants d’éducation

13 mai 2004

Hier, des emplois-jeunes de l’Éducation nationale se sont retrouvés devant le rectorat. Ils exigeaient qu’ils soient représentés à la réunion technique tenue au rectorat avec les élus des collectivités locales, le président de l’association des maires et le recteur. La mobilisation a débouché sur la participation d’une délégation d’aide-éducateurs à la réunion qui devait décider de leur sort.

Hier après-midi, soutenues par Jean-Hugues Ratenon, président du Mouvement chômeurs panonnais (MCP), des personnes sous contrat emploi-jeune (CEJ) et sous contrat emploi consolidé (CEC) de la Mairie de Saint-Pierre se sont retrouvées à la MAPREJ pour manifester contre la non reconduction de leur contrat. Nous reviendrons sur ce rassemblement ultérieurement.
Peu après, devant le rectorat, étaient réunis des aide-éducateurs en fin de contrat venus participer à la réunion qu’ils avaient obtenue avec le soutien de l’ensemble des élus. Les représentants des collectivités arrivaient vers 16 heures : Raymond Mollard et Yvon Virapin pour le Conseil régional, Jean-Louis Lagourgue, président de l’association des maires, et Nassimah Dindar, présidente du Conseil général. La députée Huguette Bello et Jean-Huguee Ratenon ont demandé qu’une délégation d’emplois-jeunes soit reçue. Tous les élus étaient d’accord. Après avoir tergiversé, le recteur a fini par accepter qu’une délégation de trois emplois-jeunes participe à la rencontre.

Manque d’effectifs

Au cours de cette réunion, il est apparu qu’il y a un décalage entre le nombre d’aide-éducateurs qui souhaitent poursuivre leur travail en tant qu’assistants d’éducation et le nombre de postes d’assistants d’éducation décidé par le gouvernement.
L’ensemble des élus et des jeunes ont demandé au recteur de s’adresser à son ministre pour qu’il obtienne une augmentation des effectifs d’assistants d’éducation. Les trois collectivités et groupement de collectivités écriront au ministre pour appuyer la demande du recteur.
Les aide-éducateurs restent donc mobilisés et en colère devant l’insuffisance actuelle des postes. De plus, les postes prochainement ouvrables ne sont que de 14 heures par semaine, ce qui ne fera pas l’affaire des chefs d’établissement, selon Sabrina Bourly, ancien emploi-jeune, qui a assisté à la réunion. La bonne tenue des établissements nécessite la présence "complète" du personnel. D’autant que la question de la rémunération se pose.

"Lé dézastré..."

Véronique Moutiama, 27 ans, mère d’un enfant, est au chômage depuis le 30 juin dernier. Elle voit aujourd’hui son niveau de vie baisser, avec 300 euros de manque à gagner. "Lé dézastré pou moin", confie-t-elle, alors qu’il serait de circonstance de faire valoir le principe de priorité aux aides éducateurs, au vu des promesses gouvernementales. Pour l’heure, la disparition annoncée des postes de surveillants en collège et lycée oblige les chefs d’établissement à embaucher autant les aides éducateurs contraints au chômage, que les étudiants non boursiers.
La jeune mère de famille aurait souhaité être retenue pour un tel poste, "pour pouvoir prétendre au concours interne". Aujourd’hui au chômage, elle s’étonne qu’elle n’a pas été sollicitée. Pourtant, Saint-Benoît, qui était anciennement sa ville d’affectation, a de nombreux écoles classées ZEP (Zone d’éducation prioritaire), ce qui implique, selon elle, un besoin réel en personnel. Pourtant "il n’y a pas d’aides éducateurs", affirme-t-elle.
Beaucoup subissent les invectives de la politique gouvernementale et se retrouvent dans une situation sociale précaire, sans certitude sur leur avenir. D’autant qu’il n’a pas été donné à tout le monde de suivre un cursus de formation professionnelle, diplômant et qualifiant. La DAFCO, l’organisme gérant la plate-forme formation des emplois-jeunes, n’aurait pas effectué sa mission première, selon l’aide-éducatrice au chômage. Elle a d’ailleurs effectué seule ses démarches pour avoir accès à la formation.
Au terme du contrat dit "emploi jeune", certains sortent avec une expérience de cinq ans dans l’Éducation nationale, sans reconnaissance du travail apporté, travail qui pourtant a été utile aux enfants. L’expérience acquise n’a, semble-t-il, pas joué en leur faveur, puisque beaucoup sont restés sur le "karo". Aujourd’hui, ils attendent une réponse claire sur leur situation, après de nombreuses promesses non tenues par la ministre de l’Outre-mer. Le fond du problème est la question de la pérennisation des aide-éducateurs et de la responsabilité de l’État quant à la question du chômage des jeunes, de tous...

Bbj


Le maire de Saint-Benoît joue avec le feu

Deux associations de Bras-Fusil à la rue...

Ils prenaient hier la place des Quatre Bornes, près du lycée de Bras-Fusil, pour faire entendre leur mécontentement. Ils ? Ce sont les jeunes du quartier de Bras-Fusil. Acteurs dans la vie culturelle et sportive de leur quartier, ils s’occupaient de deux associations domiciliées au Case de Bras-Fusil. Le fait est que, "pour un soi-disant programme de réhabilitation", l’eau et l’électricité ont été coupées pour "mieux vivre à Bras-Fusil", au grand dam de ces jeunes acteurs du tissu associatif.
Expédit Valin, vice-président de l’Association club sportif de Bras-Fusil (ACSBF), déplore l’existence d’un tel litige avec la municipalité. "Avan nou lavé in lokal, mintnan le problèm sé’k nou la pu d’sièz sosial". Moril Philéas déclare que le maire n’a entrepris aucun dialogue direct avec les jeunes du quartier, quand bien même leur action est largement soutenue par la population du quartier.
La police municipale de la ville de Saint-Benoît serait seule venue sur les lieux, mais sans pouvoir apporter la moindre solution à ce problème.
Expédit Valin rappelle que son association compte 140 licenciés, et qu’il sera facile de mobiliser les jeunes et leur famille, pour qu’une solution soit trouvée au plus vite. "Pou linstan, nou lé kalm, mé si la pa trouv solusion, na dursir nout mouvman. Nou sora solidèr, lé gar la kour va pa largé", poursuit-il fermement. "Bertho Audifax i vé pa koz èk lé zèn, soman an politik lu lé là. Lu vien voir anou rienk pou la politik. Desu Bras-Fusil nana 3 z’adjoin, 5 konséyé, é zot i fé pa rien pou nou. Tout fason, nana okin projé pou nou", ajoute-t-il.
Selon les jeunes, le maire agit de manière punitive. Déjà pour quelque histoire opposant un proche d’Audifax à un habitant du quartier, adhérent d’une des associations. Et puis, pour des raisons politiques. Moril Philéas le dit clairement : "lu la jamé gingn la voi desu Bras-Fusil". Mais, quelles que soient les origines de ce litige, il importe de remédier, et au plus vite, à la situation.
C’est ce que rappelle Claude Najède, conseiller municipal de l’opposition, qui demande au maire de résoudre dans les meilleurs délais ce problème. "Dans un quartier aussi sensible que Bras-Fusil, il ne faut pas laisser les choses se dégrader", confie-t-il.
À Bras-Fusil, il semble que le maire joue avec le feu. D’autant plus qu’il soutient une autre association nouvellement installée dans le quartier...

Bbj


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