Mouvement social pour le pouvoir d’achat aux Antilles

Martinique et Guadeloupe : aggravation de la crise

17 février 2009

Dans les deux DOM, la situation est toujours bloquée. En Guadeloupe, le Collectif LKP reste sur le préalable d’une augmentation de 200 euros pour les salaires. En Martinique, une rencontre avec la grande distribution n’a pas abouti et une importante manifestation était prévue hier.

Après quatre semaines de grève contre la "vie chère", rien ne semble en voie de relancer rapidement les négociations. Un durcissement du mouvement est même à prévoir en Guadeloupe, selon le Collectif contre l’exploitation (LKP), qui mène la fronde depuis le 20 janvier. « Le mouvement ne s’essouffle pas, il s’amplifie », a prévenu ce week-end le leader du LKP, Élie Domota. Il accuse l’État de « vouloir tuer les Guadeloupéens » en envoyant des renforts de gendarmes. En outre, le LKP, qui s’est livré à une démonstration de force, samedi en rassemblant entre 9.000 (selon la police) et 50.000 (selon les organisateurs) manifestants, refuse de suivre les élus de gauche qui appellent à un « assouplissement de la grève » et à cesser d’obliger les commerces à fermer. Ces derniers évoquent l’asphyxie économique de l’île et s’engagent à un effort financier en faveur des bas salaires pour relancer les négociations.
Charlie Lando, l’un des adjoints d’Élie Domota, a affirmé ce week-end qu’il n’y avait pas lieu de « durcir » la grève, car « le mouvement se durcit de lui-même ». Toutefois, tôt lundi matin, neuf barrages ont été érigés par les grévistes sur plusieurs axes routiers stratégiques de la Guadeloupe, selon la préfecture. Les responsables du LKP exigent toujours que l’État respecte ses engagements en termes d’augmentation de salaire.
« L’État n’a jamais promis de financer l’augmentation » de 200 euros pour les bas salaires, affirme en retour le secrétaire d’État à l’Outre-mer Yves Jégo dans une interview au “Parisien” lundi. « Nous n’avons pas le pouvoir de décider des salaires, pas plus en métropole qu’en Outre-mer », déclare-t-il. « La balle est dans le camp du patronat qui doit, je l’espère, formuler une proposition complète très rapidement ».
Charlie Lando affirme qu’aucun « rendez-vous » n’est prévu avec le patronat.
En Martinique, le Collectif du 5 février, qui mène depuis 10 jours la grève, a claqué, samedi, la porte des négociations avec la grande distribution sur des baisses de prix, et attend d’elle un accord écrit pour reprendre les discussions.


« Nous sommes à la croisée des chemins »

Voici un extrait d’une interview d’Yves Jégo parue hier dans “Le Parisien" :

« La Guadeloupe ne peut plus attendre. Nous sommes à la croisée des chemins. Soit on risque l’affrontement, ce que ne souhaite pas le gouvernement. Soit les douze personnes sur lesquelles repose l’avenir de la Guadeloupe, les six présidents des organisations patronales et les six secrétaires généraux des syndicats, se parlent et se mettent d’accord. Et la Guadeloupe en sortira grandie ».

Lutter contre la vie chèreGuadeloupeMartinique

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Messages

  • Pourquoi pas l’indemnité de vie chère , (indemnitéG Le Meur temporaire de retraite) également pour les retraités aux Antilles ? selon les mêmes normes qu’à La Réunion, Mayotte , Polynésie ?....


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