SGPEN-CGTR - Contrats emplois consolidés de l’Éducation nationale

Merci pour votre travail, la porte est par là

4 juin 2005

Les 198 contrats emplois consolidés (CEC) de l’Académie de La Réunion sont désespérés. Entre décembre 2005 et février 2006, ils seront ’joyeusement’ remerciés après 7 ans de bons et loyaux service.

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La précarité a son stand au sein de l’Éducation nationale. Cette institution, sensée sauver notre jeunesse de la versatilité, offre un beau spectacle d’incohérence. Dans 7 mois, les premiers titulaires d’emplois précaires dans un service public devront quitter leur emploi. Pour se retrouver au chômage. "Le recteur vient de signifier aux 198 personnes que véritablement les contrats prendront fin comme prévu", annonce la députée PCR Huguette Bello. Aucun renouvellement est programmé. Huguette Bello note que "ces gens représentent des familles". Pour l’heure, rien ne leur est proposé, sinon de passer par une cellule d’insertion, ou encore le concours. Pour cette dernière piste, il faut préciser que 11.000 candidats se présentent pour seulement 67 places. "Le plus difficile à admettre, est qu’ils ont travaillé 7 ans, et que certains sont condamnés à s’inscrire au RMI", déclare Huguette Bello, qui poursuit "c’est inadmissible que la République se serve des hommes, et ensuite les considère comme des torchons". Pourtant, on ne comprend pas pourquoi les CEC de l’Éducation nationale n’ont pas pu bénéficier des dispositions de la loi Sapin 1, qui visait l’intégration des contractuels de plus de 3 ans de service, sur la période 2002-2006. Les CEC s’indignent de cette mise à l’écart. Ils auraient pu bénéficier de cette loi, après 7 ans de service, soit plus que le double de temps exigé par ladite loi Sapin. Peut-être entreront-ils dans le dispositif “Contrat d’avenir” initié par le ministre Jean-Louis Borloo, qui garde son portefeuille ministériel au sein du Gouvernement de Villepin. Mais, on est en droit de se poser une question, me direz-vous redondante : "Quand ?". Parce que, pour l’heure, nous ne faisons qu’attendre le décret d’application, qui par ailleurs tarde à voir le jour, au grand dam du plan départemental de cohésion sociale. Par ailleurs, ce dispositif s’ouvre prioritairement pour les bénéficiaires du RMI et les chômeurs longue durée. Eux ont travaillé durant 7 ans.

"C’est un manque de reconnaissance..."

Jean-Denis travaille depuis 7 ans dans un lycée portois. Malgré son maigre revenu, 817 euros, il occupe le poste d’agent d’entretien. Il effectue les mêmes travaux qu’un agent de service, deux fois mieux payés que lui, si ce n’est plus. Pourtant, ce père de famille de 51 ans sera prochainement licencié. Son travail est reconnu comme utile par le personnel titulaire de l’établissement portois. "L’établissement comprend que nous sommes indispensables" déclare Jean-Denis, qui s’attelle à l’entretien du jardin, au nettoyage de la cour, des classes, et qui n’est pas épargné par des travaux de maçonnerie, de carrelage, etc. "Nous sommes déçus, amers", indique-t-il à la presse. Après l’annonce du recteur, qui confirme le licenciement, c’est un coup de froid que ressent les 198 CEC, qui faisaient le même travail que les titulaires. "C’est un manque de reconnaissance" lance une mère titulaire d’un CEC. Elle travaille au sein de l’administration d’un établissement scolaire. Elle dit même avoir formé des contractuels “entrants”, qui eux pourront intégrer l’Éducation nationale, alors qu’elle doit partir. Le recteur s’est désigné comme porte-parole de ce mécontentement auprès du ministère de l’Éducation nationale. Huguette Bello va elle aussi interpeller le ministre, pour que les précaires “agents de service” réunionnais puissent trouver une issue.

Bbj


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