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Mobilisation contre une décision « moralement inacceptable et socialement injuste »
40 vacataires permanentes licenciées par le Rectorat
samedi 3 décembre 2011
Dans un communiqué diffusé hier à la presse, la CGTR Educ’action appelle à renforcé la mobilisation pour lutter contre une injustice : le licenciement de 40 travailleuses par le rectorat. Paul Vergès a écrit hier au ministre de l’Éducation pour que le gouvernement intervienne auprès du recteur afin que ce dernier renonce à appliquer cette décision.
Les courriers qui interpellent le ministre de l’Éducation nationale sur le scandale des licenciements des vacataires permanentes et le refus de leur requalification se succèdent. Le dernier en date celui de Paul Vergès sénateur (voir encadré).
Parallèlement, sur le terrain la protestation monte et le Rectorat de La Réunion se retrouve dans plusieurs situations en difficulté.
Ainsi, après la campagne de sensibilisation que nous avons développée auprès des collèges et lycées, plusieurs conseils d’administration (lycée Antoine Roussin, lycée des Avirons, collège les Alizés, lycée de Rontaunay etc. ont refusé de procéder aux recrutements de CUI CAE mis à leur disposition par le Rectorat pour remplacer les personnels licenciés.
De telles initiatives et prises de position courageuses ont abouti à contraindre le Rectorat dans un certain nombre de cas à procéder à la requalification de quelques collègues vacataires permanentes en agents non-titulaires. Le Rectorat n’avait pas le choix, car le non-remplacement des collègues impactait très gravement le fonctionnement des services. Nos collègues vacataires permanentes ne pouvant être remplacées, le service ne pouvant fonctionner, c’est contraint et forcé par cette situation qu’il a du procéder à leur requalification.
Recours déposés
C’est la bonne voie, il faut multiplier tous azimuts les actions de résistance sur tous les terrains : social, juridique, politique.
Sur le plan juridique, plusieurs procédures sont actuellement en cours.
Des recours préalables ont été déposés ce jour au Rectorat. Des référés suspensions et annulation, des licenciements suivront.
En sus des procédures engagées, la CGTR Educ’action déposera début de semaine prochaine, un référé suspension et une demande en annulation de la procédure de marche passée pour privatiser les services de nettoyage et d’entretien en vue de remplacer nos collègues vacataires permanentes techniques. La procédure de marché rectorale est en effet entachée d’illégalité, car les instances paritaires n’ont pas été préalablement consultées pour avis.
La lutte ne faiblit pas
Parce que nous refusons le licenciement des 40 femmes vacataires permanentes qui au lieu d’être licenciées auraient du être requalifiées.
Parce que cette lutte est celle des sans voix, des sans-grades, de ceux sur qui on abuse et qu’on surexploite, nous mènerons la résistance jusqu’au bout du bout. Et plus nous serons nombreux hommes et femmes de bonne volonté attachés à la justice sociale et à la dignité humaine, plus nous serons en position d’empêchera le rouleau compresseur de l’injustice d’écraser nos collègues.
La lutte ne faiblit pas, nous la mènerons jusqu’au bout, encourageons les résistances, œuvrons contre le licenciement et pour les requalifications.
Après l’action que nous avons conduite ce jour au Rectorat, des actions d’occupation, de campement dans l’enceinte même du Rectorat sont prochainement prévues.
Ce jour, le recteur a refusé encore une fois de recevoir les mères de familles réunionnaises qu’il licencie pour les fêtes. À la brutalité des licenciements s’ajoute le mépris.
La lettre de Paul Vergès au ministre de l’Éducation nationale
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur d’appeler votre attention sur la situation dramatique à laquelle est confrontée une quarantaine de « vacataires permanents » de l’Académie de La Réunion.
Après avoir été recrutées par le Rectorat et avoir servi le service public de l’Education nationale pendant plusieurs années, ces personnes ont été informées que leurs contrats de travail ne seraient pas renouvelés et elles sont sur le point de se retrouver au chômage, dans le contexte de crise que vous connaissez.
Une telle décision est juridiquement contestable sur le plan des règles de la fonction publique, moralement inacceptable et socialement injuste.
Compte tenu de la durée de leur service, et des contacts successifs qui ont été conclus avec eux par le Rectorat, ces personnes peuvent légalement aspirer à obtenir la requalification de leur contrat de travail en contrat de droit public.
Le souci d’économie budgétaire ne peut en aucun cas justifier ces licenciements.
C’est pourquoi, je vous saurais gré d’intervenir auprès du recteur de La Réunion afin que leurs contrats puissent dans un premier temps être requalifiés comme agents contractuels de droit public dans l’attente d’une solution définitive de nature à sécuriser leur situation professionnelle au sein de l’Education nationale.