Grève et manifestations dans l’éducation nationale

Mobilisation générale contre la casse publique : jeudi noir pour le gouvernement

14 mai 2008

Devant le manque de communication, l’absence de concertation affichés par le gouvernement, tout le monde se mobilise pour dénoncer les politiques autoritaristes entreprises par Nicolas Sarkozy.

Tous les secteurs publics se mobilisent le 15 mai contre le démantèlement social.
Hier les représentants des syndicats et associations fédérées et confédérées de l’Éducation Nationale et de la Fonction Publique c’est-à-dire la CFDT, CFTC, CGTR, FO, FSU, UNSA, SAIPER-PASS974, SOLIDAIRES ont tenu une conférence de presse concernant la mobilisation contre la politique anti-sociale du gouvernement. Ils étaient soutenus et accompagnés par des représentants étudiants (REUNIR-Cé, UNEF), le syndicat de lycée, UNL-Réunion et l’association des parents d’élèves (FCPE).

Même les syndicats des établissements privés se joignent à la manifestation contre l’immense opération de démantèlement social opéré par le gouvernement de Nicolas Sarkozy.
Deux manifestations sont prévues ce jeudi 15 mai. L’une démarrera à 10h00 au Jardin de l’État à Saint Denis pour se rendre à la Préfecture où une délégation sera reçue par le préfet. À la même heure, l’autre se situera devant la Mairie de Saint Pierre et se rendra à la Sous-Préfecture où une délégation sera également reçue par le sous-préfet.

Un gouvernement autoritariste

Les motifs de la mobilisation sont toujours les mêmes puisque le gouvernement fait la sourde oreille et espère que le peuple va devenir muet et se complaire dans l’attentisme. La suppression massive des postes dans l’Éducation Nationale, mais également dans les autres ministères a quoi inquiéter. C’est toute la fonction publique d’État qui est visée. La révision des politiques publiques n’est qu’un prétexte pour réduire les moyens de la fonction publique. Si
Tout le monde est mobilisé et est concerné : la police, l’école, les impôts, l’armée (même si elle est "bâillonnée").
La politique du gouvernement a des répercussions sur les lycéens, les étudiants qui sont, bien entendu, les actifs de demain. Qu’allons-nous pouvoir leur offrir demain en matière d’enseignement si l’État continue dans sa dynamique de démolition du secteur public ? Les mesures prises par l’État ne font augurer aucune perspective pour les jeunes. En portant attente au service public, le gouvernement porte atteinte au citoyen et surtout aux devoirs qu’il a envers ses citoyens.

Un mécontentement général

Pour la première fois depuis longtemps, on assiste à une montée en puissance du mécontentement social. Le gouvernement veut faire passer en force des réformes (soi-disant pour le bien de la France et des Français) mais sans prendre la peine de se concerter avec le peuple français. Il reste sourd aux revendications des uns et des autres. À ce jour, la Nation est inquiète, elle a peur.
Pour Guillaume ribaud de l’UNEF, « le gouvernement a décidé de s’attaquer à trois éléments : les retraites, l’Université, le Second Degré. Cela dans une perspective de privatisation si on y regarde bien. On va ainsi vers une privatisation acharnée, voire même violente. Le gouvernement évite de parler des problèmes. » Les étudiants ont du mal à admettre que d’un côté on supprime des postes d’enseignants et que de l’autre on demande 2000 étudiants pour assurer des heures de soutien. Les étudiants doivent-ils maintenant se substituer aux professeurs ?

Va-t-on vers une privatisation du service public ?

Que veut le gouvernement au juste ? À ce moment est la question ? Aujourd’hui, le gouvernement ne travaille pas dans le sens de la population. Si on analyse la situation, on a l’impression qu’il cherche démanteler tout ce qui fat le service public. Les critiques sont tous du même ordre. On va vers une privatisation de tous les secteurs publics, de l’éducation à la santé en passant par l’équipement. En ce qui concerne la santé, il manque du personnel infirmier, aide-soignant. Au lieu de créer des postes, on préfère employer des gens sur contrats. Même chose dans le secteur de l’enseignement, on fait sans cesse appel à des contractuels ou des vacataires, les TZR n’étant pas assez nombreux et fixés sur des postes à l’année.
Étant donné que le panel de postes dans le secteur public se réduit comme une peau de chagrin, l’université et l’enseignement public en général devient une gigantesque fabrique de futurs employés précaires. Apparemment, le gouvernement pense qu’un personnel plus souple, plus malléable, est plus rentable. Mais comme l’avance M. Belhote, « l’accumulation de mécontentements tous azimuts va faire un effet boule de neige. » Les gens ne savent plus à quoi se référer : « Lundi de Pentecôte férié ou pas férié, comment savoir dans cette cacophonie générale ? »
Il y a visiblement une volonté de désinformation de la part du gouvernement, mais également d’infantilisation du peuple français. En effet, comme le note l’un des représentants syndicaux, « on est dans un système où l’on nous rabâche toujours les mêmes choses depuis des années. » Pour Barthélémy Hoarau, représentants du syndicat de l’Équipement, « quand le droit syndical est bafoué, les tâches ne sont plus remplies. » Pour lui, on va assurément vers une privatisation du réseau routier, ce qui signifie que les routes deviendront payantes.
On le voit le climat de tension institué par le gouvernement touche tous les secteurs du service public. Cela ne concerne pas seulement les employés du public mais tous les citoyens qui devraient se mobiliser car eux-mêmes usagers de ce service public.

Francine Clavé Vésoul


Visite

Yves Jégo, Secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-Mer, sera de passage jeudi à La Réunion. Il recevra à 9h45 deux délégations syndicales dans le salon de l’aéroport.


Les précaires

Au Rectorat, les personnels précaires (700 au total à ce jour) sont utilisés comme des bouche-trous. Malléables à souhait, ils n’ont aucune perspective de carrière ; ils n’ont déjà pas de statut. Certains n’ont pas seulement la Licence (BAC+3), qui permet d’enseigner entre autres, mais ont un Master (BAC+3 ou BAC+4). Il n’y a pour eux aucune perspective de carrière. Cela pose de nouveau le problème de l’enseignement qui est dispensé à l’Université. Un jeune qui sort de l’université avec une licence n’a pas d’autre choix que de passer un concours de la fonction publique. Et s’il ne réussit pas, il lui reste la possibilité de devenir contractuel ou vacataire.


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