Entre le Jardin de l’État et la Préfecture

Mobilisation pour sauver le Code du travail

5 mars 2013, par Manuel Marchal

À l’appel de l’Intersyndicale CGTR-FO-FSU, les travailleurs sont appelés à défiler ce matin entre le Jardin de l’État et la Préfecture. LA revendication, c’est le refus d’inscrire dans la loi l’accord A.N.I. qui facilite considérablement les licenciements. Le PCR soutient cette mobilisation.

À La Réunion, le Parti communiste réunionnais avait été le premier à réagir. Dans un communiqué le 14 janvier dernier, le PCR avertissait sur les effets prévisibles dans la loi de l’accord national interprofessionnel signé le 11 janvier par le patronat, la CFDT, la CFTC et la CGC. Car si jamais cet accord a force de loi, alors la Code du travail subira d’importants changements. Ils porteront notamment sur les licenciements. Il permet notamment que sur la base d’un accord interne à l’entreprise, un patron puisse licencier un travailleur qui refuse une mobilité, et même de licencier un travailleur qui refuse une baisse de salaire.

À La Réunion, où le taux de chômage est plus important qu’en Grèce, cela aura des effets désastreux. Car la pression du chômage est ici beaucoup plus forte qu’ailleurs. En ouvrant la voie à de telles pratiques, l’accord remet en cause des conquêtes obtenues par la lutte. C’est tout l’héritage du Front populaire et de l’abolition du statut colonial qui est menacé.

Présentation demain du projet de loi

Car quand les Réunionnais ont décidé de se battre autour du mot d’ordre "Réunion département français", ils voulaient la fin du statut colonial pour bénéficier immédiatement de l’application des lois sociales votées par le Front populaire. Une fois le statut modifié par la loi du 19 mars 1946, plusieurs générations de Réunionnais ont été obligées de batailler pour obtenir l’égalité par l’application des lois sociales.

C’est le résultat de toutes ces luttes qui est remis en cause.

En effet, c’est demain que le projet de loi transposant l’accord national interprofessionnel doit être présenté en Conseil des ministres. Selon les premières informations, il est un reflet de ce document. La réaction positive du MEDEF au sujet de l’avant-projet ne trompe pas : ce que le patronat a obtenu est toujours là.

Cela veut dire que désormais la balle sera dans le camp des parlementaires : vont-ils voter pour ce texte ?

Rendez-vous au Jardin de l’État

Les syndicats qui ont refusé de signer le texte ont décidé d’appeler à une journée de mobilisation la veille de la présentation du projet de loi. Ces syndicats représentent la majorité des salariés, ils demandent que les dispositions faisant régresser les droits des travailleurs ne soient pas dans la loi. Ce matin, La Réunion apportera sa contribution au succès de cette journée d’actions, la manifestation est à Saint-Denis. Le défilé partira du Jardin de l’État, lieu du rendez-vous fixé à 9 heures. Puis il descendra la rue de Paris jusqu’à la préfecture. Les syndicalistes comptent remettre au préfet une motion.

 M.M. 

174 manifestations dans toute la République

Le 11 janvier 2013, les négociations nationales dites de "sécurisation de l’emploi" se sont terminées par un accord d’une extrême gravité pour les droits des salariés. Les confédérations CGT et FO (qui représentent plus de salariés que les trois organisations syndicales signataires) ont refusé de signer cet accord de régression sociale. Elles appellent ensemble, et c’est une première depuis de nombreuses années, à l’action dans toute la France le 5 mars par des rassemblements, des manifestations et des arrêts de travail. 
La FSU a fait savoir vendredi 15 février, lors de son 7e congrès national à Poitiers, qu’elle s’associerait à la journée de mobilisation du 5 mars organisée par la CGT et FO, l’union syndicale Solidaires indiquant peu après qu’elle ferait de même.

À Paris, la grande manifestation unitaire aura lieu cet après-midi. Le rendez-vous est donné au Chatelet à 14 heures. Le défilé s’est fixé comme but l’Assemblée nationale.

Au total, 174 manifestations doivent avoir lieu dans toute la République aujourd’hui.

Parallèlement, des appels à la grève sont lancés dans tous les secteurs : audiovisuel, transport, industrie, commerce…
Luttes pour l’emploi

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