Première action du Collectif d’Organisation Syndicale, Associative et Politique

Moins 20% sur les produits de consommation de première nécessité

16 février 2009, par Jean Fabrice Nativel

Les applaudissements et les encouragements, et même avec étonnement, tel est l’accueil réservé au Collectif d’Organisation Syndicale, Associative et Politique qui a mené samedi sa première action… symbolique dans une grande surface de Saint-Denis. Il a réclamé une baisse de 20% sur de nombreux produits de consommation courante.

Samedi après-midi, le Collectif d’Organisation Syndicale, Associative et Politique a mené une première action contre la vie chère dans une grande surface située non loin du quartier de Primat (Saint-Denis). Le rendez-vous était fixé à 14h30, et après quelques conseils, le cortège de chariots aux banderoles « Celui qui paye a le droit de savoir » a pris la direction de cette enseigne pleine comme un œuf. Comme dans du beurre, la centaine de personnes est entrée dans la grande distribution.

Des revendications pour l’amélioration du quotidien

Le Collectif a clamé et réclamé la baisse de 20% sur tous les produits de consommation quotidienne (le riz, l’huile notamment) plus une hausse de 200 euros nets pour les faibles salaires et la revalorisation des retraites, des minima sociaux et de la bourse des étudiants. Et surtout la baisse de 5 euros sur la bouteille de gaz — achetée 6 euros et revendue 20 euros. Ces revendications, si elles sont prises rapidement, permettront d’améliorer le quotidien des plus nécessiteux. Et on sait qu’ils sont nombreux.

Le défilé a sillonné les allées de cette grande distribution pour donner des tracts, marteler les exigences et discuter avec le client parfois surpris, mais de tout cœur avec les initiateurs de ce mouvement contre la vie chère et les profits. Il est ensuite arrivé au rayon riz, que nous consommons matin — ri sofé —, midi et soir, en barquette ou dans une assiette, au travail, à la maison et dans les cantines des établissements scolaires.

Acte symbolique

Jean-Hugues Ratenon d’Agir Pou Nout Tout a pris un sachet de riz et une bouteille d’huile. Il est allé attendre son tour. Le sien arrivé, il a déposé ses courses sur le tapis et réclamé une soustraction de 20%. La caissière, rieuse et embarrassée, a contacté le patron de cette chaîne de magasins. L’attente se fait longue, pourtant, il ne s’est pas défilé. Il attend les responsables de ce collectif à l’entrée de l’enseigne.

La discussion s’engage aussitôt. Le patron de la boîte, Amaury de Lavigne, n’est pas près d’indiquer quel est la marge réalisée sur les produits. Il est prêt, en revanche, à rencontrer ce collectif, le président du Conseil régional, la présidente du Conseil général et d’autres partenaires économiques pour débattre de la formation des prix et trouver des solutions communes pour lutter contre la vie chère. Fin de cet échange.

Des réponses concrètes

Dimanche matin, ce collectif s’est retrouvé à nouveau au siège dionysien de la CGTR. Il est convenu de mener des actions similaires jusqu’au jeudi 5 mars, jour de la grève générale. En attendant, « il faudrait que le gouvernement entende la voix de l’Outre-mer et y apporte des réponses concrètes », souligne Maurice Gironcel, et « qu’il y ait une réelle implication et mobilisation des personnes », insiste Jean-Pierre Técher d’AC chômage.

Jean-Fabrice Nativel


Collectif contre la vie chère

« Un accueil très positif des consommateurs et des salariés de cette grande surface »

Réuni hier matin à la CGTR Saint-Denis, le Collectif d’Organisation Syndicale, Associative et Politique, devant l’impact de leur première action, en envisage d’autres et encourage les Réunionnais à s’impliquer.

Le collectif réunionnais réuni ce dimanche 15 février se félicite de l’écho de l’action qu’il a menée sur la grande surface “Carrefour Saint-Denis” contre la vie chère : l’accueil très positif des consommateurs et des salariés montre à l’évidence l’importance que revêt cette question pour l’ensemble des familles réunionnaises.

Des revendications largement partagées

Les mesures d’urgence : baisse de 20% sur les produits de consommation courante, relèvement immédiat de 200 euros nets des bas salaires, des retraites, des minima sociaux et des bourses d’étudiants afin de relancer le pouvoir d’achat, baisse de 5 euros immédiate sur le gaz, gel des loyers dans le logement social a minima sur 2009 sont des revendications, largement partagées.
Mais au-delà de ces mesures, c’est l’ensemble d’une politique sociale et économique qui doit être profondément transformée.

Amplifier la mobilisation chaque jour

Ce succès en appelle d’autres. Le collectif appelle l’ensemble de la population, des travailleurs réunionnais à multiplier ce type d’actions partout dans l’île, à amplifier la mobilisation chaque jour, dans chaque commune, dans chaque service ou entreprise et faire converger toutes ces actions pour faire de la journée du 5 mars un immense succès.
Le collectif met en garde solennellement le gouvernement sur les graves problèmes sociaux que rencontrent les DOM. Ils ne peuvent être résolus par des mesures dilatoires, ou par la violence.
Nous sommes inquiets face aux menaces à peines voilées adressées à nos frères guadeloupéens. Nous n’accepterons pas que ceux-ci se voient opposer à leurs revendications légitimes une quelconque forme de répression ou d’intimidation.

Les signataires

Les syndicats : CGTR, UIR-CFDT, UNSA, CFTC, SOLIDAIRES, FSU, FO santé, SAFPTR, SAIPER-UNEF

Les associations : AC chômage, Agir Pou Nout Tout, Ligue des droits de l’Homme, Union des Femmes Réunionnaises, Confédération National du Logement, Coordination des Parents et Educateurs, ATTAC, ATD Quart Monde, Collectifs contre les abus bancaires.

Les partis politiques : Parti Communiste Réunionnais, Parti Socialiste, Parti Socialiste Réunionnais, Alliance, Les verts, Parti de Gauche, Lutte Ouvrière, Nouveau Parti Anticapitaliste Réunionnais, MGER, MRC.

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