Incarcération de Laurence

Momon Papa Lé La arrête la grève de la faim...

... Laurence Gisquet, incarcérée à la prison Juliette Dodu, elle, la continue.

22 février 2007

Depuis un peu plus de 2 semaines, peu ou pas de nouvelles de cette mère de famille incarcérée. Des adhérents et des sympathisants de Momon Papa Lé La ont mené une grève de la faim jusqu’à hier matin, devant la prison.
La plupart d’entre eux se trouvaient en effet au bord de l’épuisement. À commencer par le porte-parole de Momon Papa Lé La ! Ne voyez pas en ce geste l’abandon du combat que mène cette association pour la libération de Laurence Gisquet. Les grévistes vont reprendre des forces ! Patrick Savatier assure : « Nous allons opérer par d’autres moyens ».

Libération

Il était prévu de manifester, hier matin, dans les rues de Saint-Denis pour que Laurence Gisquet soit libérée. À cause du mauvais temps, le mouvement de protestation a été annulé. Cependant, des hommes, mais surtout des femmes, sont venus en bus, voitures ou à pied pour s’informer de la situation de cette femme et mère de famille. Une situation qui n’a guère évolué. Elle est détenue pour des motifs jugés injustes de la part des signataires d’une pétition.
Laurence Gisquet a reçu le soutien d’élus réunionnais. Et maintenant, son histoire est même connue dans l’hexagone et dans les îles françaises des Antilles. Hier matin, on a entendu des chants de maloya. Une immense solidarité grandit de jour en jour autour de Laurence Gisquet, jusqu’à sa libération. Son père, présent hier matin, est à ses côtés.

J.-F. N.


Réactions

• Gyslène Bessière, “Rasin Kaf”

Femme, mère de famille et militante pour la préservation de la mémoire réunionnaise, elle porte son regard sur la situation de Laurence Gisquet. Elle la qualifie d’« intolérable ». Pour elle, le fait d’avoir mis cette mère en prison, car elle a voulu garder ses enfants, constitue « un crime, une humiliation ». Elle précise que « la justice a agi comme un bulldozer ». Elle s’interroge sur « le traitement mécanique de cette affaire ». Alors qu’il devrait être « humain ». Elle exige la libération de cette maman sur le champ.

• Sophie Laroche “Ni putes, Ni soumises”

Cette jeune fille est à la tête de la branche régionale du mouvement national de “Ni putes, Ni soumises”. Elle observe que cette histoire, celle de Laurence Gisquet, a trop duré. Car elle mène une grève de la faim en cellule. Et puis, personne n’a de nouvelles d’elle. Par ailleurs, Sophie Laroche et ses coéquipiers(es) sont en train d’effectuer des "sessions de respect" au sein des établissements scolaires. Une démarche qui doit aboutir à la connaissance de soi et des autres.

• Jean-Hugues Ratenon, pour de “Agir Pou Nout Tout”

Il voit en cette décision de justice - l’expédition express de Laurence Gisquet en prison - « une humiliation » pour ses enfants principalement. Cette décision, il l’a trouve « disproportionnée ». Il ne nous en dira pas plus.

• Élie Hoarau, pour le Parti Communiste Réunionnais

Il éprouve « un sentiment d’injustice ». Pour lui, la détenue doit être placée « en libération conditionnelle ». Pour parvenir à cette issue, « il faut qu’il y ait un grand mouvement de la population réunionnaise ».

• Gélita Hoarau, Sénatrice de La Réunion

Ce dossier a pour effet de la révolter. « Voir une mère jetée en prison comme une criminelle », elle ne peut l’imaginer ! L’arrestation de cette mère a eu lieu sous les yeux de ses enfants. A-t-on, un instant, pensé aux conséquences de cette manière de faire ? Très certainement, non ! Elle pense aussi au devenir de cette femme. Quel sera-t-il ?

• Marie-Thérèse Pauvrèz, nouvelle porte-parole de Momon Papa Lé La

Elle ne succède pas à Patrick Savatier. Elle vient s’ajouter à “l’équipage” de cette association. Une façon pour lui de la pousser sous les projecteurs. Le temps de reprendre des forces, les grévistes de la faim vont entamer d’autres actions. Elle aussi ne peut nous les présenter. Elle pense à la souffrance de cette mère et de ses enfants. Une injustice, pour elle qui se demande si « la justice protège les plus faibles ».

• Huguette Bello, Députée de La Réunion

Elle souligne d’emblée la ratification des Droits de l’enfant par la France. L’enfant, explique-t-elle, est avant tout « une personne ». Avec l’envoi de 2 des enfants dans un foyer métropolitain, ces droits sont-ils respectés ? A-t-on tenu compte du fait que cette mère de famille soit incarcérée dans une prison où les conditions de vie sont précaires. « Cette prison est une honte pour la République ». En fait, tout cela « me fait mal au cœur ».

J.-F. N.


Nassimah Dindar et Patrick Savatier écrivent au ministre de la Justice
La Présidente du Conseil général, Nassimah Dindar, a signé ce jour, avec le Président de l’association Momon Papa Lé La, Patrick Savatier, un courrier à l’attention de Monsieur le Garde des Sceaux, Pascal Clément, afin d’attirer son attention sur le cas de Madame Laurence Gisquet, actuellement incarcérée à la Maison d’arrêt de Saint-Denis. Nassimah Dindar précise dans ce courrier agir avec sa sensibilité de femme et de mère de famille qui a du mal à comprendre la sévérité de cette peine, bien qu’elle n’entende pas vouloir interférer dans les décisions judiciaires. (...)


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Messages

  • Bonjour,

    Oui, il y a des hommes aussi qui souffrent dans leur chair des à prioris de la Justice à leur égard. Oui, il y a malheureusement des femmes qui profitent du combat que nous menons contre les violences faites aux femmes. Oui il y a des hommes qui sont injustement accusés à tords et à travers.
    Je suis père, j’ai six enfants. Je connais, dans le fond de mes tripes, la profonde injustice qui est faite aux pères et aussi aux enfants dans le cadre de séparations.
    Oui, pour parler franc, il y a des garces comme il y a des salauds.
    Oui les premières victimes sont toujours nos enfants.
    Nés d’un acte d’Amour, ils sont trop souvent otages et donc victimes d’histoires d’Amour qui se finissent mal.
    Qu’elles se finissent bien pour les enfants ce serait un acte d’Amour qui pour eux ne se romperaient pas. Pensons y.
    Ce n’est pas tellement parce que c’est une femme que nous nous battons.
    Pas seulement parce que c’est une mère de famille.
    C’est parce qu’il y a une justice à deux vitesses. Pas de place pour les récidivistes mais une pour elle....
    C’est parce que rien ne justifiait la précipitation avec laquelle deux enfants, otages de l’un et l’autre, ont été placé en foyer, en métropole.
    C’est parce que une fois encore la médiation n’est jamais intervenue en cette affaire, au-delà des déchirures de maman et papa.
    C’est parce que la Justice est beaucoup trop lente à prendre des décisions.
    C’est parce que la Justice n’a pas suffisament les moyens d’enquêtes, ne s’attarde pas sur tous les faux témoignages à la charge de l’un ou l’autre, parce que le divorce est un commerce, parce que la résidence alternée n’est pas une priorité, parce que la parole de nos enfants n’est jamais entendue.
    Je suis papa et dans mon âme je porte en tant que tel les stigmates de l’Amour et des déchirures.
    Le problème de fond n’est pas là. Il est dans le respect que nous portons à nos enfants, dans la capacité que nous avons à en faire des priorités, à nos capacités respectives à leur reconnaître au- delà des pensions alimentaires et autres...le droit à papa et maman, en dehors des conflits d’intérêts
    Oui des papas souffrent dans leur chair, des mamans aussi mais des enfants aussi. il nous faut nous rappeler qu’ils sont un acte d’Amour. Que l’Amour en dehors de tout contexte politico religieux suppose une capacité d’échange, de partage. Pour l’enfant l’acte d’Amour doit pouvoir se prolonger au delà des déchirures intestines de papa ou maman, pour eux, rien que pour eux. et la Justice n’y aide pas. C’est pour celà et pour rappeler celà que nous souhaiterions qu’une médiation soit obligatoire dés que des parents veulent se séparer.
    Momon papa lé là


Témoignages - 80e année


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