Étude de l’ODR sur les érémistes de plus de 50 ans

Moyenne de la condamnation au revenu minimum : 7 ans et demi

14 septembre 2005

Dans sa note d’information parue en août dernier, l’Observatoire du développement de La Réunion publie une étude intitulée “Les allocataires du RMI de 50 ans et plus”. Selon l’ADI, ils sont environ 14.000 et la plupart d’entre eux doivent se contenter du revenu minimum depuis déjà plusieurs années. Nous reproduisons ci-après quelques extraits de l’étude avec des intertitres de “Témoignages”.

Selon les fichiers de l’Agence départementale d’insertion (ADI), en mai 2005, La Réunion compte plus de 78.000 bénéficiaires du RMI dont près de 18% d’allocataires de 50 ans et plus, soit environ 14.000 seniors.
Les allocataires seniors vivent plutôt de manière isolée : près de la moitié d’entre eux vivent seuls et sans enfant, ce taux est de 42% pour les autres allocataires.
Leur niveau de formation est plus faible : plus de 91% n’ont jamais été scolarisés ou ont un niveau d’études correspondant au premier cycle du secondaire, situation qui ne concerne que 49% des allocataires de moins de 50 ans.
En raison de leur faible niveau de formation, les seniors sont les allocataires les plus éloignés du marché du travail : plus de 60% sont au chômage et plus du tiers sont inactifs.

194.000 Réunionnais dépendent du RMI

Au 31 décembre 2004, La Réunion compte plus de 76.000 allocataires du RMI, avec une progression moyenne d’environ 3% par an depuis une quinzaine d’années. Près de 194.000 Réunionnais dépendent de ce minimum social, qu’ils soient allocataires eux-mêmes, conjoints, enfants, ou ayants droit d’un allocataire, ce qui représente 25,7% de la population (Source CNAF).
Les études de la DREES ont montré que la tendance structurelle à l’augmentation du nombre d’allocataires du RMI de 50 ans et plus est davantage liée aux facteurs démographiques qu’aux fluctuations de l’activité et du chômage. Or, selon les projections de population réalisées par l’INSEE pour La Réunion, la population des seniors devrait croître fortement d’ici à 2030.

Le problème des contrats d’avenir

Le récent contrat d’avenir peut favoriser l’insertion professionnelle des seniors, dans la mesure où une clause particulière permet de prolonger leur contrat pour atteindre une période maximale de 5 ans, tout en gardant les conditions d’aides prévues au cours de la 3ème année du contrat. Cependant, la dégressivité jusqu’à 25% de l’aide de l’État lors de la 3ème année peut poser des problèmes de financement aux employeurs potentiels.
Au plan national, le gouvernement prévoit de mettre en place, avant la fin de l’année, un plan d’action pour l’emploi des seniors. Probablement, certaines actions seront destinées spécifiquement aux allocataires âgés du RMI, l’une d’entre elles pourrait utilement cibler les problèmes d’expression orale ou écrite en français.


An plis ke sa

o Un sur trois érémistes depuis 10 ans
En moyenne, l’ensemble des bénéficiaires du RMI perçoit cette allocation depuis environ 6 ans. Les allocataires seniors sont plus ancrés dans le dispositif : ils perçoivent le RMI depuis 7,5 ans en moyenne. Très peu d’allocataires de cette tranche d’âge sont dans le dispositif depuis moins d’une année, alors que plus de la moitié d’entre eux y sont depuis plus de 6 ans, et plus d’un tiers depuis plus de 10 ans.

o 40% ne sont pas inscrits à l’ANPE
Plus de 40% des signataires de contrats d’insertion seniors ne sont pas inscrits à l’ANPE lorsqu’ils sont au chômage, contre un peu plus d’un quart pour les moins de 50 ans. D’autre part, le tiers des seniors est inactif, tandis que moins de 6% d’entre eux suivent une formation ou exercent une activité professionnelle, que celle-ci soit dans le cadre d’un emploi aidé ou non.

o Le RSO
Le RSO a vu le jour dans les Départements d’Outre-mer en 2001, afin de donner aux allocataires de plus de 50 ans la possibilité d’accéder à un revenu amélioré jusqu’à leur retraite ou jusqu’à 65 ans, sachant que le versement du revenu de solidarité entraîne le retrait du marché du travail et de l’insertion. Cependant, le RSO peut être moins protecteur que le RMI pour certains profils d’allocataires. Au 31 décembre 2004, La Réunion compte environ 5.800 allocataires du RSO, majoritairement des femmes, pour un potentiel de 12.600 personnes.


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Témoignages - 80e année


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