Accord dit de « sécurisation de l’emploi » : lettre de la CGTR aux parlementaires

« Ne pas voter ce texte d’une violence inouïe contre les salariés et le salariat »

15 février 2013

Le 2 février dernier, Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR, a adressé aux 7 députés et aux 4 sénateurs un courrier leur demandant de ne pas voter la traduction dans la loi de l’accord signé par le patronat et des syndicats minoritaires le 11 janvier dernier. « Un tel accord ferait des ravages et accentuerait la crise de l’emploi », estime la CGTR qui demande à rencontrer les parlementaires.

(photo darchives J.-F.N.)

Ivan Hoareau : « un tel accord ferait des ravages et accentuerait la crise de l’emploi et le mal-être dans l’entreprise surtout dans la situation totalement délitée de La Réunion »

L’accord du 11 janvier 2013 dit « de sécurisation de l’emploi » constitue une attaque « historique » en ce sens qu’il est porteur de graves reculs sociaux et d’un démantèlement des principes et de l’ordonnancement juridique du droit du travail.
Il est la traduction fidèle de cette volonté du MEDEF d’utiliser la crise pour mettre à bas beaucoup de ce qui reste d’acquis sociaux.
Les salariés ont contribué à l’élection de M. Hollande alors que le MEDEF s’y est opposé fermement.

Le déséquilibre est patent entre « les avancées » qu’auraient obtenues les salariés et ce qu’ils devraient subir avec un tel accord.
Beaucoup de ces « avancées » n’en sont pas compte tenu des conditions de leur concrétisation (complémentaire Santé, encadrement du temps partiel, de leur financement (droits rechargeables...), de leur faible périmètre d’application et de leur « évitement » possible (taxation des contrats courts).
Tout ce qu’il leur en coûtera pèsera lourd et vite (dès promulgation de la loi que le gouvernement veut rapide).
De la fin du CDI, à la déjudiciarisation des procédures de licenciements facilités, voire incités, en passant par la mobilité « forcé », l’accord compétitivité/emploi de Sarkozy a trouvé ici application.

Un tel accord ferait des ravages et accentuerait la crise de l’emploi et le mal-être dans l’entreprise surtout dans la situation totalement délitée de La Réunion.
Les non-signataires sont largement majoritaires face aux signataires (ce que révèlent une fois de plus les résultats des élections dans les TPE, et ici comme en France).
La CGTR souhaiterait vous rencontrer assez urgemment compte tenu du calendrier parlementaire (examen mi-mars) pour vous exposer les raisons de ne pas voter ce texte d’une violence inouïe contre les salariés et le salariat.

CGTR : appel à la grève le 5 mars

« Dans le cadre de l’appel national lancé par la CGT et FO, la CGTR appelle l’ensemble des salariés en activité ou au chômage à se mobiliser le 5 mars, à la veille de l’examen par le conseil des ministres du projet gouvernemental de transcription dans la loi de l’ANI du 11 janvier de régression sociale.

Elle appelle les salariés à se mettre en grève pour faire échouer ce texte du MEDEF visant la soumission pleine et entière des salariés au bon vouloir du MEDEF ».

Solidarité avec les travailleurs de Valmorex

Dans un communiqué diffusé hier, la CGTR « apporte son entière solidarité aux travailleurs en grève et dénonce le mépris patronal ».

« Depuis le 4 février, plus de 90% des salariés des 2 sociétés Valmorex (plus d’une douzaine de salariés) sont en grève pour notamment :

- arrêter la procédure de licenciement en cours,

- l’application de la convention collective du BTP,

- le non-paiement des heures supplémentaires,

La demande d’une unité économique et sociale composée de ces deux sociétés et une exigence forte des salariés en lutte.

Le patron refuse de discuter, à fortiori de négocier avec la CGTR (ou autres syndicats) majoritaire dans le groupe ».

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