Asia Food : 2ème semaine de grève

Négociation dans le bouchon

16 juin 2004

Le personnel d’Asia Food, célèbre société panonnaise, est toujours en grève, après plus d’une semaines de conflit. Licenciements abusifs, non application de la convention collective, etc, les revendications restent les mêmes. Avec pour seule question : quand va-t-on respecter le travailleur réunionnais ?

Thierry Rousseau, délégué CGTR au sein de l’entreprise, revient sur ces licenciements arbitraires. Avec une dizaine de grévistes, il demande l’annulation pure et simple des 7 licenciements. Grâce aux différentes tentatives de négociation, 4 des licenciés ont pu bénéficier du licenciement économique, avec la programmation d’un plan de formation, dans le cadre des Congés individuels de formation (CIF). Les 3 autres salariés se sont vus remerciés par Asia Food pour faute grave.
À présent, seul un de ces derniers pourrait être repris par la société, qui n’a pas tenu à s’exprimer sur cette grève. Les 7 licenciés ont pour la plupart 2 ans d’ancienneté. Les salariés se demandent aujourd’hui pourquoi une telle attitude de leur direction. Peut-être préfère-t-elle maintenir ses employés dans un statut précaire ? Ou du moins, a-t-elle du mal à pérenniser leur emploi ?
S’ajoute à cela la non reconnaissance du travail effectué. Les grévistes ont pourtant l’intime conviction de fournir un travail de qualité. Ils soulèvent ainsi le problème du bien-être au sein de l’entreprise, mis à mal par l’irrespect de la direction envers le personnel. Quand va-t-on respecter le travailleur réunionnais ? et ses droits ?
Les grévistes reviennent par ailleurs sur l’application des coefficients de qualification. "Le patron a accepté d’augmenter les coefficients, sans pour autant augmenter le salaire", déclare le délégué syndical. "Nous ne nous nourrissons pas de coefficients", poursuit-il. Et que dire de la prime d’ancienneté, basée sur un salaire inférieur au SMIC ? Les grévistes réclament, et nous pouvons les comprendre, que la prime soit attribuée en fonction du SMIC, la base réelle d’un salaire. Là encore, selon Thierry Rousseau, c’est une preuve inaliénable du non respect envers les employés.
Dans la journée d’hier, ils rencontraient le patron d’Asia Food pour tenter d’installer le dialogue social, mais en vain. Une convocation au tribunal pour délit d’entrave, remis par huissier, leur a été “seulement” adressée. L’heure de la conciliation n’est pas encore arrivée. Aujourd’hui, à 11 heures, ils devraient rencontrer de nouveau leur direction. Mais, pour quelle issue ? Les grévistes se le demandent encore.

Bbj


Soutien de l’URE-CGTR aux grévistes d’Asia Food

"Ne pas céder aux pressions"

L’Union Régionale Est CGTR constate que le conflit qui oppose les salariés de l’entreprise Asia Food à leur patron entre dans sa deuxième semaine.
Jusqu’à maintenant, pour le syndicat, "le patron de cette entreprise n’a pas daigné entamer de véritables négociations avec les salariés. Pire, il semblerait que, comme pour Nicollin, les forces dites “de l’ordre” seraient prêtes à intervenir manu militari dans les heures qui viennent contre les grévistes". Si les autorités passent aux actes, l’Union régionale Est CGTR fait savoir, par communiqué de presse, qu’elle "condamnera cet acte d’intimidation et de brutalité. Les salariés n’ont-ils donc plus droit de faire grève ? À quand les amendes ou la prison ?"
Le syndicat apporte son entière solidarité "à ces travailleurs en lutte contre l’exploitation patronale et pour le respect de leurs droits. Nous leur demandons de ne pas céder aux pressions policières et patronales". Enfin il termine en appelant les militants syndicaux ou associatifs, les travailleurs et les chômeurs "à soutenir les grévistes de Asia Food".


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