Grève dans l’entreprise de manutention

Négociations bloquées à la SOMACOM

5 juillet 2013, par Manuel Marchal

Des négociations salariales ont encore échoué dans une entreprise. Les travailleurs sont contraints à la grève pour se faire respecter.

Le port-Est de nouveau au ralenti. Le refus de la direction de la SOMACOM d’accorder une augmentation de 3% a déjà des conséquences : des navires ne sont pas déchargés, et la CCIR appelle à une médiation d’urgence.
(photo d’archives M.M.)

Depuis mercredi, tous les travailleurs de la SOMACOM sont en grève. Cette action fait suite à l’échec des négociations salariales annuelles. Les dockers revendiquent 3%, soit à peine de quoi faire face à la hausse des prix dans l’alimentation. La direction propose 1%, soit en dessous de l’inflation. Pour le moment, aucune réunion n’est prévue.

Hier, la Chambre de commerce et d’industrie a demandé une médiation de toute urgence. Elle indique que des bateaux ne peuvent être déchargés. Des containers sont donc déroutés à Maurice.

Depuis le début de l’année, les grèves provoquées par l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) se multiplient. À la STAR, à la SEPUR, à Carrefour Sainte-Suzanne, à la CILAM, chez Renault ou à la SHLMR entre autres, le blocage est tel qu’il faut plusieurs jours avant que des discussions s’engagent.

Lors d’une conférence de presse au lendemain de la fin de la grève à la SERMAT, les dirigeants de la CGTR et de la CFDT avaient dénoncé le recours systématique du patronat au pourrissement du conflit. Pour ne rien lâcher, les directions misent sur l’épuisement des travailleurs, ou sur une éventuelle impopularité du mouvement. Quand elles ne se tournent pas vers la justice pour obtenir la levée du piquet de grève.

C’est pourquoi les conflits ont souvent dépassé une semaine avant que le dialogue reprenne. Et lorsque l’on constate le résultat, il est souvent proche de ce que demandaient dès le départ les travailleurs. Dans ce cas, on se rend compte qu’il était possible d’avoir tout de suite un accord, ce qui aurait épargné bien des désagréments aux deux parties et aux personnes touchées par l’impact de la grève.

La CCI demande la médiation de toute urgence. Lorsque l’on constate l’efficacité de cette procédure lors du dernier conflit social au Port-Est, il reste à espérer que la direction ne cherchera pas à laisser pourrir inutilement la situation. Car c’est sur elle que reposera la responsabilité de toutes les conséquences d’un arrêt du déchargement des navires.

M.M.

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