Financement Français

Non à la discrimination des PME malgaches

26 avril 2008

Ce n’est pas une nouvelle bataille que la commémoration des évènements du 29 mars impose à nos leaders économiques. La lettre que les groupements patronaux ont envoyée, le 1er avril 2008, au Directeur de l’Agence Française de Développement (A.F.D.) à Madagascar, ne risque pas moins d’être interprétée politiquement.

« Nous avons été saisis par nos membres des difficultés d’accès au financement de CAP Export pour les entreprises non membres de la Chambre de Commerce et de l’Industrie France Madagascar (CCIFM) et surtout du conseil qui leur est donné d’y adhérer.
Nous avons l’honneur de vous faire part de notre étonnement et de notre indignation devant cette pratique discriminatoire. Le financement de CAP Export dans sa conception initiale devant être ouvert à toutes les entreprises, il ne saurait en tout état de cause être réservé aux membres du groupement gestionnaire du fonds. Nous rappelons que dès le début, nous avions fait part de nos craintes quant à un possible dérapage »
, souligne notamment la lettre commune du G.E.M. (Groupement des Entreprises de Madagascar), du G.E.F.P. (Groupement des Entreprises Franches et partenaires), du SIM (Syndicat des industries de Madagascar) et du FVMPAMA (Groupement des Entrepreneurs Malgaches).

Pour les profanes, la déclaration est difficile voire impossible à comprendre. Elle l’est d’autant plus que peu ou prou de personnes sont au fait des facilités que l’ancienne mère patrie continue d’accorder au pays.
Depuis 2 ans, il a été par exemple mis en place dans le pays le projet CAP Export. Crée en 2005 par le ministère français chargé du commerce extérieur avec comme principaux objectifs l’emploi à l’étranger, notamment des jeunes ; la conquête de marché à l’étranger ; et la politique commune à l’exportation, cet instrument vise notamment à promouvoir les exportations française.

En dépit de cet objectif, CAP Export s’est engagé dans certains pays comme Madagascar pour le développement des exportations locales. Selon le site de l’A.F.D. une enveloppe de 2,6 millions d’euros était d’ailleurs affectée pour la promotion du secteur privé dont 600.000 dollars gérés par la CCIFM.

On ne sait quelle part de ce budget a été utilisée effectivement au bénéfice des exportations. On ne connaît pas non plus la part des aides françaises affectées exclusivement aux entreprises malgaches. En tout cas, ce n’est certainement pas par hasard que le groupement des entreprises et des entrepreneurs se manifeste contre la discrimination constatée dans la mise en œuvre du projet CAP Export.
A lire le communiqué conjoint des groupements économiques, personne ne peut bénéficier des facilités du CAP Export sans être membre de la CCIFM à qui la coopération française a confié la gestion du projet. Cela n’est pas sans rappeler les rumeurs selon lesquelles l’“investisseur” blanc “sac-au-dos” aurait 1.000 fois plus de chances de bénéficier d’un prêt auprès d’une banque de la place qu’un jeune diplômé basané d’Ankatso pour démarrer une affaire.
Tout cela n’existera plus quand le système bancaire malgache ne doit pas se référer à Paris pour un petit prêt de quelques centaines de milliers d’euros. Paris qui reste la capitale de Madagascar pour les prêts bancaires.


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