Rassemblement de l’Intersyndicale

Non à une réforme sans négociation

19 octobre 2007

Ils n’étaient pas nombreux à participer hier à la matinée de mobilisation, pour signifier le refus catégorique de la réforme des régimes spéciaux. À peine deux cents personnes. Pourtant, l’intersyndicale CFDT-CFTC-CGTR notait un fort taux de grévistes dans les entreprises. Une motion a été déposée à la préfecture.

On s’attendait à une matinée sociale beaucoup plus forte, du moins plus visible. Ils ne seront qu’à peine deux cents grévistes à prendre les rues dionysiennes jusqu’au square de la préfecture. Pour autant, les revendications sont là, fortes, décidées. Les salariés des industries électriques et gazières (IEG) ne veulent pas entendre parler du projet de réforme des régimes spéciaux, donnant écho au mouvement national. Pour eux, c’est une attaque sans précédent du gouvernement et du Président de la République sur les garanties sociales des salariés. Dans son communiqué, l’intersyndicale dénonçait « la méthode et le calendrier imposés par le gouvernement concernant la réforme de leur régime spécial de retraite, dans un cadre non négociable ». Les trois syndicats considèrent que l’allongement de la durée de cotisation n’est pas la réponse aux questions de financement des retraites. Et de préciser « le régime des IEG ne connaît aucun problème de financement, celui-ci est assuré en totalité par les salariés et les entreprises de la branche ». Y aura-t-il de réelles négociations avec les partenaires sociaux ? C’est du moins la demande de l’intersyndicale, reçue brièvement par un représentant de la préfecture, juste pour déposer une motion.

Projet antisocial qui vise la précarité

Le projet de Nicolas Sarkozy est antisocial. On n’a pas arrêté de l’entendre. Les journalistes eux s’étonnent que la bataille contre le projet gouvernemental n’a pas réuni toutes les corporations syndicales. 3 syndicats réunionnais pour assurer la bataille, est-ce suffisant ? « Odrémié, nana rienk troi sindika i fé poudbon, kë tout la bann i manz azot inn à lot. Nou lé pa bonpé, mé le préfé i antann anou là krié, nou vé pa. Espéron la tab négosiasion sora ouvèr. An tou ka, mi aksèp banna i fé zot réform san prann an kont nout zidé », m’explique un gréviste. Pour Max Banon (CGTR), « c’est le début de l’action, qui va certainement jouer dans la durée ». Et ce dernier de noter que les objectifs du gouvernement visent la division chez les travailleurs, mais surtout casser tout simplement les régimes de retraite, qu’importe la situation dans laquelle se trouveront les retraités eux-mêmes. « Comment faire travailler des gens jusqu’à 70 ans, alors que des jeunes désespèrent de trouver un emploi ? Avec le mise en retraite à 55 ans, pour les métiers pénibles, il y a possibilité d’embaucher les plus jeunes qui subissent le chômage », souligne le syndicaliste. Pour Guy Rupert, salarié à EDF depuis 10 ans maintenant, il importe de défendre des acquis sociaux. Il rejoint Max Banon sur le fait que les techniciens et agents, âgés, intervenant en milieu périlleux, dans des conditions souvent difficiles, doivent pouvoir bénéficier d’une retraite à 55 ans. « Il ne faut pas tirer vers le bas, mais plutôt vers le haut. Et cette réforme nous tire vers le bas. Nous ne pouvons être d’accord avec cela », déclare Guy Rupert. Herland Robert, qui travaille au service mutualité d’EDF, revient lui sur l’importance d’embaucher des jeunes, facilité par le départ en retraite à 55 ans. Mais surtout, il note que « beaucoup de retraités EDF sont dans des situations de précarité ». A bon entendeur ...

Bbj


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