
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Tribune libre à propos du chômage à La Réunion
25 février 2005
(page 3)
Certains des propos tenus par Madame la ministre de l’Outre-mer, ici et là, au cours de son séjour à La Réunion méritent que l’on s’y arrête un instant.
Parler, comme elle fait, un brin agacée, de "la précision que (les) lecteurs sont en droit d’attendre" de leurs journaux est marqué au coin du bon sens. Encore faut-il conjuguer ce précepte en toutes occasions. C’est une question d’étique et même de crédibilité.
Par exemple, lorsqu’elle affirme d’une manière catégorique qu’il a été enregistré "66.310 demandeurs d’emploi à la fin 2004", "la précision que (les) lecteurs sont en droit d’attendre" et, au-delà, l’opinion publique à laquelle elle s’adresse, exige que l’on précise, pour le moins, plusieurs choses :
D’abord qu’il s’agit des seuls demandeurs d’emplois de la catégorie I, à l’exclusion (oui !) des demandeurs d’emploi des autres catégories qui ne sont pas moins frappés par le chômage.
Ensuite que ce chiffre est celui de l’ANPE alors que, de son côté, l’INSEE en fournit un autre, bien plus élevé : près de 100.000.
Préciser également que si l’ANPE fait état d’une baisse sensible du chômage, l’INSEE dit le contraire.
Pour davantage de “précisions”, il conviendrait également de dire que, contrairement à ce que d’aucuns pourraient penser, ces chiffres, aussi divers que variés, ne sont pas forcément faux. Car, à la vérité, c’est “l’étalonnage”, ce sont les critères qui ne sont pas les mêmes - l’intérêt également entre celui qui a en charge l’emploi et a donc tout intérêt à voir le chômage baisser, témoignage de son efficacité, et l’autre, qui lui, n’a pas en charge ce dossier et peut avoir un regard sinon plus neutre, en tout cas, moins intéressé.
Tout le monde ne sait pas forcément que les “critères” utilisés par l’ANPE ne sont pas ceux de l’INSEE ; ce serait, pour prendre un exemple concret, comme si les uns, pour mesurer la température d’un malade, utilisaient un thermomètre gradué en degrés Fahrenheit et les autres, un thermomètre gradué en degrés centigrades ! Et tous, occupés à leurs savants calculs et également à leurs polémiques, allant jusqu’à oublier le degré de gravité de la santé du patient.
Autre exemple où "la précision que (les) lecteurs sont en droit d’attendre" s’impose, c’est la précarité.
"Je n’ai cessé de dire, déclare la ministre, que mon objectif est de faire reculer le nombre d’emplois aidés, qui, par définition sont des emplois précaires, au bénéfice de véritables emplois durables dans le secteur marchand".
Voilà qui a le mérite de la clarté. Il va de soi que les emplois dits “aidés” sont des emplois précaires ; ceux qui y sont employés, et n’ont pas d’autres choix, en savent quelque chose. Mais en quoi ces “emplois aidés” auraient-ils le monopole de la précarité ? Et en quoi le “secteur marchand” ne serait-il pas concerné ?
Que dire des employés communaux non titulaires (près de 9 sur 10) qui sont “par définition” des emplois précaires ? Faudrait-il les supprimer pour... combattre la précarité ? Que dire des emplois précaires utilisés - à moindre frais - dans le secteur public et dans les administrations ? Va-t-on les supprimer pour autant au prétexte de combattre la précarité ? À moins, bien sûr, de les remplacer par de “vrais emplois” sur de “vrais postes” dont le manque est criant. Mais là, la ministre ne dit rien.
Et que dire de ce “secteur marchand” où il n’y aurait, semble-t-il, que de “véritables emplois durables” ?
"La précision" que tout le monde "est droit d’attendre" serait de dire que la précarité se développe à la vitesse grand V depuis ces dernières années dans ce “secteur marchand” ; cela est mentionné dans toutes les publications officielles.
Que dans le secteur du commerce et des services, les CDD et autres contrats précaires représentent pratiquement les deux tiers des emplois ;
Que dans le secteur du BTP, réputé stable - et notamment dans les grandes entreprises - les CDD, les contrats de chantiers (même si, abusivement, ces derniers sont assimilés à des CDI) et autres contrats précaires concernent pratiquement la moitié des effectifs (dans certaines grandes entreprises, les “permanents” ne représentent plus que le tiers des effectifs) ;
Que dans les offres d’emploi enregistrées par les services officiels, pratiquement les deux tiers sont des CDD et autres contrats précaires. Encore que, ne sont pas considérés comme contrats “précaires” les contrats excédant 6 mois, présentés comme “normaux”.
Et enfin, comment peut-on dire vouloir faire reculer les emplois précaires au bénéfice de “véritables emplois durables” quand, dans le même temps, on prend une disposition qui permet, à la faveur d’un départ en congé-solidarité, de remplacer le salarié qui s’en va par... deux à temps partiels ? Le temps partiel serait-il devenu un “véritable emploi durable” ?
Alors, oui, en matière d’emploi et de chômage, il y a des précisions que l’opinion, dans son ensemble, est en droit d’attendre. Car, au de-là des chiffres et des pourcentages que l’on se jette à la face, il y a des hommes, des femmes, des familles. Et ce ne sont pas que des chiffres ni des pourcentages.
Georges-Marie Lépinay
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