Pascaline Lartin, agent administratif en CEC

Notre intégration tout simplement

13 juillet 2005

Pascaline Lartin occupe le poste d’agent administratif en CEC au secrétariat de direction Collège Texeira Da Motta à La Possession. Son contrat a été renouvelé pour une année. Peut-être la dernière ? Devant cette incertitude, elle demande ’l’union des élus réunionnais pour défendre leur cause auprès du gouvernement. On ne peut pas nous jeter comme des kleenex après tant d’années d’efforts’.

(page 2)

Pascaline Lartin occupe le poste de secrétaire de direction en contrat emploi consolidé au Collège Texeira Da Motta à la Possession. Malgré le renouvellement du contrat pour un an, elle est inquiète pour son avenir. Elle ne souhaite pas que son nom complète la longue liste déjà longue des chômeurs. Elle déplore l’immobilisme de certains hommes politiques. "Très déçue par la politique", elle constate que seuls "Huguette Bello, Christophe Payet et Paul Vergés ont répondu aux courriers des défenseurs des emplois précaires".

De CES en CEC

Cette rentrée scolaire, elle sera aux côtés de ses collègues pour faire la grève. "Nous voulons conserver notre poste", indique-t-elle. "Nous demandons une intégration en lien avec nos capacités et notre expérience professionnelle". Effectivement parmi ces salariés, "certains ne savent ni lire, ni écrire". Pascaline Lartin "a, de 1994 à 2001, occupé le poste de secrétaire auprès d’établissement scolaire ou de collectivités". Lors de l’ouverture du collège Texeira Da Motta de 1999 à 2001, elle a bénéficié d’un contrat emploi solidarité.

Elle assure des tâches diverses

Devant son engouement pour ce travail et sa rigueur au travail, le principal de ce collège lui a proposé un CEC pour la rentrée de 2001. Une évolution en termes de statut certes. Depuis, elle travaille 30 heures par semaine et elle perçoit 817 euros par mois. Elle effectue des tâches diverses au secrétariat de direction. Elle est l’un des pont entre le principal, le principal adjoint, les professeurs, les élèves, les agents d’entretien... Elle gère les absences du personnel, remplit les contrats, accueille les parents ... Elle a également formé "une contractuelle et un agent administratif".

Du stress à l’incertitude

Elle a noué "de bonnes relations avec l’ensemble du personnel". Aujourd’hui, elle s’inquiéte : "mon contrat sera-t-il consolidé à la prochaine rentrée scolaire ?" Dans cette bataille, elle bénéficie du soutien du principal et des collègues titulaires de l’Education Nationale. "Malgré tout je stresse", précise-t-elle. "Aujourd’hui, je suis très déçue. J’ai donné 7 ans de ma vie". Effectivement comme ses collègues, elle revendique "la pérennisation des CEC". Elle doit subvenir aux besoins de la famille. Elle paie "la cantine scolaire de son fils, les frais de transport, les vêtements, la papeterie... Plus les factures et le remboursement du crédit". Elle gère au mieux sa rémunération.

Nous devons être solidaires

En plus, elle assure seule l’éducation de son enfant. "Je vous demande, dit-elle, de vous mettre un instant à la place d’une famille nombreuse, au sein de laquelle un seul parent perçoit le salaire d’un CEC ou d’un CES". Aujourd’hui, Pascaline Lartin déplore que "certaines personnes acceptent tout sans se battre". Elle appelle à l’unité des élus réunionnais pour proposer au gouvernement la pérennisation de l’ensemble des emplois précaires. "On n’a pas le droit après de longues années d’efforts de nous jeter comme des kleenex", termine Pascaline Lartin.

Jean-Fabrice Nativel


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus