Alliance de la Jeunesse pour la Formation et l’Emploi à La Réunion

« Notre priorité : l’emploi »

5 mars 2012, par Céline Tabou

Lors d’une conférence de presse samedi à Saint-Pierre, l’Alliance de la Jeunesse pour la Formation et l’Emploi à La Réunion a dénoncé les nombreux maux de la société, qui « ne datent pas d’hier, mais force est de constater que cela ne s’arrange pas. Face à cela, nous arrivons à une situation de non-retour ».

Hassan Issabhaï a rappelé la situation actuelle, « 49% de la population vit sous le seuil national de pauvreté (911 euros/mois), 29,5% des Réunionnais sont sans emploi dont 60% de jeunes » et expliqué que « les manifestations ciblées sur des revendications précises se sont ouvertes à des questions sociétales. Comment passer de la survie à la vie ? Quel projet pour quelle société ? Quel avenir ? Ce sont ici et là des questions de fond que pose la population ». Face à cela, l’AJFER a expliqué que « plus que jamais et au regard des derniers mouvements sociaux, nous devons apporter des propositions concrètes ».

Priorité à l’embauche des Réunionnais

Gilles Leperlier, président de l’AJFER, propose d’adapter « le nombre de postes ouverts aux concours en fonction des besoins réels de l’île dans tous les domaines ». En effet, l’association dénonce l’embauche de 100 Réunionnais sur les 1.000 postes disponibles chaque année dans l’Éducation Nationale, « cette situation n’a que trop duré. Avec l’augmentation de la population d’ici à 2020, aucun poste dans la fonction publique ne doit être mis au mouvement national ».
Dans le secteur privé, l’AJFER a plusieurs recommandations, notamment « redonner au Pole Emploi une place centrale, avec des moyens humains adaptés », a indiqué Béatrice Leperlier. En effet, ces derniers veulent que tous les employeurs déposent leur offre d’emplois au Pôle Emploi, car « aujourd’hui, seulement 45% des offres d’emplois de La Réunion passent par le Pôle Emploi ». L’AJFER souhaite également que le Pole Emploi délivre « attestation d’absence de compétence locale » avant d’embaucher à l’extérieur. Préconisant « à compétence égale, la priorité doit être donnée aux Réunionnais ».

Co-développement, logement et formation

Le président de l’AJFER a rappelé la nécessité d’un co-développement avec les pays de zone Océan Indien en dressant « le besoin prévisionnel en emplois qualifiants à La Réunion et dans la zone océan Indien sur plusieurs années afin d’adapter les formations, notamment dans les secteurs créateurs d’emplois comme l’environnement, l’énergie renouvelable, la recherche et développement, mais surtout dans la zone océan Indien, facilité d’adaptation, co-développement, proximité, relation gagnant-gagnant. Passer de la mobilité forcée à la mobilité choisie ».
Parmi les nombreuses propositions faites, l’AJFER propose de « répondre aux besoins qui ne sont pas satisfaits à La Réunion ». Prenant l’exemple des gardes d’enfants à domicile et les micro-crèches de proximité. Les membres de l’AJFER ont dénoncé le nombre très limité de places en crèche : « Notre île dispose de 4.200 places au sein de 156 Établissements d’Accueil du Jeune Enfant. Trop peu pour accueillir les 42.000 marmailles de moins de 3 ans que compte l’île ».
« En tant qu’organisation de jeunesse, il est de notre devoir d’interpeler les candidats et de leur faire part de nos revendications comme il est du devoir d’un possible futur président de la République d’apporter des réponses claires », a conclu Stephenson Lallemand. Ce dernier a indiqué qu’un courrier avait été envoyé à François Hollande (PS), Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) et Éva Joly (EELV) pour leur « faire part de notre vision d’avenir ».

Céline Tabou


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