Revalorisation insuffisante de l’allocation chômage

Notre SMIC vaut toujours moins que celui d’un Français

8 juillet 2006

2% d’augmentation sur l’allocation chômage. L’UNEDIC creuse encore plus le fossé social, alors que le taux d’inflation réunionnais gagne les 3,2%, et quand bien on concède une revue de 3,05% pour le SMIC. Le Réunionnais voit son pouvoir d’achat s’alanguir. À quand l’application de l’article 75 de la loi d’orientation, pour la création de l’observatoire des prix et des revenus ?

Agir Pou Nout Tout ouvre son tour de l’île social par le marché forain du Tampon. Pétitions, tracts, le collectif est mobilisé par la bataille, et revendique l’application de la loi. Pourquoi donc n’applique-t-on pas une loi d’état, alors que les prix réunionnais sont en constante évolution ? De porte en porte, sur les marchés forains, la rencontre avec la population réunionnaise appelle un constat : un sentiment de révolte quant à la cherté de la vie. Les Réunionnais déplorent des abus tarifaires, et aussi le manque de responsabilités de autorités compétentes qui jouent le jeu du système commercial. "C’est là que l’on remarque la complicité entre le système commercial et les services de l’État", s’insurge Jean-Hugues Ratenon, président du collectif. Une pétition est à la disposition de tous pour que l’État prenne ses responsabilités et décrète cette loi.

État, hors la loi

Les Réunionnais ont besoin de savoir, et une solution doit être trouvée avant qu’une majorité de citoyens sombre dans une paupérisation inévitable. Jean-Hugues Ratenon note que le fait d’augmenter le SMIC et l’allocation chômage incite grandement les commerçants à suivre la même mouvance. D’où l’importance de contrôler l’évolution des prix, surtout dans "un département sinistré comme La Réunion, et d’autant plus que le pouvoir d’achat des Réunionnais est inférieur à celui des Français" précise-t-il, avant de poursuivre "si on fait la proportion, cela veut dire que notre SMIC est toujours inférieur à celui d’un Français et qu’il y a des inégalités entre citoyens de la république française. La France est une et indivisible. Il faut croire que l’on creuse davantage le fossé social". Quelle solution ? On n’aura cessé de le rappeler : la mise en place de l’observatoire des prix et des revenus passe par l’application de la loi. L’État est hors la loi en la matière, n’appliquant pas une loi votée par ses soins.

Pour l’application de l’article 75 de la loi d’orientation

Où est l’égalité dans ce dossier ? Autant dire "où est la légalité ?", puisque rien ne se passe pour que l’article 75 de la loi d’orientation agisse en faveur des petits porte-monnaie. Le copinage entre les instances de l’État et du tissu économique est flagrante. Les prix continuent leur ascension faramineuse, les familles réunionnaises s’endettent. À quand une véritable politique de contrôle des prix, et de valorisation des salaires ? À La réunion, on persiste à espérer qu’une prise de conscience va s’opérer, à la préfecture, dans les collectivités locales, dans tous les rangs politiques. N’est-ce pas ainsi que l’on procèdera à la réalisation d’une cohésion sociale ? Il y a encore beaucoup à faire.

Willy Técher


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