Aide éducateurs en colère

« Nous appellerons à la grève générale à compter du 1er juin »

29 avril 2004

Les aide éducateurs sont en colère : issus d’établissements de Saint-Paul, Saint-Leu, Trois-Bassins, Le Port, ils ont dénoncé, dans un courrier publié ci-après, les conséquences alarmantes que le non-renouvellement de leur contrat a et aura encore sur les jeunes scolarisés. À bout de promesses non tenues, les aides éducateurs menacent d’une grève générale si aucune solution satisfaisante n’est trouvée.

« Pour beaucoup d’entre nous, nos contrats sont arrivés à terme et pour d’autres la fin est proche.
Cinq années durant, nous avons travaillé sur des postes qui, pour la plupart, ne nous étaient pas attribués. Malgré tout, nous avons assuré nos contrats jusqu’à la fin.
Aujourd’hui, beaucoup d’écoles, de collèges et de lycées ont besoin de nous. La pérennisation a toujours été une utopie mais nous aurions dû avoir à la place de la sécurité du travail, une formation... Dans notre regroupement d’aides éducateurs de l’Ouest, 4 sur 160 ont reçu une formation digne de ce nom. On nous a accusés de fainéants ! Il paraît que nous dormons sur nos "lauriers" et que nous attendons que l’argent nous tombe dans la poche.
Beaucoup de pressions sur nous durant 5 ans, beaucoup de critiques et aujourd’hui un constat : quand il n’y a plus d’aides éducateurs, cela veut dire insécurité dans les établissements, encadrement défaillant des élèves au niveau de la vie scolaire et de l’accompagnement pédagogique. Des services créés durant nos contrats sont maintenant fermés.
Le Conseil académique des aides éducateurs était une structure qui ne prenait aucune décision mais qui apportait des réflexions. Nos représentants ont-ils été entendus ? Non. La plupart de nos demandes ont été rejetées et même ignorées.
Un exemple de situation délicate : un établissement doté de 19 aides éducateurs (ce qui est quand même beaucoup ou plutôt suffisant) se retrouvera à la rentrée à 4 assistants d’éducation. 4, un chiffre qui fait froid dans le dos, pour encadrer 1.000 élèves. La situation est grave car on passe d’un poste d’assistants d’éducation à 35 heures par semaine à celui d’un assistant d’éducation à 14 ou 23 heures par semaine.
Vu la situation, les promesses qui ont été faites et non tenues, nous demandons à ce que notre appel soit entendu et qu’une réponse claire nous soit donnée. Nous le demandons aujourd’hui et si aucune réponse satisfaisante nous est donnée, nous appellerons à la grève générale à compter du 1er juin 2004 jusqu’à ce que nos revendications soient entendues.
Par ailleurs, chers collègues, vous pouvez nous rejoindre en nous envoyant votre mail à : [email protected], un mail qui nous permettra d’être en contact afin de s’échanger des infos, se donner rendez-vous pour nos manifestations et aussi, car c’est important, nous soutenir moralement dans une épreuve dure à supporter. Aujourd’hui, il est important de rester soudé et de croire uniquement en des papiers officiels et en la réalité d’un combat de 5 ans.
Enfin, chers élus, nous comptons aussi sur votre appui et attendons avec impatience votre position vis-à-vis de cette situation et vos futures actions ?
Aide éducateurs, notre fin est programmée mais elle n’est pas inéluctable, battons-nous pour obtenir ce que l’on nous a promis.
Nous remercions ceux qui nous ont toujours soutenus et nous attendons les autres ».


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