529 personnes risquent le chômage au Conseil général

’Nous n’acceptons pas d’être rejetés...’

3 octobre 2005

529 Réunionnais vont perdre leur emploi. Le Conseil général se débarrasse des ’petits’ personnels, alors qu’ils ont montré toute la valeur de leur travail pour la population réunionnaise. Samedi devant la préfecture, Agir Pou Nout Tout organisait une rencontre avec la presse pour sensibiliser l’opinion à la catastrophe qui se prépare.

Alors que les CEC du Conseil général sont en passe - s’ils ne le sont déjà - d’être remerciés pour leur actif travail, les emplois-jeunes doivent s’attendre à quitter l’institution à partir de décembre prochain. En février, d’autres également connaîtront le même sort, et cela durant toute l’année 2006. Le chômage pointe son nez, et ses futurs ex-contractuels du Département ne comprennent toujours pas les raisons pour lesquelles l’intégration n’a pas été possible.
Johnny (43 ans) a évolué au sein de l’institution d’un CES à un CEC pour devenir contractuel pendant un an, pour finalement trouver la porte après 6 ans et demi de travail. Il travaillait au parc automobile, en charge du suivi des véhicules et même en tant que chauffeur. "Aujourd’hui, il y a des personnes qui partent en retraite. Je devais les remplacer, mais voilà, je suis au chômage depuis juin", déplore-t-il. Et de poursuivre : "Nous attendons toujours une solution, une proposition. Après, nous n’acceptons pas d’être rejetés de la sorte".

Mis à la porte

Corinne, 29 ans, mère célibataire, tient le même discours. Elle note par ailleurs un soupçon de manipulation chez certains élus, "qui nous ont proposé l’intégration, la pérennisation de nos postes. Ainsi, on travaille plus qu’une secrétaire titulaire. Au bout du compte, j’ai l’impression qu’ils avaient déjà prévu la sortie, peut-être pour les fameux contrats d’avenir", déclare-t-elle.
529 CEC et emplois-jeunes réunionnais vont donc dire au revoir à leur travail, à leur gagne-pain, alors même que le président de l’UMP et ses ouailles UMPistes locaux recommandent aux Réunionnais d’avoir une vision plus positive du travail, de cesser l’assistanat. Ils trouveront la porte après avoir rendu un service à la population réunionnaise. La charte Marianne doit en prendre un sérieux coup.

Une atteinte à l’emploi et au pouvoir d’achat

Jean-Hugues Ratenon, président du collectif Agir Pou Nout Tout, se dit consterné par la situation dans laquelle se trouvent ces Réunionnais. C’est d’abord une atteinte à leur pouvoir d’achat. "Au lieu de se mettre au travail pour consolider l’emploi réunionnais, on détruit tout. La plus-value sociale que cela représente, par exemple. En même temps, on crie au scandale, parce qu’il n’y a pas assez d’encadrement pour les personnes âgées, pour les familles les plus démunies. Mais on continue de détruire des emplois, des familles", déclare-t-il. Il déplore que la classe politique UMPiste stigmatise les réunionnais qui vivent grâce aux minima sociaux.
Le discours de Nicolas Sarkozy, venu battre campagne sous les tropiques la semaine dernière, est un vigoureux exemple. Jean-Hugues Ratenon note qu’une fois de plus la parole des élus “locaux” n’a pas été tenue.

"On nous avait promis l’intégration"

Isabelle (31 ans), regrette que la signature de la convention pluriannuelle n’a pas été respectée. "On nous avait promis l’intégration", déclare-t-elle. Tous regrettent que ce n’était que du vent, des propositions populistes. Jean-Hugues Ratenon en appelle à la responsabilité des conseillers généraux dans ce dossier. "Il faut arrêter de détruire l’emploi", déclare-t-il, expliquant par ailleurs que le Conseil général préfère les emplois bon marché. L’intégration exige en effet la reconnaissance salariale du travail effectué. Le 4 octobre, Jean-Hugues Ratenon appelle à répondre en masse à l’appel de l’intersyndicale.

Bbj


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