Assemblée générale de la fédération CGTR Ports & Docks au Port Est

’Nous ne voulons pas être menés en bateau’

23 août 2005

Hier matin au Port, plus d’une trentaine de salariés de la société Service maintenance et assistance technique (SERMAT) s’est réunie. Les employés s’opposent à tout transfert vers une autre société de maintenance et s’élèvent contre l’implantation de nouvelles sociétés débarquant avec personnel et cadres. Ils exigent la formation d’ouvriers réunionnais. Aujourd’hui, le fédération CGTR Ports & Docks tient une Assemblée générale au Port Est.

Hier matin, le personnel de la SERMAT, représenté par Danio Rickebourg et Laurent Cuissard, tous les deux délégués syndical à la Fédération Ports et Docks et membres du comité d’entreprise du SERMAT, a reçu le soutien de la CGTR Ports et Docks, en la personne de Michel Séraphine. "La SERMAT fait partie d’un Groupement d’intérêt économique", explique Laurent Cuissard. Elle est spécialisée dans la maintenance, la réparation et l’entretien des engins portuaires tels que les tracteurs, les remorques et autres cavaliers qui assurent la manutention des containers de la mise à quai jusqu’au terminal de gestion des containers (TGC).

Mise à l’écart du Comité d’entreprise

"Cette année la SERMAT a acheté des chariots cavaliers incluant un contrat de maintenance auprès de la société finlandaise KALMAR. Celle-ci est l’un des leaders mondiaux dans la fabrication d’engins portuaires. Elle les a livrés puis montés", explique Laurent Cuissard. "Le Comité d’entreprise a été tenu à l’écart des modalités de cet investissement", insiste le délégué du personnel.
"Au début du mois d’août, sur 8 mécaniciens convoqués à un entretien individuel, 5 s’y rendent. Il leur est proposé une formation en maintenance des chariots cavaliers. N’assistent pas à cette réunion les représentants du comité d’entreprise. Mais sont présents le directeur de la SERMAT et le président du conseil d’administration. Ils les informent de la création la Société réunionnaise de maintenance portuaire appartenant à Kalmar France", précise-t-il.

Non au transfert

"Au cours de cette entrevue, la question du transfert des ouvriers de la SERMAT vers la Société réunionnaise de maintenance portuaire n’a pas été abordée", souligne Laurent Cuissard. "Le vendredi 19 août, les 5 ouvriers reçoivent 2 lettres. Une les informe du début de la formation en maintenance de chariots cavaliers le lundi 22 août. Une autre mentionne leur accord pour un transfert vers la Société réunionnaise de maintenance", continue-t-il. Les ouvriers sont catégoriques "à aucun moment nous n’avons donné notre accord pour ce transfert".
Vendredi après-midi, les représentants du personnel de la SERMAT se sont concertés. Hier, ils ont montré leur mécontentement au directeur de cette structure en débrayant dés la première heure. Ils déplorent les conditions dans lesquelles s’effectuent cette formation "du jour au lendemain". "Avec l’arrivée de la Société réunionnaise de maintenance portuaire, les Réunionnais jouent les rôles de figurants", constate amèrement Danio Rickebourg.

Jean-Fabrice Nativel


Les dockers solidaires

Michel Séraphine de la CGTR Port et Docks était présent aux côtés des ouvriers de la SERMAT, hier matin. Il leur apporte le soutien des dockers et son discours est semblable à celui tenu lors du Séminaire international des syndicats portuaires qui a eu lieu en juillet 2005 au Port. "Quelles que soient les difficultés, nous allons développer une solidarité agissante. Si nous avons un problème dans un port, il concerne l’ensemble des travailleurs des ports. Si un blocage existe à un endroit, le blocage est partout !". La conscience de cette force solidaire est absolument nécessaire pour s’opposer efficacement aux pratiques des compagnies, qui cherchent à dresser un port contre l’autre, des dockers contre d’autres... (voir P. 6 de l’édition de “Témoignages” du samedi 30 juillet 2005)

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